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Culture générale



Sujet 1. Champagne Ardenne





L’alcool devrait être totalement interdit à la vente pour les mineurs début 2009

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a indiqué, mercredi 22 octobre, que les dispositions de lutte contre l’alcoolisation des jeunes, incluses dans son projet de loi « Hôpital, patients, santé, territoire », avaient vocation à s’appliquer dès l’adoption du texte au Parlement. Proposant une réforme globale du système de santé (Le Monde du 22 octobre), ce projet de loi sera examiné par les deux Assemblées, début janvier 2009, sous la procédure de l’urgence.

Mme Bachelot avait exprimé à plusieurs reprises son intention de limiter l’accès des jeunes à l’alcool : depuis quelques années, les phénomènes d’alcoolisation excessive ou « binge drinking » se sont banalisés chez les jeunes Français. Le projet de loi clarifie le régime d’interdiction de vente d’alcool aux mineurs, qui varie aujourd’hui, selon le produit alcoolisé acheté, et l’âge du mineur. Désormais, supermarchés et débitants de boissons devront s’assurer que les jeunes ont plus de 18 ans pour leur vendre de l’alcool. En cas d’infraction, les sanctions sont portées à 7 500 euros d’amende et jusqu’à un an d’emprisonnement, et 15 000 euros d’amende en cas de récidive.

Le projet de loi prévoit par ailleurs la suppression totale de la vente d’alcool, dans les stations-service, aujourd’hui autorisée entre 6 heures et 22 heures. Les « open bars », ces soirées étudiantes où l’on peut boire à volonté après s’être acquitté d’un ticket d’entrée, sont aussi prohibés. La ministre a en revanche renoncé à interdire la pratique des « happy hours », qui permet aux cafetiers la vente d’alcool à des prix cassés, à certaines heures de la journée. L’interdiction de la vente de bouteilles d’alcool fort en discothèque n’a pas été non plus retenue.

Cécile Prieur, Le Monde, 24 octobre 2008.





1 Dégagez les idées principales du texte en une dizaine de lignes. (4 points)


2 Quels sont les moyens de prévention existants pour lutter contre la consommation d’alcool ? (2 points)


3 Quelles sont, selon vous, les conséquences de l’alcool sur l’organisme et dans la société ? (2 points)




Corrigé







1 Cet article rapporte le détail des dispositions du projet de loi destiné à limiter l’accès des mineurs à l’alcool.




1. Ce projet s’inscrit dans une réforme globale du système de santé.


2. Son examen doit être fait sous la procédure de l’urgence.


3. Il répond à la progression des excès alcooliques dans la jeunesse.


4. Il confirme l’interdiction de vente d’alcool aux mineurs en précisant les contrôles à faire dans les lieux de vente et les pénalités infligées en cas d’infraction ou de récidive.


5. Il instaure la suppression totale de la vente d’alcool dans les stationsservice et interdit les « open bars ».


6. Deux domaines échappent à ces interdits : celui des cafetiers pratiquant les « happy hours » et celui des discothèques, qui gardent la vente libre d’alcool fort.


2 Si l’on s’attache à faire un petit historique de la prévention contre la consommation d’alcool, on remonte assez loin dans le temps, avec les affiches du métro : « Les parents boivent, les enfants trinquent ». Si l’on s’en tient à une période moins éloignée, on fait surgir la formule-choc de la première grande campagne de prévention antialcoolique à la télévision : « Un verre, ça va, trois verres… bonjour les dégâts ! ». On voit ainsi que cette prévention change ses formules et ses vecteurs, mais reste très présente. On peut aujourd’hui affirmer qu’elle bénéficie de trois grands supports : celui des lois, celui des campagnes nationales de prévention et celui des associations.




• La loi Bachelot du 22 juillet 2009 a établi de solides interdits et pénalités, pour faire obstacle à la consommation d’alcool excessive des jeunes. La sécurité routière dispose d’un arsenal de moyens légaux pour traquer et réprimer l’alcool au volant.


• Les campagnes de prévention contre la surconsommation d’alcool des jeunes ou des automobilistes relèvent d’instances nationales mais aussi locales. Elles sont fréquentes et toujours bien conçues pour dissuader de trop boire, voire de boire.


• L’ANPAA (Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie) a des relais très décentralisés qui, dans chaque département, veillent à mettre en place des moyens de prévention et d’assistance très efficaces. Il existe dans un certain nombre d’entreprises des groupes de prévention contre l’alcoolisme. Des ONG s’y impliquent. C’est par des modes d’action locaux qu’a pu se développer, pour les boîtes de nuit de province, le principe du capitaine de soirée qui s’abstient de boire de l’alcool pour reconduire chez eux, sans risques, les amis qui se sont alcoolisés.


3 La consommation d’alcool peut exposer à des risques majeurs pour l’organisme et générer un comportement social dégradé et/ou dangereux.


Les risques majeurs pour l’organisme


La liste des pathologies qui ont pour origine la consommation excessive d’alcool est longue. La toxicité des produits alcooliques atteint le système nerveux, le système cardiovasculaire, les voies digestives, et expose à toutes sortes de cancers.


• Risques cérébraux


L’alcool détériore le système nerveux et perturbe son fonctionnement : des lésions cérébrales (ex. : tremblements), des insomnies, de la nervosité, des angoisses.


• Risques cardiovasculaires


La consommation d’alcool peut être mise en relation avec l’incidence des principales maladies cardiovasculaires : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, myocardiopathie, troubles du rythme cardiaque et artérite des membres inférieurs.


• Risques hépatiques


La toxicité de l’alcool dégrade très fréquemment le foie en provoquant une cirrhose.


