complets ergothérapeutes

Sujets complets ergothérapeutes



Sujet 1. Berck-sur-Mer (I)



Résumé


Vous résumerez ce texte en 110 mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise.

Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots employés.


QU’AVONS-NOUS FAIT DE LEURS VINGT ANS?


Lancinante, parfois insupportable, la question se pose et s’impose à nous avec chaque jour plus d’acuité. Elle obsède les meilleures consciences, culpabilise nombre de parents, trouble les enseignants et les éducateurs et déroute les politiques. En imposant le silence aux intéressés.

Ils sont nés dans des familles éclatées, parfois atomisées, ont été plongés dans un système éducatif en perpétuelle mutation, abordent le chemin tortueux des petits boulots et de l’Agence pour l’emploi (…)

Ils désertent les mouvements associatifs, fuient les formations politiques classiques et tournent le dos aux syndicats pour planter le nez dans les étoiles et rêver d’une société plus solidaire, d’une terre mieux protégée, d’une approche plus humaniste des grands problèmes de la planète.

Ils savent que l’amour peut être mortel, la crise durable et la guerre toujours possible à deux pas des frontières. Qu’avons-nous fait de leurs vingt ans?

Acteurs directs ou indirects, nous observons à bonne distance, comme des apprentis ethnologues, cette génération pas comme les autres. Ne sachant trop que dire ni que faire. Refusant d’y reconnaître le fruit de nos amours.

Ils ne forment pas vraiment une population homogène mais expliquent sans haine ni complexe leurs différences sociales, culturelles ou géographiques.

Ils font taire leurs divergences pour faire cause commune face au mêmes « galères », aux mêmes écueils sur lesquels – drogue ou sida – leur jeune vie peut venir s’échouer.

Ils refusent nos références pour parler d’une même voix d’un monde bien à eux, sans vouloir des vieux schémas en faillite ni savoir par quoi les remplacer.

Leurs doutes puisent leurs racines plus dans leurs interrogations intérieures que dans un quelconque rejet de la société qui les entoure. Bien incapables, souvent, de contester des règles qu’ils ont beaucoup de difficultés à comprendre.

Ils forment, entre dix-huit et vingt cinq ans, une génération en mal d’héritage, à qui rien de solide, rien de crédible, rien d’enthousiasmant ne semble avoir été légué. Une génération en manque d’histoire et de racines pour inventer son avenir. Une génération en quête de repères, qui cherche des bornes et des balises pour tracer son itinéraire. Une génération qui, pour l’heure au moins, n’aspire ni à bousculer ni à combattre, mais qui réclame un peu d’écoute, un minimum de dialogue, des clés pour comprendre et espérer, des cartes moins brouillées pour choisir son chemin et peser sur son propre destin.

Ce parcours au cœur d’une génération désenchantée est plus ambitieux qu’un constat et moins catégorique qu’un réquisitoire : il se veut un cri, où l’amertume le dispute à l’espérance.

Gérard Bardy (Droits réservés)



Sujet 2. Berck-sur-Mer (II)



Résumé


Vous résumerez ce texte en 140 mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise.

Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots employés.

En cette fin du xxe siècle, dans les pays dits industrialisés, lire, écrire, compter – les trois composantes universelles de l’alphabétisation – passent pour des compétences normales que tout un chacun doit nécessairement maîtriser. D’autant que la scolarité est, dans l’ensemble de ces pays, généralement obligatoire et gratuite, parfois depuis plus de cent ans, et que c’est à l’école, précisément, qu’il incombe d’inculquer ce savoir. L’idée qu’une personne, qui a fréquenté l’école des années durant, puisse se retrouver à l’âge adulte dans l’incapacité de lire – dans des sociétés où l’écrit est pratiquement indispensable à la survie quotidienne – paraît invraisemblable au point qu’elle continue, aujourd’hui encore, de susciter stupeur et incrédulité.

Être analphabète, dans un pays ou l’analphabétisme a été battu en brèche depuis plusieurs décennies, suppose que l’on supporte des handicaps autrement plus lourds que dans une population où il demeure encore largement majoritaire. Sujets à une forme insolite de mise à l’écart, les analphabètes des sociétés industrialisées en ont souvent conçu de la honte. Et comme ils se cachaient, on a tardé à les voir.

