35 États de choc
Processus physiopathologique
• Un ensemble de mécanismes physiques sous l’action des catécholamines endogènes (système sympathique adrénergique), tentent de compenser l’insuffisance circulatoire et de maintenir l’équilibre physiologique.
• Les barorécepteurs (pour la pression artérielle) et les volorécepteurs (pour la volémie) sont stimulés, accélèrent le rythme cardiaque (> 120 battements par min), réduisent le calibre des vaisseaux et maintiennent ainsi (tout au moins temporairement) une pression de perfusion suffisante afin :
– d’augmenter la force de la pompe cardiaque, le volume d’éjection systolique et le débit cardiaque,
Conséquences sur l’organisme
• L’état de choc peut devenir irréversible si ces phénomènes compensateurs s’avèrent insuffisants, en l’absence de traitements.
• Une défaillance myocardique avec diminution de la contractilité des ventricules tend à diminuer la pression artérielle (TA systolique < 90 mmhg), et le sang est amené préférentiellement au moins dans les organes dits essentiels (cerveau, cœur, reins). La peau, la rate et les intestins (dans une moindre mesure) seront moins vascularisés et peuvent se compliquer d’une nécrose tissulaire à cause de la forte vasoconstriction périphérique (marbrures, pâleur), des muscles striés et des viscères.
• Le métabolisme aérobique chute, devient en partie anaérobique, diminue l’utilisation de l’oxygène par la cellule (un œdème cellulaire altère les membranes, réduit le travail mitochondrial et diminue l’extraction cellulaire de l’oxygène, ce qui provoque une fuite plasmatique capillaire) déclenchant une hypoxie tissulaire (diminution du transport de l’O2) et la production d’ATP. La production de lactates entraîne une acidose lactique et une baisse du pH.
• De nombreuses et progressives défaillances viscérales fatales apparaissent :
– insuffisance respiratoire (augmentation de la ventilation et diminution de la perfusion provoquent une hypoxémie),
• Un état de choc est donc une insuffisance circulatoire aiguë, présentant une insuffisance d’oxygène apporté aux tissus :
– soit en quantité, le choc quantitatif par défaillance initiale de la pompe cardiaque (choc cardiogénique), par hypovolémie absolue (choc hémorragique) ou par hypovolémie relative par vasoplégie : insuffisance du volume de sang circulant ou trop forte vasodilatation (choc anaphylactique) ;
– soit en répartition, le choc distributif (choc septique), par une mauvaise extraction de l’O2 (la production d’ATP devient insuffisante entraînant une pénurie énergétique). La forte demande d’énergie provoque une élévation du débit cardiaque pour augmenter l’apport en O2 aux tissus (l’insuffisance circulatoire entraîne tout de même une hypovolémie et une baisse de la tension artérielle avec une distribution insuffisante d’O2 dans certains territoires) ;