35. Hormones Peptidiques et Hormones Stéroïdes
QU’EST-CE QU’UNE HORMONE ?
Les hormones employées en thérapeutique permettent de prévenir la déficience fonctionnelle des glandes endocrines correspondantes ou de freiner l’activité d’une autre hormone (l’équilibre hydrocortisone-ACTH est un exemple) ou encore de lutter contre certains syndromes (par exemple, propriétés antirhumatismales de la cortisone et de ses dérivés).
On distingue, selon leur structure, deux grands groupes d’hormones.
• Les hormones peptidiques constituées de l’enchaînement d’acides aminés. Dégradées par les enzymes (protéases) du tube digestif, elles ne pourront donc pas être administrées par voie orale. Les hormones peptidiques sont produites par l’hypothalamus, l’hypophyse, la thyroïde, le pancréas comme le montre le tableau 35.1. Des hormones peptidiques peuvent être produites dans d’autres organes, par exemple la gastrine du tube digestif.
Glandes endocrines | Hormones | Spécialités |
---|---|---|
Hypothalamus | TRH | Stimu-TSH |
GnRH ou LH-RH | Supréfact | |
Lucrin | ||
Décapeptyl | ||
Antéhypophyse | ACTH | Synacthène |
TSH | ||
GH | ||
LH et FSH | ||
Prolactine | Syntocinon | |
Post hypophyse | Ocytocine | |
ADH | Cynomel | |
Thyroïde | Triiodothyronine = T3 | Euthyral |
Thyroxine = T4 | Lévothyrox |
• Les hormones stéroïdes de structure cyclique sont sécrétées par les corticosurrénales, les testicules, les ovaires et le placenta.
HORMONES PEPTIDIQUES DE L’HYPOTHALAMUS
Elles stimulent spécifiquement la sécrétion d’hormones de l’antéhypophyse. Deux hormones hypothalamiques sont utilisées à titre diagnostique ou thérapeutique : la TRH et la GnRH (ou LH-RH).
La GnRH et ses agonistes (Supréfact, Lucrin, Décapeptyl)
La GnRH ou LH-RH favorise la libération de LH et FSH en agissant au niveau des récepteurs hypophysaires de GnRH. Elle est utilisée dans les tests d’exploration de la fonction gonadique (Stimu-LH).
Les agonistes de GnRH se fixent sur les récepteurs de GnRH et empêchent l’action de cette hormone, c’est-à-dire suppriment la fonction testiculaire et réduisent le taux de testostérone sérique. Ils sont administrés par voie intramusculaire ou intranasale dans le traitement du cancer de la prostate (en association avec les anti-androgènes), des pubertés précoces, de l’endométriose. On les administre de façon pulsatile dans le traitement des stérilités comme l’hypogonadisme hypogonadotrophique.
HORMONES PEPTIDIQUES DE L’HYPOPHYSE
L’hypophyse règle la plupart des autres glandes endocrines par l’intermédiaire d’hormones peptidiques d’où son appellation de chef d’orchestre des glandes endocrines.
Hormones antéhypophysaires (lobe antérieur)
Elles sont toutes de nature peptidique, c’est-à-dire constituées de l’enchaînement de plusieurs acides aminés. Ce sont soit des stimulines qui stimulent la sécrétion d’une autre glande endocrine (ACTH, TSH, LH, FSH), soit des hormones qui ont une activité métabolique générale (GH, prolactine) (tableau 36.1).
• L’ACTH ou corticotrophine(Synacthène) a des propriétés voisines de celles de la cortisone et est utilisée en rhumatologie et dans le traitement des maladies allergiques. On utilise des formes retard (Synacthène retard). L’ACTH est également utilisée pour réactiver les surrénales en fin de corticothérapie.
• La TSH ou thyréostimuline stimule la synthèse et la libération des hormones de la thyroïde. Elle est utilisée en exploration fonctionnelle thyroïdienne (test de Querido). Elle provoque parfois des effets indésirables : hyperthyroïdie, rash-cutanés, nausées et réactions allergiques.
• La LH et la FSH ou gonadostimulines sont des hormones gonadotropes utilisées dans les troubles liés à une insuffisance du corps jaune ; on les administre dans les cas d’aménorrhées, stérilité, retard pubertaire, hypogonadisme, etc. Les gonadotrophines chorioniques ou HCG ont une action identique à la LH. Elles sont utilisées par voie IM aux doses de 500 à 5 000 UI dans les cas d’hypogonadismes hypophysaire ou hypothalamique. Des accidents d’hyperstimulation ovarienne peuvent survenir et des grossesses multiples sont fréquentes.
• La GH ou hormone de croissance est le principal facteur de croissance cellulaire de l’organisme. Elle stimule la croissance de tous les tissus et du tissu osseux en particulier, elle stimule également la synthèse des protéines, elle mobilise les acides gras et elle est hyperglycémiante. Elle est utilisée dans le traitement du nanisme hypophysaire par déficit en hormone de croissance. L’utilisation d’hormone de croissance humaine obtenue par génie génétique permet un traitement efficace à une posologie de 5 à 20 U/m2/semaine en trois prises par voie intramusculaire.