[…] Qui sont les analphabètes dont il est question ici? Ce sont des adultes qui ont été scolarisés et qui, d’une manière ou d’une autre, ont été en contact avec l’écrit. Il se peut qu’ils connaissent l’alphabet, qu’ils sachent même déchiffrer quelques mots, fût-ce avec difficulté, qu’ils écrivent un peu, même mal, qu’ils connaissent les chiffres et parviennent à effectuer quelques opérations, mais les rudiments qu’ils possèdent dans ces différents domaines sont insuffisants pour leur permettre d’évoluer avec aisance dans la vie de tous les jours. Ils ne sont pas analphabètes dans l’absolu, mais en fonction de ce qu’exige la société où ils vivent. C’est pourquoi l’on parle plus couramment d’« analphabétisme fonctionnel », notion relative dont le contenu concret peut varier, considérablement dans le temps et d’un pays à l’autre, voire d’une région à l’autre.

Ces analphabètes fonctionnels ne sont pas apparus soudainement. Il existe un analphabétisme propre aux sociétés occidentales contemporaines, où la modification des structures de l’emploi s’est traduite par des exigences accrues quant aux niveaux de formation et de qualification.

Dans les sociétés rurales, largement pourvoyeuses d’emplois manuels ou non qualifiés, les analphabètes trouvaient à s’intégrer socialement et professionnellement. Il n’en va plus de même dans les sociétés industrialisées dont l’économie, à l’horizon 2000, repose de plus en plus sur les secteurs tertiaire et quaternaire. La disparition massive des emplois non qualifiés, jointe à la hausse continue des exigences en formation, laisse des analphabètes fonctionnels sur le sable. Qu’une entreprise effectue une compression de personnel, qu’elle vienne à fermer ses portes ou que l’on y introduise de nouvelles technologies, et des travailleurs hier compétents et efficaces se retrouvent dévalués, incapables d’entreprendre une reconversion faute de savoir suffisamment bien lire, écrire et compter. Leur nouvelle étiquette d’analphabètes fonctionnels les condamne aux files d’attente des agences pour l’emploi et à une forme ou une autre d’assistance sociale.

Ce n’est donc pas par hasard que l’analphabétisme fonctionnel a été redécouvert au début des années 70 – époque du premier choc pétrolier, du début de la crise économique mondiale et de la spectaculaire monter du chômage, en particulier chez les jeunes.

J.-P. Vély (Droits réservés)



Sujet 3. Berck-sur-Mer (III)



Résumé


Vous résumerez ce texte en 120 mots. Une marge de 10 % en plus ou en moins est admise.

Vous indiquerez à la fin de votre résumé le nombre de mots employés.

Notes « comprises à l’envers », « erreur stupide de jugement », réunions qui s’éternisent ou tournent au dialogue de sourds faute d’une utilisation assez précise de la langue… on n’en finirait pas de dresser l’inventaire des signes d’un déficit en culture générale dans les entreprises.

Le problème n’est pas nouveau. Mais l’absence de culture générale est en train de devenir un handicap pour toutes les catégories de salariés. Car il devient de plus en plus nécessaire à chacun d’élargir son horizon mental pour faire un usage pertinent de ses connaissances professionnelles, techniques, scientifiques, voire commerciales ou de gestion.

Les chefs d’entreprise se sont ainsi mis à parler de « culture d’entreprise ». Si l’expression est trop ambitieuse pour ce qu’elle recouvre, elle est le signe à ne pas négliger d’une évolution importante : la culture est bel et bien en train d’investir le monde de l’entreprise, ou du moins, elle frappe à la porte d’une manière de plus en plus pressante, exigeante, multiforme.

D’une part, les entreprises sont tenues désormais, pour survivre, de mobiliser non plus seulement des bras et des stocks de connaissances, mais tout le dynamisme créateur des humains qui les constituent. D’autre part, la mondialisation des échanges, l’âpreté de la compétition économique, le poids croissant des opinions publiques imposent de plus en plus aux entreprises de prendre en compte les grandes réalités sociales, politiques, culturelles.



Marie-Claude Betbeder, Le Monde, 10 octobre 1990



Sujet 4. Créteil (I)



Résumé


Le texte est à résumer en 150 mots.

Une marge de 5 % en plus ou en moins est admise.

Le nombre total de mots devra figurer en fin de copie.

Il est précisé qu’un mot monosyllabique (à, de, le, un, etc.), un mot élidé (s’, l’, d’, etc.), un nombre, comptent chaque fois pour un mot.