• Risques cancéreux


La relation entre alcool et cancer est établie depuis longtemps. Les risques touchent de très nombreux organes, mais en particulier ceux des voies aérodigestives supérieures (bouche, pharynx, larynx, œsophage) et le foie.


Les risques majeurs pour la vie sociale


L’alcoolisme est classé dans la catégorie des MIS ou maladies d’incidence sociale. Les incidences de l’alcool dans la société concernent la famille, l’ordre public et l’économie.


• Les incidences sur la famille


L’excès de boisson peut engendrer un climat familial très dégradé dont les enfants sont les principales victimes. La première atteinte qu’ils peuvent avoir à subir est celle du syndrome alcoolique fœtal, si leur mère s’est alcoolisée pendant ses grossesses. Par ailleurs, les actes de violence domestique étant fréquents dans ce type de situation, les enfants qui y sont mêlés se trouvent dans de très mauvaises conditions pour leur sécurité physique et affective ; leur progression scolaire est généralement très perturbée. Les partenaires des buveurs excessifs sont également gravement touchés. Le risque est bien sûr celui de l’éclatement de la famille, mais aussi celui de l’aliénation forcée, quand les ressources financières ne viennent que du conjoint buveur. Les effets négatifs de l’alcoolisme en milieu familial sont si graves et si nombreux qu’ils constituent un problème de santé publique majeur.


• Les incidences sur l’ordre public


Les effets importants de la consommation d’alcool sur les actes de violence, les accidents et les suicides sont une réalité que rendent évidente toutes les rubriques de faits divers. L’alcool est considéré dans les sociétés occidentales comme une cause importante de comportement déviant qui fait peser sur l’ordre et la sécurité publics une menace bien réelle. De là les interdictions de vente d’alcool dans certains grands rassemblements populaires. On sait en effet la part de l’abus d’alcool dans les violences du hooliganisme ou dans celles des « émeutes festives ».


• Les incidences sur l’économie


La consommation excessive d’alcool pèse lourd dans les dépenses publiques. Les coûts directs et indirects peuvent atteindre 3 % du PIB.

Les coûts directs sont les frais de santé, les frais judiciaires et ceux de la protection sociale. Les coûts indirects sont rattachés aux décès prématurés des alcooliques ou de leurs victimes, à la morbidité qui peut les entourer et au chômage où ils arrivent souvent à cause de leur intempérance.

Les effets négatifs de la consommation d’alcool imposent donc aux pouvoirs publics nationaux la prise de mesures à la fois éducatives et répressives.


Sujet 2. Languedoc-Roussillon





Le réchauffement climatique bouleversera la répartition des maladies en Amérique du Nord

Du fait du réchauffement climatique, l’Amérique du Nord devrait connaître à l’avenir une extension des zones touchées par les maladies infectieuses transmises par des insectes, l’eau ou l’alimentation. Trois chercheurs de l’Institut de recherche de l’hôpital des enfants malades de Toronto (Canada), Amy Greer, Victoria Ng et David Fisman, décrivent les conséquences de l’augmentation prévisible de la température et des précipitations dans un article publié par le Canadian Medical Association Journal. Maladie de Lyme, fièvre à virus West Nile, chikungunya, mais aussi choléra, diarrhées et infections respiratoires pourraient apparaître ou s’étendre dans une zone allant des États-Unis à l’Arctique. Les relations étroites entre le climat, l’environnement et les maladies infectieuses dans les pays en voie de développement, comme l’Inde ou certains pays d’Afrique subsaharienne, sont bien décrites. Dans les pays développés, où les conditions socio-éconorniques et l’exposition à des insectes vecteurs diffèrent nettement, les conséquences sanitaires du changement climatique seront vraisemblablement moindres mais bien réelles. « Les maladies transmises par l’eau surviennent malgré les technologies de traitement des eaux sophistiquées », soulignent Amy Greer et ses collègues, rappelant plusieurs épidémies américaines. « Les épidémies transmises par l’eau ont pu être reliées à des épisodes de précipitations extrêmes, qui devraient s’intensifier au cours des décennies à venir », écrivent-ils. De plus, la plupart des gastro-entérites, en particulier celles dues aux bactéries campylobacter et salmonelle, suivent nettement un modèle de survenue estivale. L’élévation des températures rendrait probable un accroissement des maladies transmises par l’eau et l’alimentation, estiment les chercheurs. L’incidence des infections pulmonaires dues à des agents transmis par l’eau sera vraisemblablement amplifiée par la modification du climat. C’est le cas de la légionellose dont « l’incidence culmine durant les mois les plus chauds et le risque (de survenue) s’accroît par temps pluvieux et humide » rapportent Amy Greer et ses collègues. À leurs yeux, « la maladie digestive transmise par l’eau la plus susceptible de s’intensifier en réponse au changement climatique est le choléra », dont la présence « pourrait fortement s’accroître ». […] L’article décrit aussi les modifications concernant les maladies transmises par des insectes. Ils prévoient ainsi l’extension aux provinces canadiennes de l’Alberta et de Saskatchewan de l’aire où sévissent les tiques, vecteurs entre autres de la maladie de Lyme. Une survenue plus précoce du printemps aurait pour effet une augmentation des cas humains d’infection par le virus West Nife. En revanche, les chercheurs envisagent une atténuation de l’impact des épidémies de grippe saisonnière et estiment « imprécis » les risques de réinstallation du paludisme aux États-Unis et au Canada.

Paul Benkimoun, Le Monde, 19 mars 2008.

Mar 22, 2020 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on générale

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