8: Leucémies aiguës

Chapitre 8


Leucémies aiguës








Définition: Une hématopoïèse normale nécessite la prolifération et la différenciation, étroitement régulées, de cellules souches hématopoïétiques pluripotentes qui deviennent les cellules matures du sang périphérique. La leucémie aiguë est le résultat d’un ou de plusieurs événements néoplasiques survenant dans l’un des précurseurs hématopoïétiques. Au lieu de proliférer et de se différencier normalement, la cellule affectée donne naissance à une descendance qui ne se différencie pas, mais continue à proliférer de façon incontrôlée. En conséquence, les cellules myéloïdes immatures dans la leucémie myéloïde aiguë (LMA) ou les cellules lymphoïdes dans la leucémie lymphoïde aiguë (LLA) – souvent appelées blastes – s’accumulent rapidement et remplacent progressivement la moelle osseuse, ce qui diminue la production des globules rouges normaux, des globules blancs et des plaquettes. Cette perte de fonction de la moelle normale donne lieu aux complications cliniques courantes de la leucémie : anémie, infections et saignements. Avec le temps, les blastes leucémiques passent dans la circulation sanguine et finalement occupent les ganglions lymphatiques, la rate et d’autres organes vitaux. Non traitée, la leucémie aiguë est rapidement fatale ; la plupart des patients meurent dans les quelques mois après le diagnostic. Avec un traitement approprié, cependant, l’histoire naturelle de la leucémie aiguë peut être fortement modifiée, et de nombreux patients peuvent être guéris.



Épidémiologie:




Déterminants: Le plus souvent, la cause de la leucémie aiguë n’est pas connue ; elle l’est néanmoins dans quelques cas.



Radiation: Les rayons ionisants sont leucémogènes. Par exemple, l’incidence de LLA, de LMA et de leucémie myéloïde chronique (LMC) est augmentée chez les patients recevant une radiothérapie pour spondylarthrite ankylosante et chez les survivants des explosions atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki. L’ampleur du risque dépend de la dose, de sa répartition dans le temps et de l’âge de la personne. Le risque le plus grand est lié à des doses plus élevées, délivrées sur de plus courtes périodes et à des patients plus jeunes. Dans les zones de rayonnement de fond naturellement élevé (souvent à cause du radon), des aberrations chromosomiques seraient plus fréquentes, mais une augmentation de la leucémie aiguë n’est pas retrouvée de manière systématique. Des inquiétudes ont été soulevées quant aux effets leucémogènes possibles des champs électromagnétiques non ionisants de fréquence extrêmement basse émis par les installations électriques. Si un tel effet existe, sa magnitude est faible.



Virus oncogènes: La recherche d’une cause virale de la leucémie s’est poursuivie intensément, mais seulement deux associations claires ont été trouvées. Le virus HTLV-I (human T-cell lymphotropic virus type I), un virus enveloppé à ARN simple brin, est considéré comme l’agent causal de la leucémie à lymphocytes T de l’adulte. Cette forme particulière de leucémie est retrouvée au sein de groupes géographiques dans le sud-ouest du Japon, le bassin des Caraïbes et en Afrique. Puisque la séropositivité pour le HTLV-I a été trouvée avec une fréquence accrue chez les patients fréquemment transfusés et chez les toxicomanes par voie intraveineuse, la recherche des anticorps anti-HTLV-I dans les produits sanguins est maintenant une pratique courante dans les banques de sang aux États-Unis. Le virus d’Epstein-Barr, le virus à ADN qui cause la mononucléose infectieuse, est associé au lymphome de Burkitt (chapitre 10) et à son homologue leucémique, la LLA à lymphocytes B matures.



Produits chimiques et médicaments: Une forte exposition professionnelle aux composés benzéniques ou contenant du benzène tels que le kérosène et le tétrachlorure de carbone peut conduire à des lésions de la moelle, qui peuvent prendre la forme d’anémie aplasique, de myélodysplasie ou de LMA. Un lien entre la leucémie et l’usage du tabac a été récemment rapporté.


Avec l’utilisation croissante de la chimiothérapie pour traiter d’autres cancers, l’incidence de la LMA secondaire à une chimiothérapie a augmenté et pourrait représenter 6 à 10 % de l’ensemble des cas. Une exposition antérieure à des agents alkylants tels que le melphalan et la nitrosourée est associée à un risque accru de LMA secondaire, qui se manifeste souvent d’abord comme un syndrome myélodysplasique (chapitre 7), fréquemment avec des anomalies des chromosomes 5, 7 et 8, mais sans caractéristiques morphologiques distinctes. Ces LMA secondaires se développent généralement 4 à 6 ans après l’exposition à des agents alkylants, et leur incidence peut s’élever en cas de fortes doses et de longue durée d’exposition au médicament. La LMA secondaire associée à une exposition à l’épipodophyllotoxine (téniposide ou étoposide) tend à avoir une période de latence plus courte (1 à 2 ans), ne comporte pas de phase myélodysplasique, a une morphologie monocytaire et implique des anomalies du bras long du chromosome 11 (bande q23) ou du chromosome 21 (bande q22). Comme les patients reçoivent fréquemment une chimiothérapie combinée, identifier un seul agent causal est souvent difficile.



