légale

Chapitre 4 Médecine légale



La Justice – La Police



Rôle de la justice






Organisation de la justice


On distingue l’ordre judiciaire et l’ordre administratif.





Acteurs de la justice


L’organisation générale de la justice est confiée à des magistrats. Ceux-ci sont assistés par des greffiers. Ce sont des fonctionnaires de l’État.


D’autres acteurs sont des auxiliaires de justice qui exercent le plus souvent une profession libérale comme les avocats ou les huissiers de justice.



Magistrats


On distingue :


















Organisation de la police et de la gendarmerie


La sûreté fait partie des droits inaliénables et imprescriptibles de l’homme. La garantie des droits de l’homme et du citoyen nécessite une force publique instituée pour l’avantage de tous et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée (Déclaration des droits de l’homme de 1789 reprise dans la Constitution française).


La sécurité et la paix publique consistent à assurer la protection des personnes et des biens, à empêcher les troubles de l’ordre public, la délinquance, en faisant respecter les lois.


La police judiciaire, sous le contrôle de la justice, recherche et constate les infractions pénales, leurs auteurs, arrête et défère ceux-ci aux autorités judiciaires.


Le renseignement et l’information sont des missions de police qui informent les autorités gouvernementales afin de prévenir toute menace qui pourrait atteindre les institutions, troubler l’ordre public ou les intérêts du pays.


Les missions de police sont ainsi actuellement :







Trois structures coexistent en matière de police et sont complémentaires : la gendarmerie nationale, la police nationale et la police municipale.



Gendarmerie nationale


Force de police à statut militaire sous emploi du ministère de l’Intérieur pour les missions de sécurité intérieure (totalement dépendante de l’Intérieur au 1er janvier 2009), la gendarmerie est plus habituellement chargée des zones rurales (la police étant presque exclusivement urbaine).


La gendarmerie assure des missions variées :





L’intégration au ministère de l’Intérieur ne modifie pas le statut de militaire des gendarmes.


La gendarmerie comprend un peu plus de 100 000 personnes réparties en officiers, sous-officiers, personnels civils et personnels de réserve.


Elle est organisée en :





La gendarmerie départementale, constituée en brigades, est au contact de la population. Elle assure des missions de police administrative et judiciaire, d’assistance et de secours. Les brigades, au nombre de 3600, sont regroupées en régions.


Des unités spécialisées s’ajoutent à ces brigades :






Les unités de la gendarmerie mobile sont essentiellement chargées du maintien de l’ordre.


Des unités sont très spécialisées :
















La garde républicaine est chargée des missions de sécurité et de parade des hautes autorités de l’État et des institutions, c’est la seule force armée autorisée dans les palais nationaux (Élysée, Sénat, Assemblée nationale, palais de justice, Matignon, ministères).



Police nationale






Organisation des professions de santé




Grandes directions centrales





Dispositif de sécurité sanitaire


Depuis 1992, un dispositif de sécurité sanitaire a été mis en place. Il comporte de nombreuses structures spécialisées :











Il existe également :






Professions médicales et Professions paramédicales


Les professions de santé comportent les professions médicales et les auxiliaires médicaux.


Toutes sont réglementées par le Code de santé publique dans sa IVe partie.


Le livre Ier traite des professions médicales : médecins, chirurgiens dentistes et sages-femmes.


Le livre II concerne les pharmaciens et les préparateurs en pharmacie.


Le livre III concerne les auxiliaires médicaux qui sont au nombre de treize :











Professions médicales


Toutes ces professions (médecins, chirurgiens dentistes et sages-femmes) sont strictement réglementées, elles comportent chacune un ordre professionnel et un code de déontologie.


Les textes précisent le domaine d’activé de ces trois professions et les actes auxquels elles sont autorisées.


L’exercice illégal de ces professions est un délit. Chacun des professionnels doit disposer d’une assurance en responsabilité civile. Les conseils de l’ordre de ces professions comportent des conseils départementaux chargés de la gestion de l’ensemble de la profession et des conseils régionaux chargés des problèmes disciplinaires.


L’art dentaire comporte le diagnostic et le traitement des maladies de la bouche, des dents et des maxillaires, congénitales ou acquises, réelles ou supposées.


Les chirurgiens dentistes peuvent prescrire tous les médicaments nécessaires à l’exercice de l’art dentaire.


L’exercice de la profession de sage-femme comporte la pratique des actes nécessaires au diagnostic, à la surveillance de la grossesse et à la préparation psychoprophylactique à l’accouchement, ainsi qu’à la surveillance et à la pratique de l’accouchement et des soins post-natals en ce qui concerne la mère et l’enfant.


L’exercice de la profession de sage-femme peut comporter également la participation aux consultations de planification familiale.


Elles ne peuvent employer que les instruments dont la liste est fixée par arrêté du ministre chargé de la Santé. En cas d’accouchement dystocique ou de suites de couches pathologiques, elles doivent faire appeler un docteur en médecine.


