Les dysmorphies dento-maxillaires et leurs traitements orthodontique et parfois chirurgical sont décrites depuis longtemps. La finalité des objectifs occlusaux et esthétiques est discutée par l’équipe orthodontiste-chirurgien maxillo-facial.
En règle générale, il s’agit d’adolescents ; néanmoins les cas chirurgicaux de l’adulte sont de plus en plus fréquents.
Définitions
Un certain nombre de termes méritent d’être définis. Ainsi :
▪ Chéiliechéilie, se rapporte aux lèvres ;
▪ Géniegénie, à la saillie mentonnière ;
▪ Gnathiegnathie, à la partie basilaire de la mandibule ;
▪ alvéolie, à la portion alvéolaire des maxillaires.
Occlusion dentaire
L’occlusion dentaire est le rapport établi par le contact des faces occlusales de deux dents ou de deux groupes de dents du maxillaire et de la mandibule.
Les anomalies sont envisagées dans les trois plans de l’espace :
▪ frontal : le préfixe infra- signifie insuffisance de hauteur ; le préfixe supra-, excès de hauteur ;
▪ sagittal : le préfixe pro- montre une situation avancée, alors que rétro- traduit une position de recul ;
▪ transversal : le préfixe endo- signifie en dedans de la situation normale ; exo- signifie à l’extérieur.
Classification d’Angle (figure 10.1)
Elle permet de décrire la relation entre les arcades dentaires dans le sens antéropostérieur en étudiant les rapports d’occlusion des premières molaires en intercuspidation maximale. Schématiquement, on décrit :
▪ classe I : l’articulé est normal, la face linguale de la cuspide mésiovestibulaire de la 1re molaire supérieure s’articule avec le sillon mésiodistal de la face vestibulaire de la 1re molaire inférieure ;
▪ classe II : la 1re molaire inférieure est en position anormalement distale par rapport à la 1re molaire supérieure, subdivisée en division 1 : avec pro-alvéolie supérieure, et division 2 : avec linguo-version des deux incisives centrales supérieures ;
▪ classe III : la 1re molaire inférieure est en position anormalement mésiale par rapport à la 1re molaire supérieure.
Figure 10.1 Illustration Marie Schmitt. |
Bilan
Interrogatoire
Il précise l’âge (adolescent le plus souvent), les motivations du patient : fonctionnelle (dysfonction ATM) et/ou esthétique, les antécédents familiaux de dysmorphie faciale, les traitements orthodontiques déjà suivis, les éventuelles interventions chirurgicales maxillo-faciales pratiquées, les parafonctions éventuelles (Bruxismebruxisme) et les attitudes nocives (Succion du poucesuccion du pouce).
Examen morphologique cranio-facial
II étudie :
▪ dans le plan frontal : l’harmonie du visage, la symétrie et les rapports des différents étages de la face, la position des lèvres, l’occlusion labiale et la ligne du sourire (découvrement des incisives supérieures) ;
▪ dans le plan sagittal : les contours du nez, de la saillie mentonnière, la position des lèvres.
Fonctions articulaire et occlusale
Étude des mouvements d’ouverture et de fermeture de la mandibule en recherchant un dysfonctionnement des articulations temporo-mandibulaires et en analysant l’occlusion dentaire dans les trois plans de l’espace.
On note l’état de la denture et du parodonte, l’occlusion dentaire.
Fait important, il faut rechercher une anomalie du comportement neuromusculaire : tonus et positions des différents groupes musculaires. L’étude de la langue et de la fonction linguale est essentielle : recherche une Macroglossiemacroglossie, une brièveté de frein lingual, une anomalie au cours des mouvements de déglutition. Au moindre doute, il faut faire pratiquer un bilan orthophonique.
Examens complémentaires
Bilan radiographique
Il comprend l’orthopantomogramme, les Téléradiographie de profiltéléradiographies de profil et de face. Une analyse céphalométrique (Analyse (architecturale et structurale)de Delaire (J.)J. Delaire, par exemple) complète le bilan (pour certains en 3D).
Photographies
Elles sont un élément de référence, indispensables à la constitution du dossier comprenant le visage face, profil, et 3/4, sourire, occlusion dentaire.