Question 9. Elle veut une IVG
La demande
Le préliminaire
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est pas une méthode contraceptive. Elle signe l’échec d’une des méthodes contraceptives destinées à éviter aux femmes d’être enceintes quand elles n’en ont pas le désir.
Il existe deux techniques d’IVG disponibles actuellement : l’IVG médicamenteuse et l’IVG dite « chirurgicale » par aspiration.
Une interruption volontaire de grossesse peut être demandée par toute femme estimant que sa grossesse la place dans une situation de détresse.
Les IVG sont pratiquées dans un établissement de santé. Toutefois, les IVG médicamenteuses réalisées dans un délai maximum de cinq semaines de grossesse (soit 7 SA) peuvent désormais être prescrites dans un cabinet de ville.
La première consultation
Le médecin devra conduire la consultation avec empathie. Seule la femme décide. Elle n’a pas besoin de l’autorisation de son conjoint, ni de ses parents, mais, si possible, il devra recevoir le couple ou les parents si la jeune fille est mineure.
Il donnera toutes les informations nécessaires à la patiente sans ingérer dans sa décision. Les détails sur la grossesse en cours seront précisés : date des dernières règles, date du début de grossesse si elle est déjà connue, déroulement de la grossesse, explorations déjà réalisées (dosages sanguins, échographie, etc.), il relèvera les antécédents et pratiquera l’examen clinique.
Une semaine de délai de réflexion est obligatoire entre la première et la deuxième consultation médicale. En cas d’urgence, ce délai d’une semaine est ramené à deux jours. Le médecin adressera la patiente à un centre d’IVG, s’il ne pratique pas l’IVG médicamenteuse ou si le délai pour celle-ci est dépassé.
Le point de vue du gynécologue
Depuis 1975 en France, l’avortement est dépénalisé. La loi du 4 juillet 2001, modifiant la loi Veil, permet à toute femme enceinte estimant que sa grossesse la place dans une situation de détresse d’en demander l’interruption à un médecin, qu’elle soit majeure ou mineure, jusqu’à douze semaines de grossesse, soit 14 SA. Seule la femme concernée peut faire cette demande.
Le médecin généraliste est souvent le premier consulté. Lors de cette consultation initiale, il est important d’établir un dialogue avec la femme afin de l’aider à comprendre les circonstances qui l’ont conduite à cet état de grossesse : absence ou échec de contraception, contraception inadaptée, grossesse initialement désirée, questionnement sur sa propre fertilité, sans jugement ni prise de position et dans le respect de son choix. Cependant, tout médecin peut opposer la clause de conscience, mais se doit d’en informer la femme au plus vite et de lui donner les coordonnées d’un confrère ou d’un centre qui pourra répondre à sa demande.
La confirmation de la grossesse pourra se faire par un test urinaire, suffisant s’il est positif, ou par une recherche de βhCG qualitative. Cependant, le recours à l’échographie, même si elle n’est pas obligatoire, est fortement recommandé pour confirmer l’évolutivité de la grossesse, sa localisation intra-utérine, sa datation, son caractère unique ou multiple, ainsi que d’éventuelles anomalies utérines susceptibles d’interférer sur le geste endo-utérin à venir. En effet, la datation de la grossesse est basée sur l’échographie et non sur la date des dernières règles, les mesures échographiques étant fiables à ± 3 jours. Au-delà de 14 SA, l’IVG peut être réalisée dans d’autres pays européens dont la législation n’est pas la même que la nôtre, notamment en Hollande, Grande-Bretagne et Espagne. Le médecin pourra donc prescrire une échographie pelvienne de datation avant la consultation au centre d’interruption volontaire de grossesse (CIVG), et en urgence si le terme parait proche de 14 SA.