99 (Item 326). Paralysie faciale


Paralysie faciale



Mots-clés


Zona; VIH; Protection oculaire; Corticoïdes


Objectif :


Devant une paralysie faciale, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.





Raisonner face à une paralysie faciale



image La première étape consiste à distinguer une atteinte centrale d’une atteinte périphérique :


image dans l’extrême majorité des cas, la distinction est facile, pour des raisons anatomiques, l’atteinte faciale centrale étant presque toujours associée à une atteinte de l’hémicorps homolatéral ;


image dans les cas difficiles, certains symptômes permettent d’orienter le diagnostic : l’atteinte centrale prédomine sur le territoire facial inférieur et s’accompagne d’une dissociation automatico-volontaire (paralysie aux mouvements volontaires, mais mouvements possibles en automatique [mimiques, rires…]) que l’on ne voit JAMAIS en cas d’atteinte périphérique. Le signe de Charles Bell est spécifique d’une atteinte périphérique.


image Le bilan d’une paralysie faciale centrale n’est pas différent de celui de tout déficit neurologique récent (cf. items 90 et 335).


image En cas d’atteinte périphérique (fig. 7) :


image la cause la plus fréquente est la paralysie faciale périphérique a frigore ;


image l’objectif de la démarche diagnostique doit être de chercher tous les arguments qui pourraient aller à l’encontre de cette hypothèse et faire évoquer d’autres étiologies, en particulier infectieuses de prise en charge différente+++ :


• symptômes neurologiques ou ORL associés,


• signes généraux,


• mode d’installation progressif ou au contraire brutal…




Mécanismes et principales causes de paralysies faciales




Périphériques (PFP)



image Toute lésion sur le trajet du nerf depuis son noyau jusqu’à la jonction neuromusculaire peut être responsable d’une PFP, y compris une cause intra-axiale, dans la protubérance.


image La démarche diagnostique « globale » face à une atteinte du VII est similaire à l’exploration de n’importe quelle atteinte d’un ou plusieurs nerf(s) crânien(s) (cf. item 148).


image Il existe cependant quelques spécificités :


image la cause la plus fréquente est la PFP a frigore :


• le diagnostic peut être posé sans examen complémentaire face à une PFP strictement isolée d’installation rapide mais non brutale sur 24/48 heures (cf. fig. 7),


• suite à un épisode viral, le nerf est inflammé puis œdématié (« névrite » visible à l’IRM),


• il est comprimé dans sa portion intra-osseuse, source de la paralysie (« bloc » par démyélination focale et/ou dégénérescence axonale),


• les corticoïdes sont efficaces dans ce cas, en diminuant la réaction inflammatoire réactionnelle,


• ce diagnostic reste un diagnostic d’élimination, en l’absence d’arguments pour une autre origine ;


image du fait de sa proximité avec le rocher et l’oreille, l’atteinte du VII est fréquemment associée à des causes locales, traumatiques ou non (mastoïdite, zona otitique). L’examen ORL doit être systématique devant toute PFP à la recherche de signes locaux ORL et/ou cutanés (cf. infra) ;


image le VII est particulièrement touché dans certaines pathologies neurologiques, qui doivent être systématiquement cherchées lorsque l’atteinte n’est pas isolée :


• polyradiculonévrite,


• méningoradiculites :


− infectieuses (Lyme+++, VZV, VIH : sérologie au moindre doute si contexte évocateur),


− carcinomateuses ou lymphomateuses ;


image l’atteinte bilatérale du VII doit faire évoquer en premier lieu :


• syndrome de Guillain Barré (cf. item 95),


• sarcoïdose.

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May 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 99 (Item 326). Paralysie faciale

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