Pour convertir les rapports de force en rapports de droit, le droit du Travail doit reposer sur un trépied juridique constitué par l’organisation, l’action et la négociation collectives. Si l’un de ces trois pieds vient à manquer, la situation est déséquilibrée et le Droit ne parvient plus à métaboliser les ressources de la violence. C’est ce qui se passe aujourd’hui : la liberté d’entreprendre a été émancipée des cadres juridiques nationaux tandis que la liberté syndicale et le droit de grève y demeurent enfermés. Non seulement ce contexte déséquilibre les relations entre syndicats et grandes entreprises, mais il rend le droit de grève largement inopérant. Tout d’abord parce que la masse grandissante des travailleurs précaires ne peut pas faire grève. Et ensuite parce que la grève n’a de sens que dans un face à face entre un employeur clairement identifiable et une collectivité de salariés placée sous ses ordres. Or cette relation binaire fait aujourd’hui souvent défaut. Les collectivités de travail sont fragmentées par l’externalisa- tion, la sous-traitance et l’intérim. Et l’employeur est souvent différent des véritables décideurs, qui peuvent fuir leurs responsabilités et se cacher derrière l’écran des différentes sociétés placées dans leur dépendance économique. La grève tend alors à devenir l’arme des forts tandis que les faibles en sont de fait privés. Les pilotes d’Air France peuvent faire grève, mais pas les bagagistes sous-traités de Roissy. Ne pouvant plus se manifester dans le champ social, les tensions nées de l’exploitation du travail ne trouvent plus à s’exprimer que sur des bases identitaires. La dégénérescence corporative du syndicalisme et le repliement sur des revendications identitaires (religieuses, ethniques, sexuelles…) sont les deux faces d’une même médaille. Il conviendrait donc de réformer les droits d’action collective pour rendre aux plus faibles une capacité collective d’agir sur leur propre sort. Plus largement, il faudrait explorer les formes d’actions collectives ternaires, qui mobilisent aussi les consommateurs ou les investisseurs et sont une arme adaptée aux formes actuelles d’exercice de la liberté d’entreprendre. Et ouvrir ainsi largement la palette d’actions collectives internationales, susceptibles de faire contrepoids à la libre circulation des marchandises et des capitaux.

Recourir au concept de capacité permettrait ainsi, sinon de juguler, du moins d’endiguer la tendance au renversement des moyens (économiques) et des fins (humaines). Ce renversement est particulièrement visible dans la novlan- gue en usage dans les institutions communautaires, imprégnée de ce que Bruno Romano appelle le fondamentalisme fonctionnel : on ne parle plus d’êtres humains, de capacités professionnelles ou de libertés, mais de capital humain, d’employabilité ou de flexibilité. Ces déplacements terminologiques appréhendent les personnes comme des choses et substituent aux catégories juridiques des manières de pensée importées de la physique ou de la biologie.

Popularisée par Staline avant d’être formalisée par la science économique contemporaine, l’idée de capital humain a servi d’équivalent communiste à la notion nazie de « matériel humain ». Elle procède donc d’une vision scien- tiste du monde qui réduit l’homme à l’état de ressource économique. Il en va de même de l’employabilité, qui consiste, au sens étymologique à plier les hommes dans les besoins des marchés au lieu de partir de leur intelligence et de leur créativité, c’est-à-dire de leurs capacités professionnelles. Quant à la notion de flexibilité, elle permet de mettre dans le même sac les travailleurs et les matériaux, là où raisonner en termes de liberté d’agir obligerait à concilier la liberté d’entreprendre et celle du travail, et à se conformer avec ce qu’il y a toujours d’inattendu et d’imprévisible, non seulement dans la circulation marchande et monétaire, mais aussi dans l’esprit et le travail des hommes.

Malgré la séduction du pessimisme qu’elle ne peut manquer d’exercer, l’hypothèse d’une dissolution inéluctable des catégories juridiques dans la pensée cybernétique et gestionnaire est sans doute infondée. L’utopie du remplacement du gouvernement des hommes par l’administration des choses travaille l’Occident depuis deux siècles, et la fascination qu’elle exerce de nos jours ne signifie pas qu’elle cesse d’être une utopie appelée comme toutes les utopies à se heurter un jour au principe de réalité. Il semblait ainsi entendu que la sécurité économique des êtres humains, dont la Déclaration de Philadelphie avait fait l’un des buts des politiques commerciales et financières, était condamnée à disparaître au profit d’une précarité de principe, propres à les rendre « flexibles » et aptes à s’adapter aux besoins des marchés. Cette politique se heurte toutefois aux réalités de la vie humaine. Ces réalités sont celles de la Sysuccession des générations qui implique des sécurités inconnues de la sphere marchande. La plus humble des prestations de travail mobilise le temps long de l’éducation et de la formation des travailleurs, qui sont d’autant plus « performants » qu’ils jouissent d’une réelle sécurité économique et de solides capacités professionnelles. D’où l’apparition dans le vocabulaire communautaire de cet hybride qu’est la flexicurité. Il faut bien sûr saluer cette redécouverte des besoins humains fondamentaux. Mais coller ainsi dans un même mot des notions différentes donne plus sûrement le jour à une chimère qu’à un concept opératoire.

