Déficit moteur et/ou sensitif des membres
Mots-clés
Central : ROT vifs, Babinski; Périphérique : aréflexie, amyotrophie
Objectifs :
Devant un déficit moteur ou sensitif des membres, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents.
Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi de l’évolution.
Sémiologie d’un déficit moteur neurologique central
Un déficit moteur central, pyramidal, est lié à une lésion du premier neurone moteur (motoneurone), dont :
le corps cellulaire est situé au niveau du cortex moteur primaire ;
l’axone, qui décusse au niveau du bulbe, fait synapse avec le second motoneurone au niveau de la corne antérieure de la moelle (fig. 2).
Figure 2 Anatomie du système nerveux.
CM : cortex moteur ; CP : cortex pariétal ; PM : premier motoneurone ; DM : deuxième motoneurone ; LM : lemnisque médian ; FST : faisceau spinothalamique ; FP : faisceau pyramidal ; GFM : grosse fibre myélinique ; PFA : petite fibre amyélinique ; Mes : mésencéphale ; Prot : protubérance ; Bulbe H : haut, et B : bas.
NB : cette topographie s’oppose aux atteintes périphériques dans lesquelles certains groupes musculaires d’un membre ou d’un segment de membre sont touchés et d’autres respectés+++.
La topographie du déficit dépend de la localisation lésionnelle (cf. fig. 2 et fig. 12) :
hémiplégie en cas d’atteinte hémisphérique :
• face externe du lobe frontal = prédominance brachiofaciale,
• face interne du lobe frontal = prédominance crurale,
• capsule interne = proportionnelle (atteinte de même sévérité aux 3 étages : face, MS et MI) ;
hémiplégie ou tétraplégie en cas d’atteinte du tronc cérébral :
• au-dessus du noyau du VII : atteinte faciale associée,
• en dessous du noyau du VII : respect de la face ;
tétraplégie, paraplégie, ou plus rarement hémiplégie ou monoplégie en cas d’atteinte médullaire :
• respect de la face dans tous les cas.
Lorsque le déficit est incomplet (on parle de parésie au lieu de plégie), on observe une prédominance du déficit musculaire sur certains territoires (ce qui peut permettre de réorienter un diagnostic difficile) :
Le déficit moteur s’accompagne d’autres symptômes témoignant de la perte d’inhibition supralésionnelle sur l’arc réflexe :
anomalies des ROT dans les territoires atteints :
• vifs, diffusés, polycinétiques,
• augmentation de la zone réflexogène,
RCP en extension (signe de Babinski). Autres signes (Hoffmann, Rossolimo…) de moindre valeur.
La présence de certains symptômes doit faire remettre en cause l’origine centrale d’un déficit moteur :