Neuropathies périphériques
Mots-clés
Tableau clinique, focal, multifocal, diffus, tronculaire ou radiculaire, petites ou grosses fibres
Objectifs :
Diagnostiquer les différentes formes de neuropathies périphériques et connaître l’orientation étiologique.
Distinguer cliniquement une neuropathie périphérique et une sclérose latérale amyotrophique (SLA).
Sémiologie des neuropathies périphériques
Les neuropathies périphériques associent à différents degrés des troubles moteurs, sensitifs, trophiques et/ou végétatifs :
distribution périphérique (focale : radiculaire, plexique ou tronculaire ; diffuse : longueur-dépendante ; ou mixte : multiradiculaire, multitronculaire ou multitronculaire et radiculaire = PRN [cf. infra]).
NB : dans les formes focales, l’examen clinique permet le plus souvent de faire la différence avec une atteinte centrale sur la seule topographie du déficit ; dans les formes diffuses, le diagnostic différentiel avec une atteinte centrale peut nécessiter le recours à des examens complémentaires : ex de la PRNA et de la compression médullaire,
hypotonie, amyotrophie, diminution ou abolition des ROT ;
troubles sensitifs objectifs :
sensibilité thermoalgique (petites fibres amyéliniques),
distribution périphérique (cf. fig. 3) ;
troubles trophiques cutanés, maux perforants,
arthropathies nerveuses dans les formes très évoluées…
Le mode d’installation des troubles+++ est un élément fondamental de l’enquête étiologique (aigu/subaigu/chronique, symétrique/asymétrique et/ou asynchrone, douloureux ou non).
Principales causes d’atteinte monotronculaire (monoradiculaire [cf. item 93])
Origine compressive, mécanique, locale le plus souvent+++.
Touche essentiellement le radial, le médian, le fibulaire (cf. items 90 et 93).
Aucun bilan n’est nécessaire en général (à part pour le canal carpien [cf. item 93]).
NB : attention, il peut s’agir du mode d’entrée dans une mononeuropathie multiple+++ (cf. infra).
Principales causes de plexopathies (cf. item 93)
Principales causes = traumatiques (plexus brachial et accident de moto++).
Syndrome du défilé thoraco-brachial « neurologique » :
diagnostic différentiel d’une atteinte du nerf médian au canal carpien ;
atteinte associée du court abducteur du pouce (innervations C8 via l’ulnaire) ;
plus fréquent chez les femmes ;
chercher côte cervicale surnuméraire C7 sur radio standard du rachis cervical de face.
Postradiques (essentiellement plexus brachial et cancer du sein).
Syndrome de Parsonage et Turner (plexite brachiale inflammatoire idiopathique).
Principales causes d’atteintes multifocales multitronculaires (= mononeuropathies multiples)
Le diagnostic topographique est clinique. Le mode d’installation oriente le diagnostic étiologique+++.
potentiellement révélatrice du diabète ;
autres atteintes possibles : fibulaire, fémorocutanée (méralgie), crurale ;
souvent associée à une polyneuropathie sensitive ± neuropathie végétative ;
Vascularites (formes aiguës sévères : PAN+++ et apparentées : Churg et Strauss, lupus, polyarthrite rhumatoïde) :
à évoquer de principe devant toute multinévrite+++ ;
ischémie nerveuse : installation BRUTALE et DOULOUREUSE (surtout ulnaire au MS et fibulaire au MI) ;
urgence+++ fonctionnelle et vitale ;
UNE NEUROPATHIE FÉBRILE EST UNE PAN jusqu’à preuve du contraire+++ ;
traitement = corticoïdes : 1 mg/kg/j.
évolution indolente, à bas bruit sur PLUSIEURS ANNÉES+++ ;
terrain (Afrique, Asie, Amérique du Sud) ;
pathogène = bacille de Hansen ;
hypertrophie des nerfs au palper ;
taches d’anesthésie à la partie distale des membres ;
aspect « léonin » de la face ;
traitement = antibiothérapie prolongée (> 9 mois) ± corticoïdes dans certaines formes.