Alain Supiot, L’esprit de Philadelphie, Éditions du Seuil, 2010



Sujet 5. Créteil (II)



Résumé


Le texte est à résumer en 100 mots.

Une marge de 5 % en plus ou en moins est admise.

Le nombre total de mots devra figurer en fin de copie.

Il est précisé qu’un mot monosyllabique (à, de, le, un, etc.),

un mot élidé (s’, l’, d’, etc.), un nombre, comptent chaque fois pour un mot.

(…) Nous étions pourtant si certains des vertus que la science enseigne. Nous aimions une science « institutrice » selon la belle expression d’Yves Quéré, celle qui instaure chez l’enfant créativité et honnêteté, tolérance et écoute, admiration pour la beauté du monde que célèbre François Cheng, ces valeurs que la science met en œuvre depuis sa naissance et chaque jour dans nos laboratoires. Nous pensions que la recherche de la vérité, l’humilité devant les faits, le primat de l’expérience, l’échange d’arguments fondés en raison étaient la rude et bienfaisante discipline qui instillait, chez l’enfant ou l’adolescent, des germes d’une plus grande humanité. Nous serions-nous donc trompés, pour que l’éducation à la science soit aujourd’hui soupçonnée d’être inutile sauf pour les spécialistes ? Au lycée, la majorité de nos futurs bacheliers n’étudiera-t-elle désormais de la science que quelques éléments de mathématiques, considérés comme utiles aux gestionnaires et financiers ? Face à l’essor de la science contemporaine, à l’ubiquité de la technique, sa sœur, aux moyens de diffusion de l’information, aurions-nous cultivé une illusion ? Que s’est-il donc passé pour que le pacte ancien vienne à se craqueler ? Avec l’antique « leçon de choses », notre école primaire obligatoire avait, dès sa naissance, donné place à la science pour tous. Mais vingt ans après que se fut calmé le tourbillon né en 1968, cette école abandonna les sciences expérimentales au profit d’un retour aux « fondamentaux », énoncés aujourd’hui sous forme d’un slogan claquant comme un drapeau : un « lire, écrire, compter » où même les mathématiques perdent leur goût savoureux.

Que notre école primaire ne tienne pas ses promesses pour un nombre trop grand d’élèves est indiscutable et désastreux, mais cette focalisation, quelque peu incantatoire, est aussi bien étroite : on peut aussi lire et écrire avec la science ! Au collège unique, mathématiques et sciences n’éveillent plus guère la passion des jeunes. Bien souvent, ils ne les cultivent que parce qu’au lycée la lettre S signifie plutôt sélection que science. Cette science qui se voulait promesse d’égalité, la voici désormais qui instaure la différence sociale. Quant à la pédagogie, alors que nos élèves sont avides de savoir comment fonctionne le monde et veulent assouvir leur curiosité, ils comprennent mal que tiennent tant de place la résolution de problèmes formels, portant sur des sujets étroits dont ils recherchent la pertinence pour leur propre vie, lors d’une adolescence où le cœur s’emplit de désirs.

Enfin la complexité des contenus mêmes de la science contemporaine et de la technologie, sa sœur jumelle, ne rend-elle pas illusoire l’espoir de les communiquer à tous ?

Entre nous mais surtout devant l’opinion et le pouvoir politique, il nous faut donc ranimer le pacte ancien. Nous avons évoqué le consensus, qui va de l’Europe à la Chine, de l’Allemagne – où manquent aujourd’hui 40 000 ingénieurs – aux États-Unis, dont les jeunes scientifiques viennent davantage du reste de la planète qu’ils ne sont issus de leur propre population. (…) Traitant de la scolarité obligatoire, qui en France est identique pour tous les élèves, le législateur français affirme en 2005 la nécessité d’une culture scientifique et humaniste pour favoriser le « libre exercice de la citoyenneté ». Ce n’est donc pas tant la nécessité du développement scientifique qui est mise en question de par le monde que la possibilité d’y faire adhérer les jeunes générations : ne nous y trompons pas, c’est au cœur de l’éducation que le défi trouvera, ou non, sa réponse.

La nécessité d’une science pour tous est si forte et si pressante que nous ne pouvons renoncer. Mais tenir ce but pour une illusion est si partagé, parfois si fondé, que la situation appelle une véritable révolution. Il faut transformer en profondeur nos façons d’enseigner science et technique, dès l’école primaire, puis au collège et au lycée.

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Apr 25, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on complets ergothérapeutes

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