Les sages-femmes ne peuvent prescrire que les examens ainsi que les médicaments nécessaires à l’exercice de leur profession (liste arrêtée par le ministre de la Santé).



Auxiliaires médicaux


Toutes ces professions comportent une formation spécialisée sanctionnée par un diplôme obligatoire, national, autorisant l’exercice. Des conditions sont précisées : enregistrement du diplôme, inscription sur une liste départementale, secret professionnel, exercice illégal.


Les professions d’infirmiers(-ières), masseurs kinésithérapeutes et pédicures podologues comportent un ordre professionnel et un code de déontologie.


Les autres professions d’auxiliaires médicaux font l’objet d’une liste de professionnels autorisés déposée au niveau des DDASS.


L’exercice illégal est prévu et sanctionné pour les treize professions d’auxiliaires médicaux ; il l’est aussi pour les conseillers en génétique médicale, les préparateurs en pharmacie et les directeurs de laboratoire d’analyses de biologie médicale.


Les psychologues ne sont pas considérés comme auxiliaires médicaux. Leur diplôme doit être enregistré.


Le titre de psychologue est réservé aux personnes titulaires de diplômes reconnus, mais l’exercice même de cette profession (pour l’essentiel non pris en charge par la Sécurité sociale) échappe à une réglementation stricte.


Les aides soignants, auxiliaires de puériculture, ambulanciers et techniciens de laboratoire d’analyses de biologie médicale sont également des professions réglementées mais n’appartiennent pas stricto sensu aux auxiliaires médicaux.


Les thanatopracteurs n’appartiennent pas aux professions de santé!


La liste des actes pouvant être pratiqués par chacune de ces professions est fixée par arrêté ou décret du ministre de la Santé.



Législation de la mort, prélèvements, autopsies, don du corps



Certificats de décès




Rédaction du certificat de décès


Il peut être rédigé sur formulaire papier ou sur le site du CEPIDC par voie électronique qui permet d’imprimer la partie administrative.


Un modèle (« vert ») est à utiliser pour les nourrissons décédés (de la naissance à 27 jours inclus), un autre modèle (« bleu ») au-delà de cet âge (fig. 4-1).



Il est :





Il comporte notamment une case « Obstacle médico-légal : oui – non » permettant au médecin de le délivrer dans tous les cas (même lors d’un décès suspect ou violent).


La partie diagnostique inférieure, cachetée, respecte le secret professionnel. La transmission électronique est sécurisée.


Ce certificat, ou les formulaires imprimés, est remis à la famille ou aux proches, ou aux personnes s’occupant des obsèques.


Ces pièces sont ensuite transmises à l’officier d’état civil du lieu du décès. Elles permettent la déclaration de décès. La partie supérieure est conservée à la mairie.


La partie supérieure doit être complètement remplie, compte tenu des rappels figurant au verso.


Il est possible d’établir ces certificats par voie électronique depuis quelques années, la partie statistique anonyme étant directement transmise au service central de l’INSERM, permettant un suivi en temps réel des causes de mort. La partie administrative est imprimée en trois feuillets reprenant les mentions du certificat bleu et permettant les démarches administratives (mairie, pompes funèbres…) qui sont remis au déclarant.




Levée de corps


La levée de corps est, au sens classique, l’enlèvement du cadavre de la maison mortuaire et la cérémonie qui se déroule devant le cercueil. Au plan médico-légal, c’est l’examen initial du cadavre, dès sa découverte.


Il existe une grande variation régionale, voire locale, en matière de levée de corps médico-légale : inconnue dans certains grands centres, systématiques ailleurs, effectuée par le médecin autopsieur ou par un médecin non compétent car non formé, la levée de corps est prévue dans le Code de procédure pénale (art. 74) et dans le Code civil (art. 81). Elle est obligatoire.


Son intérêt dans le cadre de l’investigation est évidente. De multiples exemples soulignent que la levée de corps doit être effectuée par un praticien compétent, au mieux assurant secondairement l’autopsie si elle est pratiquée, ou du moins appartenant à l’équipe médico-légale assurant l’ensemble des constatations.


La levée de corps comporte l’examen du corps lui-même, si possible sur les lieux de découverte, mais également celui, sous un angle médico-légal, de la scène ainsi que toutes les constatations techniques et les prélèvements utiles.


Cet ensemble de constatations peut être très riche et permet, en association avec les techniciens de scène de crime des services de police et de gendarmerie, une orientation utile de l’enquête. Une pratique systématique de ces levées de corps entraîne une économie d’investigations complémentaires importante.




Examen du cadavre


Cet examen doit suivre un protocole rigoureux.


Un minimum de matériel est indispensable : système de prise de notes, schéma corporel, mètre et tests centimétriques, thermomètre digital à sonde, seringue et aiguille, écouvillons et lames, matériel de protection à usage unique (gants), fiches de recueil de renseignements. Cette dernière doit être soigneusement complétée.


Le corps est examiné en place, avant toute mobilisation, en tenant compte des modifications éventuellement apportées par les premiers intervenants : proches, secours, réanimateurs.