Physiopathologie:



Génétique: Si la leucémie se développe avant l’âge de 10 ans chez un patient avec un jumeau identique, le jumeau indemne court un risque de 20 % de développer la maladie. Plusieurs syndromes avec aneuploïdie chromosomique dans les cellules somatiques, notamment la trisomie 21 (Down), la trisomie 13 (Patau) et le syndrome XXY (Klinefelter), sont associés à une incidence accrue de la LMA. D’autres mutations héréditaires s’accompagnent d’une incidence élevée de LMA ; c’est le cas par exemple d’une mutation au niveau 21q22 qui s’observe dans de rares familles. Plusieurs maladies autosomiques récessives liées à une instabilité chromosomique prédisposent aux leucémies aiguës, par exemple le syndrome de Bloom, l’anémie de Fanconi et l’ataxie-télangiectasie.




Classification: La classification des leucémies aiguës par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) repose sur des caractéristiques cliniques, morphologiques, immunophénotypiques, cytogénétiques et moléculaires (tableau 8-1).



Tableau 8-1


Classement des leucémies aiguës par l’Organisation mondiale de la santé


Sous-types (2008)


Leucémie myéloïde aiguë (LMA) et tumeurs associées


LMA avec anomalies génétiques récurrentes



LMA avec changements liés à la myélodysplasie
Néoplasmes myéloïdes liés à la thérapie
LMA, sans autre spécification



Sarcome myéloïde
Proliférations myéloïdes liées à la trisomie 21



Leucémie lymphoïde (LLA)/lymphome à cellules B


Leucémie lymphoïde/lymphome à cellules B sans autre spécification
Leucémie lymphoïde/lymphome à cellules B avec anomalies génétiques récurrentes



Leucémie lymphoïde (LLA)/lymphome à cellules T


LLA = leucémie lymphoïde aiguë.



Morphologie: Les cellules leucémiques dans les LMA ont généralement un diamètre de 12 à 20 nm, avec une chromatine nucléaire discrète, de multiples nucléoles, le cytoplasme contenant généralement des granules azurophiles. Les bâtonnets d’Auer, qui sont de minces inclusions cytoplasmiques fusiformes qui se colorent rouge au Wright-Giemsa, sont pratiquement pathognomoniques d’une LMA. Le système morphologique franco-américano-britannique (FAB) divise la LMA en huit sous-types : M0, M1, M2 et M3 reflètent des degrés croissants de différenciation des cellules leucémiques myéloïdes ; les leucémies M4 et M5 ont des caractéristiques de la lignée monocytaire ; M6 ressemble à la lignée érythroïde ; et M7 est la leucémie aiguë à mégacaryocytes. Le système OMS reconnaît aussi la leucémie aiguë à basophiles et la leucémie aiguë avec une myélofibrose prédominante.


Les cellules leucémiques des LLA tendent à être plus petites que les blastes de la LMA et sont relativement dépourvues de granules. Selon les critères FAB, les LLA sont réparties en sous-groupes L1, L2, L3. Les blastes de L1 sont de taille uniforme, avec une chromatine homogène, des nucléoles indistincts et peu de cytoplasme ; les granules sont rares ou absents. Les blastes de L2 sont plus grands et de taille plus variable et peuvent avoir des nucléoles. Les blastes L3 sont distincts, avec des nucléoles proéminents, un cytoplasme fortement basophile et des vacuoles.



Immunophénotypage: On utilise l’immunophénotypage par cytométrie de flux à paramètres multiples pour identifier la lignée impliquée de leucémies aiguës nouvellement diagnostiquées et pour détecter des immunophénotypes aberrants, ce qui permet de mesurer la maladie résiduelle minimale après traitement. Des anticorps qui réagissent avec des antigènes présents sur les cellules myéloïdes immatures normales, notamment CD13, CD14, CD33 et CD34, réagissent également avec les cellules blastiques de la plupart des patients atteints de LMA. Les exceptions sont les variantes M6 et M7, qui ont des antigènes limités respectivement aux lignées érythrocytaire et plaquettaire. Les blastes leucémiques myéloïdes expriment également les antigènes leucocytaires humains (human leukocyte antigen [HLA])-DR, mais sont généralement dépourvus des antigènes des lymphocytes T ou B et d’autres marqueurs lymphoïdes. Chez 10 à 20 % des patients, des blastes, par ailleurs typiques d’une LMA, expriment également des antigènes normalement restreints aux lignées cellulaires B ou T. L’expression des antigènes lymphoïdes par des cellules de LMA ne modifie ni l’évolution naturelle ni la réponse thérapeutique de ces leucémies.


