Biomécanique et anatomie fonctionnelle de l’arrière-pied et du médio-pied
Résistance à la charge
Le pied statique résiste à la charge et maintient un creux médial à sa partie moyenne (figure 1).
Figure 1 Répartition de pressions en charge statique : 60 % sur l’appui calcanéen, 8 % au médio-pied.
Sa stabilité intrinsèque tient à son squelette soutenu par les éléments capsuloligamentaires.
Squelette
Arrière-pied
Talus
Aucun muscle ne s’y insère, sa stabilité est purement passive. Au cours du développement, la trochlée subit une rotation latérale tandis que la tête du talus se dirige en médioplantaire [1]. La divergence talocalcanéenne transversale ainsi créée aboutit à un porte-à-faux de la charge (figure 2). Tout défaut anatomique du talus modifie le réglage précis de la transmission des forces, notamment vers la sous-talienne antérieure et la talonaviculaire [2].
Stabilisation par les parties molles
Ligament calcanéonaviculaire plantaire et aponévrose plantaire
Le ligament calcanéonaviculaire plantaire (figure 3) maintient les connexions tibio-calcanéo-naviculaires et prévient la plongée plantaire et médiale de la tête du talus. Formé de deux faisceaux divergeant du sustentaculum tali au bord inférieur et à l’extrémité médiale du naviculaire, son faisceau médial, couvert de fibrocartilage bien avant la marche [2], constitue la face médiale de la coxa pedis qui reçoit la tête et le col du talus. Le système est complété en une véritable nacelle par le composant tibioligamentaire du ligament collatéral médial qui le relie à la malléole tibiale.
Figure 3 Coxa pedis et ligament calcanéonaviculaire plantaire (pied droit, vue supérieure).
La tête du talus est contenue dans un acétabulum.
L’aponévrose plantaire, comme un câble tendu depuis la tubérosité du calcaneus jusqu’aux orteils, ponte les articulations tarsiennes et verrouille l’ensemble en fonction de son enroulement métatarsophalangien. Sans fascia, sous la charge, le déplacement vertical augmenterait de 17 % et l’allongement horizontal de 15 % [3].
Autres structures de stabilisation passive
La colonne latérale est stabilisée par le ligament calcanéocuboïdien plantaire.
Au médio-pied, le ligament en Y de Chopart comporte un faisceau calcanéocuboïdien horizontal, et un faisceau vertical calcanéonaviculaire qui complète latéralement le verrouillage de la coxa pedis. En plantaire, le cuboïde est stabilisé par le ligament calcanéo-cuboïdo-plantaire doublé du ligament plantaire long mais, surtout, l’entrecroisement plantaire des tendons du tibial postérieur et du long fibulaire soutient globalement la concavité du médio-pied (figure 4).