Céphalée aiguë et chronique
Mots-clés
Primaire vs secondaire; HTIC; Méningite; Horton; HSA; Anévrisme; Migraine; Hémorragie méningée
Objectifs :
Diagnostiquer une céphalée aiguë et une céphalée chronique.
Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge.
Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient.
Raisonner face à une céphalée
L’élément fondamental est la détermination du mode d’installation++++.
NB : la distinction aiguë/chronique sur un nombre de jours ou de semaines n’a pas de sens clinique. Quelqu’un qui se plaint de céphalées inhabituelles et inexpliquées, même depuis 2 mois doit avoir un bilan en urgence ! ! !
Dans tous les cas, la céphalée doit être caractérisée avec précision pour orienter le diagnostic étiologique :
type (pesanteur, brûlure, décharge électrique…), localisation, irradiations ;
caractère permanent ou fluctuant ;
positions antalgiques, déclenchantes ou aggravantes ;
signes d’accompagnement (nausées, vomissements, phonophotophobie, acouphènes…).
La présence de signes neurologiques (pupilles+++, nerfs crâniens, atteinte des voies longues motrices et/ou sensitives…) doit être cherchée systématiquement+++ : c’est à la fois un signe de gravité et un élément d’orientation.
NB : l’examen d’un patient céphalalgique doit comprendre en plus d’un examen neurologique complet un examen du crâne (les patients ne comprennent pas l’intérêt de gratter la plante du pied quand ils ont mal à la tête), incluant palpation et auscultation (mastoïde+++, la présence d’un souffle oriente notamment vers une dissection carotidienne).
Principales causes de céphalées (fig. 1)
Céphalées RÉCENTES INHABITUELLES = SECONDAIRES jusqu’à preuve du contraire+++
Lorsque l’installation est BRUTALE (maximale d’emblée) :
hémorragie méningée jusqu’à preuve du contraire+++ (cf. item 336) ;
autres étiologies possibles mais beaucoup plus rares (cf. item 336).
Lorsque l’installation est PROGRESSIVE (maximale en quelques heures, jours, plus rarement semaines) :
syndrome d’HTIC (cf. item 296) ;
syndrome méningé (cf. item 148) ;
maladie de Horton (cf. supra) ;
thrombose veineuse cérébrale (cf. item 335) ;
dissection des artères cervico-encéphaliques (cf. item 335) ;
encéphalopathie hypertensive (HTA essentielle ou secondaire, prise de toxiques++ [cf. item 221]) ;
autres affections cérébrales (AVC/HSD…) : les céphalées peuvent être exceptionnellement isolées ;
céphalées toxiques (intoxication au CO), iatrogénie…
céphalées d’origine extraneurologique (cf. items 46, 81, 145 et 147) ;