94 (Item 265). Neuropathies périphériques


Neuropathies périphériques



Mots-clés


Tableau clinique, focal, multifocal, diffus, tronculaire ou radiculaire, petites ou grosses fibres


Objectifs :


Diagnostiquer les différentes formes de neuropathies périphériques et connaître l’orientation étiologique.


Distinguer cliniquement une neuropathie périphérique et une sclérose latérale amyotrophique (SLA).





Sémiologie des neuropathies périphériques


Les neuropathies périphériques associent à différents degrés des troubles moteurs, sensitifs, trophiques et/ou végétatifs :



image troubles moteurs :


image distribution périphérique (focale : radiculaire, plexique ou tronculaire ; diffuse : longueur-dépendante ; ou mixte : multiradiculaire, multitronculaire ou multitronculaire et radiculaire = PRN [cf. infra]).
NB : dans les formes focales, l’examen clinique permet le plus souvent de faire la différence avec une atteinte centrale sur la seule topographie du déficit ; dans les formes diffuses, le diagnostic différentiel avec une atteinte centrale peut nécessiter le recours à des examens complémentaires : ex de la PRNA et de la compression médullaire,


image hypotonie, amyotrophie, diminution ou abolition des ROT ;


image troubles sensitifs subjectifs (paresthésies, douleurs, spontanées ou provoquées, permanentes et/ou paroxystiques) ;


image troubles sensitifs objectifs :


image sensibilité thermoalgique (petites fibres amyéliniques),


image sensibilité profonde (pallesthésie, sens de position des articulations, coordination – grosses fibres myélinisées),


image tact fin,


image distribution périphérique (cf. fig. 3) ;


image troubles trophiques :


image amyotrophie,


image troubles trophiques cutanés, maux perforants,


image arthropathies nerveuses dans les formes très évoluées…


image troubles neurovégétatifs inconstants (hypotension orthostatique, diarrhée motrice, gastroparésie, signe d’Argyll-Robertson…).


Le mode d’installation des troubles+++ est un élément fondamental de l’enquête étiologique (aigu/subaigu/chronique, symétrique/asymétrique et/ou asynchrone, douloureux ou non).




Principaux types de neuropathies périphériques


Le diagnostic de neuropathie périphérique reste un diagnostic clinique, éventuellement confirmé ou précisé par un EMG. Le type de neuropathie périphérique et son mode d’installation (aigu, subaigu, chronique) orientent vers des étiologies précises dont découlent le bilan à prévoir et la suite de la prise en charge+++.









Principales causes d’atteintes multifocales multitronculaires (= mononeuropathies multiples)


Le diagnostic topographique est clinique. Le mode d’installation oriente le diagnostic étiologique+++.



image Diabète :


image neuropathie ischémique d’installation brutale (différente des neuropathies diabétiques sensitives longueur-dépendantes d’origine métabolique), ± douloureuse, SANS fièvre, SANS signe général,


image potentiellement révélatrice du diabète ;


image ophtalmoplégie douloureuse++ : touche le III (extrinsèque seulement+++, à ne retenir qu’après avoir éliminé un anévrisme+++), le VI ou le IV ;


image autres atteintes possibles : fibulaire, fémorocutanée (méralgie), crurale ;


image souvent associée à une polyneuropathie sensitive ± neuropathie végétative ;


image évolution volontiers spontanément résolutive en quelques mois, quel que soit l’équilibre du diabète (à l’inverse de la PAAP diabétique).


image Vascularites (formes aiguës sévères : PAN+++ et apparentées : Churg et Strauss, lupus, polyarthrite rhumatoïde) :


image à évoquer de principe devant toute multinévrite+++ ;


image ischémie nerveuse : installation BRUTALE et DOULOUREUSE (surtout ulnaire au MS et fibulaire au MI) ;


image volontiers associée à des signes généraux : AEG, fièvre, syndrome inflammatoire franc, hyperéosinophilie, nodules sous-cutanés, purpura, atteinte systémique articulaire, douleurs abdominales, asthme…


image urgence+++ fonctionnelle et vitale ;


image UNE NEUROPATHIE FÉBRILE EST UNE PAN jusqu’à preuve du contraire+++ ;


image diagnostic formel posé par l’histologie : biopsie (muscle ou nerf/muscle dans un territoire sensitif déficitaire) : vascularite et nécrose fibrinoïde ;


image traitement = corticoïdes : 1 mg/kg/j.


image Lèpre :


image évolution indolente, à bas bruit sur PLUSIEURS ANNÉES+++ ;


image progression lente+++ (brûlures indolores, fractures spontanées, troubles trophiques très fréquents) ;


image terrain (Afrique, Asie, Amérique du Sud) ;


image pathogène = bacille de Hansen ;


image atteinte tronculaire ulnaire et fibulaire les plus fréquentes (et de la branche supérieure du nerf facial, typique) ;


image hypertrophie des nerfs au palper ;


image taches d’anesthésie à la partie distale des membres ;


image aspect « léonin » de la face ;


image biopsie indispensable pour confirmer le diagnostic et préciser la forme (bacillaire lépromateuse ou inflammatoire tuberculoïde) ;


image traitement = antibiothérapie prolongée (> 9 mois) ± corticoïdes dans certaines formes.


image Mais aussi, plus rarement : amylose, hypersensibilité héréditaire (fragilité anormale) des nerfs à la pression…


image À part : l’intoxication saturnine, seule intoxication à l’origine d’une mononeuropathie multiple (cf. infra).

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May 24, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 94 (Item 265). Neuropathies périphériques

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