Chapitre 6 Réglementation funéraire
« Ne sais-tu pas que la source de toutes les misères de l’homme, ce n’est pas la mort, mais la crainte de la mort ? » Épictète (philosophe grec)
Législation
En France, nous sommes dans un pays de droit, c’est-à-dire que toute personne doit respecter les règles fixées par les textes en vigueur. Les lois et les règlements rythment notre vie et les thanatopracteurs doivent connaître et respecter les codes et règlements concernant cette profession. La thanatopraxie est rattachée aux services des pompes funèbres. C’est le code général des collectivités territoriales qui précise, dans son livre II (administration et services communaux) titre 1er (police) section 2, les diverses opérations des funérailles, des lieux de sépulture, des opérations consécutives au décès.
« Le service extérieur des pompes funèbres est une mission de service public comprenant :
Certains des articles qui suivent cet extrait sont développés plus loin.
Un service public est un service organisé dans une intention d’intérêt général et assuré :
L’expression service public peut avoir deux significations :
Certifier l’état de mort
Il n’y a pas de définition légale de la mort, on la constate. Un Docteur en médecine le fait en se basant sur des faits : il y a d’abord les signes négatifs de la vie, l’arrêt des fonctions respiratoires, circulatoires et nerveuses. Il y a ensuite les signes positifs de la mort : refroidissement cadavérique, apparition de la rigidité, des lividités, de la putréfaction et autres.
Le médecin rempli en suite un document officiel qui est le certificat de décès (art. R. 2213-1-1 CGCT) (cf. pages 78 à 80).
L’officier d’état civil rédige les actes de décès et délivre l’autorisation d’inhumer.
La règlementation française prévoit deux modes de funérailles qui sont obligatoires, l’inhumation et la crémation ou « crématisation » (ce mot est de plus en plus utilisé par les professionnels). La cryogénisation est interdite en France (art. R. 2213-33 et R. 2213-35 CGCT). Le cercueil contenant le corps de la personne décédée doit être inhumé ou incinéré dans les 6 jours qui suivent le décès sauf dérogation.
Rappelons qu’en France, le droit impose une mise en bière préalable à l’inhumation ou à la crémation. Les corps doivent donc être déposés dans un cercueil répondant aux normes en vigueurs (art. R. 2213-15 du CGCT ; voir aussi les articles R. 2213-25, R. 2213-26 et R. 2213-27 du CGCT qui donnent des précisions sur les cercueils).
Crémation et inhumation
Crémation
La solution de réduire un corps en cendre existe depuis des millénaires mais, dans nos contrées judéo-chrétiennes, cette technique a été interdite pendant des siècles. Il a fallu attendre la fin du XXe siècle pour voir les pays à forte tendance protestante développer ces techniques. En France, le premier crématorium a ouvert ses portes à Paris en 1889, au cimetière du Père-Lachaise. Les catholiques ont eu l’autorisation du Pape en 1963 pour procéder à ce mode de sépulture.
L’autorisation de crémation est accordée sur les justifications suivantes :
Cendres
L’article L. 2223-18 précise :
« Après la crémation, les cendres sont pulvérisées et recueillies dans une urne cinéraire munie extérieurement d’une plaque portant l’identité du défunt et le nom du crématorium.