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SUJET Provence-Alpes-Côte d’Azur



CULTURE GÉNÉRALE – 12 POINTS





De retour chez papa-maman

Il arrive qu’après avoir tenté de prendre son envol, un jeune adulte revienne dans le giron parental, blessé par un accident de la vie – chômage, rupture sentimentale, maladie, etc. – ne parvenant plus à faire face matériellement ou psychologiquement.

La solidarité s’impose aux parents comme une évidence et ils rouvrent grande leur porte à leur enfant pour lui venir en aide. 47 % des demandeurs d’emploi de longue durée sont hébergés par leur entourage, les parents dans la plupart des cas 1 Mais cet accueil à bras ouverts ne signifie pas que ce retour forcé à la maison se fasse sans heurts.




Après l’avoir réconforté et entouré tendrement dans les semaines qui suivent le traumatisme – le temps qu’il refasse surface – , il importe de poser des règles de vie claires à cet enfant que l’on invite sous son toit. Il n’est ni à l’hôtel ni à l’hôpital ! Faute d’instaurer ce cadre et d’oser énoncer d’emblée des limites, le quotidien risque de devenir progressivement invivable.

Ne pas hésiter à solliciter l’enfant hébergé, c’est surtout lui montrer que, loin d’être une charge ou un parasite, il peut être fort utile. « Il faut essayer de repérer en lui ce qui peut être un point d’appui pour rebondir », encourage Ginette Lespine. Comme dans la parabole de l’Évangile, ce dont a besoin « l’enfant prodigue » pour dépasser ce cap difficile, c’est de la confiance de ses parents.

Isabelle Gravillon, Pèlerin, n° 6363, 11 novembre 2004.





1 Dégagez les idées principales du texte. (4 points)


2 Commentez la phrase : « La solidarité s’impose aux parents comme une évidence. »

Répondez en 15 lignes. (4 points)


3 À partir de votre expérience et/ou de vos connaissances, expliquez en quoi la famille joue, d’autant plus en période de crise, un rôle social. Expliquez votre point de vue autour de deux arguments différents. (4 points)











1 Ce texte s’articule en trois parties autour de trois idées principales.




1. On doit faire le double constat du retour au foyer familial de jeunes adultes en difficulté et de la solidarité que leur témoignent leurs parents en la circonstance.


2. Mais c’est un retour en arrière dangereux.


3. Il impose l’instauration « de règles de vie claires ».


2 Ce texte aborde la question de la solidarité familiale en décrivant plus un « cas d’école » que la réalité la plus coutumière.

Ce « cas d’école », c’est un couple de père et mère, vivant encore sous le même toit, disposant d’un espace vital et de revenus suffisants pour « rouvrir grande leur porte » à leur enfant, jeune adulte en difficulté. On est loin des couples séparés, des familles recomposées, des familles monoparentales, des petites retraites, des appartements exigus des grandes villes qui peuvent fragiliser, rendre très incertaine la solidarité de parents sollicités par un grand enfant démuni.

Sur bien des plans cette solidarité, vue comme une évidence dans le texte, reste, en fait, problématique. Même si l’on admet aisément que l’amour parental est spontanément généreux et comblé par la présence des enfants sous le toit familial, encore faut-il que l’enfant à secourir ne se soit pas conduit de façon à couper les liens du cœur. Bien des parents, tendres et aimants, finissent par regarder leur descendance avec exaspération, peur et animosité : on observe parfois cette attitude chez les parents de grands délinquants ou de grands drogués.

Ce type de solidarité est tributaire de l’unanimité du cercle familial. Quand des parents prennent en charge un enfant adulte, ils le font sans difficulté s’il s’agit d’un enfant unique. Dans le cas contraire, la solidarité des parents peut être compromise par leur crainte de jalousies ou de surenchères de la part de leurs autres enfants.

La solidarité familiale existe et reste très forte, mais elle va de soi de moins en moins facilement, en raison des évolutions et des fragilités de la famille. Elle n’est une évidence que dans le cadre d’une relation sans drames et d’une aisance certaine.





3 Le rôle social de la famille se trouve préétabli par la législation, mais une période de crise le réactive et impose des solidarités intergénérationnelles à double sens. La crise a installé une grande coresponsabilité financière entre jeunes et vieux, mais l’on doit remarquer que de nombreux effets médiatiques l’ont normalisée.




L’obligation de la loi


En France, la primauté de la solidarité familiale est inscrite dans la législation relative à l’aide sociale : les relations entre solidarité collective et familiale y sont ordonnées selon le principe de subsidiarité qui fait prévaloir la solidarité familiale sur l’aide fournie par la collectivité, via le recours à l’obligation alimentaire (article L.132-6 du Code de l’action sociale et des familles).

L’obligation alimentaire, règle de droit civil inchangée depuis la rédaction du Code civil, est l’obligation de venir en aide à un parent lorsque ce dernier se trouve dans une situation de besoin et ne peut y faire face par ses propres moyens. L’obligation alimentaire trouve aujourd’hui une actualité renouvelée. L’entraide familiale s’exerce en général de manière spontanée, notamment à l’égard des jeunes qui font de longues études et de ceux qui peinent à s’insérer dans l’emploi. Cette entraide permet de pallier les difficultés liées au retard de l’autonomie des jeunes. La solidarité familiale est aussi mise en œuvre, la plupart du temps spontanément, lors de l’entrée d’une personne âgée en établissement ou de son maintien à domicile.


La valorisation médiatique


Il suffit de se référer à la publicité des banques pour prendre conscience de la stimulation médiatique des solidarités familiales. On découvre là une série de tableaux idylliques où placements et livrets sont des mouvements du cœur pour ses enfants ou ses petits-enfants. On a aussi la stimulante association du mot « famille » et du mot « solidarité » dans le titre d’un grand ministère social : le ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille et de la Solidarité.

Le rôle social des familles en temps de crise s’exerce d’autant plus facilement qu’il est à la fois une norme législative et une norme « dans l’air du temps ».

Mar 22, 2020 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on complet

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