Il convient de noter soigneusement la posture, l’aspect, l’habillement, les liens éventuels, l’environnement proche.


Après les constatations policières et la prise de clichés, le corps est retourné et examiné. Dans la mesure du possible, cet examen est complet : recherche et description précise des lividités, de la rigidité, des pupilles, prise de température extérieure et corporelle, prélèvement d’humeur vitrée, ces éléments évoluant rapidement.


Lorsque les premières constatations n’évoquent pas une mort criminelle, le déshabillage peut avoir lieu sur place. Dans les cas contraires, il s’effectue à la morgue. Si des traces doivent être préservées, le déshabillage peut avoir lieu immédiatement avec prélèvement des vêtements par les services de police. Il n’existe pas de règle fixe.


Au niveau du corps, il convient de relever avec précision toutes les lésions présentes en utilisant les schémas corporels et la photographie.


Des prélèvements peuvent être effectués immédiatement, dès qu’une suspicion ou une possibilité d’agression sexuelle existe : écouvillonnages au niveau du vagin, de la bouche et de l’anus avant la prise de température rectale.


Un prélèvement de sang, voire d’urine, n’est utile que si l’autopsie n’est pas demandée.


Lors de la levée de corps, le diagnostic de cause de décès peut être évident, notamment dans la plupart des cas de mort violente. Le diagnostic des circonstances du décès est plus difficile : crime, suicide ou accident. L’environnement proche est alors fondamental : position de l’arme, tabouret basculé lors d’un suicide par pendaison, signes de lutte, de désordre et blessures multiples d’un homicide avec acharnement…


Il n’existe aucune règle permettant de dégager des éléments précis de diagnostic. La seule règle est que ces constatations primaires sont absolument fondamentales, qu’elles doivent être très complètes, obsessionnelles et que c’est souvent elles qui permettent secondairement un diagnostic de certitude.



Autopsie – don du corps



Autopsie hospitalière dite scientifique


Des autopsies, souvent partielles, peuvent être pratiquées en milieu hospitalier à la demande des cliniciens des services où les malades sont décédés.


La législation applicable est celle des lois bioéthiques de 2004 qui sont reprises dans le Code de santé publique (L. 1232-1 à L. 1233-3).


Ces autopsies ne sont possibles qu’après établissement d’un constat de la mort qui oblige, en plus du certificat de décès classique, à établir un procès verbal de constat de la mort.


Seuls des établissements agréés peuvent effectuer ces opérations.


Les médecins effectuant ces autopsies sont tenus de s’assurer de la meilleure restauration possible du corps après prélèvements.


Ces autopsies ne sont possibles que s’il n’existe pas d’opposition de la part du défunt. Cette opposition se manifeste par l’utilisation du registre national automatisé des refus de prélèvements d’organes. La consultation de ce registre est obligatoire avant tout prélèvement.


Il est également prévu l’obligation de s’assurer auprès des proches que le défunt n’était pas opposé à ces prélèvements. Il est également obligatoire d’avertir la famille des prélèvements effectués.


Ces autopsies scientifiques sont devenues très peu nombreuses en raison des progrès des investigations (scanner, résonance magnétique…). Elles sont cependant encore particulièrement utiles pour préciser le diagnostic et l’effet des thérapeutiques.


Elles ne sont pas possibles en cas de problème médico-légal, d’accident du travail, de pensions militaires.




Techniques de l’autopsie



Examen externe et dissection


L’autopsie est un acte médical effectué par un médecin.


Elle ne peut être effectuée que dans des locaux conformes aux normes précisées par les textes : ventilation, conditions d’évacuation des eaux usées, élimination des déchets…


Le matériel utilisé est un matériel proche du matériel chirurgical. Les opérateurs doivent revêtir une tenue complète à usage unique, étanche aux liquides.


L’autopsie comprend plusieurs temps :





En médecine légale, l’examen externe est tout à fait fondamental, par opposition aux autopsies scientifiques où celui-ci n’a que peu d’intérêt. Les zones médico-légales, en raison de leur atteinte fréquente en matière de violences, doivent être examinées avec soin : cuir chevelu, yeux, bouche, cou, mains, périnée.


Alors qu’il faut s’abstenir de toute incision cutanée en dehors de celles nécessaires pour l’examen des organes en matière d’autopsie scientifique, il est possible, en matière d’autopsie médico-légale, de pratiquer des incisions à la recherche d’ecchymoses (les crevées).


Les règles de bonnes pratiques et de respect des corps incitent à n’utiliser ces techniques qu’avec parcimonie, uniquement en cas de nécessité, d’autant que les examens radiographiques, voire de scanner, permettent l’objectivation des lésions profondes notamment osseuses avec facilité.


L’incision du corps elle-même peut se faire soit de manière mento-pubienne (fig. 4-2 à 4-5), soit en Y au niveau du thorax, respectant plus facilement les téguments du cou.


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Jul 9, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on légale

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