de l’arrière-pied et croissance

Anatomie de l’arrière-pied et croissance



Par leurs morphologies et leurs agencements, les structures anatomiques du pied doivent faire face à un programme mécanique adapté à la station debout et aux chocs violents. Concernant essentiellement la cheville, l’arrière-pied et le médio-pied, ce chapitre fait le lien entre l’embryologie traitée précédemment et les chapitres suivants sur l’anatomie fonctionnelle, la biomécanique, le concept du bloc calcanéopédieux et le testing musculaire [1].


Les articulations de l’arrière-pied sont une structure complexe qui n’a fait l’objet que de rares études exhaustives. L’analyse précise des structures osseuses et articulaires permet de comprendre les amplitudes des mouvements et leur traduction en pathologie. Toutes les notions d’anatomie classiques sont à revoir en fonction des différences morphologiques individuelles. Notre objectif est de mettre l’accent sur les spécificités des structures osseuses de l’arrière-pied à la suite de mesures personnelles sur des pièces anatomiques.



Les os du pied en croissance


La croissance du pied se fait à partir d’une quarantaine de cartilages de croissance qui participent dans une programmation subtile, hiérarchisée, ordonnée dans le temps et dans l’espace. Dans l’avant-pied, il s’agit de cartilages de croissance rectangulaires pour les métatarsiens et les phalanges alors que dans l’arrière-pied et le médio-pied ainsi que dans les épiphyses fibulaire et tibiale distales, il s’agit de cartilages sphériques permettant une ossification rayonnante.





Variétés de longueur du talus vis-à-vis du calcaneus


À partir de 70 pièces anatomiques des deux sexes, nous avons fait une étude de la largeur et de la longueur du talus et du calcaneus [2] (tableau 1). Selon la longueur du talus par rapport au calcaneus, la morphologie du ligament calcanéonaviculaire plantaire (spring ligament) était variable. Il semble que plus la longueur du talus était importante par rapport au calcaneus, plus l’amplitude du mouvement entre le talus et le bloc calcanéopédieux était importante.



Il existait une discordance entre les surfaces articulaires antérieure et postérieure dans le plan sagittal de 10,4 mm. Cette disposition permettait de définir trois types : le type I avec une longueur articulaire identique, le type II avec une longueur du talus moindre par rapport au calcaneus, et le type III avec une longueur du talus plus importante. Cette discordance est compensée par le contact de la surface antérieure du talus avec le ligament calcanéonaviculaire plantaire et son fibrocartilage glénoïdien. Cette disposition offrait une possibilité supplémentaire dans le mouvement entre le talus et le calcaneus.


La morphologie des surfaces articulaires du talus et du calcaneus est un élément indispensable pour la compréhension du comportement articulaire lors de la marche. La biométrie que nous avons réalisée objective les différents types anatomiques à l’origine de troubles pathologiques qui, dans le cadre d’une analyse erronée par manque de moyens, permettent de démembrer les symptômes cliniques jusqu’à présent mal étiquetés (tableau 2).



Le rayon de courbure de la surface talaire antérieure, dans le plan sagittal, était de 0° et, dans le plan transversal, il existait une courbure à convexité supérieure de 21°.


Il existait des variations individuelles concernant le rayon de courbure de la partie médiale et latérale du talus.


Nous avons mesuré [2] 40 talus de sujets de laboratoire et avons mis en évidence trois types de talus (tableau 3). Cette variabilité des rayons de courbure est fondamentale pour la compréhension des mouvements du talus dans le cadre de l’articulation talocrurale, qui a trois possibilités de déplacement dans le plan horizontal : soit médial, soit sagittal, soit latéral, avec des possibilités de compensation sous-jacente dans l’articulation sous-talienne selon le même principe, en fonction des rayons de courbure.



Ces variations entraînent un état de tension du ligament talofibulaire antérieur variable lors du mouvement de flexion-extension. Dans une étude tomodensitométrique de 32 talus, Bedin et Mabit [3] rapportaient des variations avec un type I (75 %) avec un rayon de courbure médial en moyenne de 18,63 mm (15,3–22,8) et un rayon latéral en moyenne de 19,66 mm (16–24,6), un type II (9 %) avec un rayon de courbure médial et latéral identique, et un type III (16 %) avec un rayon de courbure médial plus grand que le rayon latéral.


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Aug 10, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on de l’arrière-pied et croissance

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