Environ 75 % des cas de LLA expriment des antigènes de lignée B et peuvent être subdivisés en quatre catégories. Le groupe le plus immature, LLA à pro-B, exprime CD19, mais pas les autres antigènes de la lignée B et représente environ 10 % des cas de LLA. Environ 50 à 60 % des cas de LLA expriment l’antigène CALLA (common ALL antigen), ou CD10, une glycoprotéine qui se trouve aussi parfois sur des lymphocytes normaux précoces et d’autres tissus non hématopoïétiques. On pense que les LLA porteuses de CALLA représentent un état de différenciation précoce des cellules pré-B. Environ 10 % des cas de LLA contiennent des immunoglobulines dans leur cytoplasme ; ces LLA sont dites à cellules pré-B. Les LLA à cellules B se caractérisent par la présence d’immunoglobulines à la surface cellulaire et représentent moins de 5 % des cas de LLA. En général, les meilleurs résultats thérapeutiques dans les divers types de LLA à cellules B sont obtenus dans celui dit à cellules pré-B précoces (CALLA positif). Parmi les 25 % de cas de LLA qui expriment des antigènes de lignée T, moins de la moitié sont dits de type cellulaire pré-T ; ils expriment CD3 avec CD4 et CD8 ou ni l’un ni l’autre ; la LLA dite à cellules T représente la majorité des cas, et exprime CD3 avec CD4 ou CD8. Le pronostic des LLA à cellules T est meilleur que celui du type à cellules pré-T. Chez environ 25 % des patients atteints de LLA, les cellules leucémiques expriment également des antigènes myéloïdes. Historiquement, la présence de ces antigènes définissait un groupe de patients dont le pronostic était un peu moins favorable, mais avec les thérapies actuelles, plus agressives, l’impact de l’expression de l’antigène myéloïde a disparu.


Les leucémies aiguës de lignée ambiguë, qui sont rares, n’expriment aucun marqueur de différenciation d’une lignée (leucémie aiguë indifférenciée [LAI]), ou leurs blastes expriment des marqueurs de plus d’une lignée (leucémie aiguë de phénotype mixte [LAPM]). Les LAPM peuvent contenir des populations distinctes de blastes de différentes lignées (bilinéaires) ou une population unique exprimant des caractéristiques des deux lignées (biphénotypiques). En général, le pronostic des patients atteints de LAI ou de LAPM est médiocre lorsque le traitement se limite à une chimiothérapie standard.



Cytogénétique et biologie moléculaire: Dans la plupart des cas de leucémie aiguë, on trouve une anomalie du nombre ou de la structure de chromosomes. Ces anomalies sont clonales, impliquant toutes les cellules malignes chez un patient donné ; elles sont acquises et sont absentes dans les cellules normales du patient ; elles sont considérées comme « non aléatoires », car des anomalies spécifiques sont observées dans plusieurs cas et sont associées à différents sous-types morphologiques ou cliniques de la maladie. Ces anomalies peuvent être tout simplement le gain ou la perte de chromosomes entiers, mais le plus souvent elles comprennent des translocations, des délétions ou inversions chromosomiques. Lorsque les patients atteints de leucémie aiguë et d’une anomalie chromosomique sont traités et entrent en rémission complète, l’anomalie chromosomique disparaît ; quand une rechute survient, elle réapparaît. Dans de nombreux cas, ces anomalies ont fourni des indices quant à la physiopathologie de la leucémie aiguë.


Les anomalies cytogénétiques les plus fréquemment constatées dans les LMA peuvent être classées en fonction de la biologie sous-jacente et de leur signification pronostique. La translocation t(8;21) et l’inversion inv(16) se traduisent par des anomalies d’un facteur de transcription de base composé de CBF-α et CBF-β (core binding factor). La t(8;21) cause la fusion de CBF-α sur le chromosome 21 avec le produit du gène MTG8 sur le chromosome 8, alors que inv(16) est responsable de la fusion de CBF-β sur le bras q du chromosome 16 avec le produit du gène MYH11 sur le bras p. Les LMA impliquant ces deux CBF sont caractérisées par un taux de réponse complète élevé et le pronostic de survie à long terme est relativement favorable. Une translocation supplémentaire avec un pronostic favorable, t(15;17) implique deux gènes, PML et RAR-α (un gène codant le récepteur de l’acide α-rétinoïque), et est toujours associée à la leucémie aiguë promyélocytaire (LAP), le sous-type M3 de la LMA. Des translocations impliquant le gène MLL, situé dans la bande chromosomique 11q23, a un pronostic intermédiaire. MLL est peut-être le partenaire oncogène le moins sélectif en oncologie, puisqu’on lui a identifié 30 partenaires de fusion. La trisomie 8 figure parmi les anomalies cytogénétiques non aléatoires les plus courantes observées dans les LMA ; elle représente 9 % des cas et son pronostic est intermédiaire. Parfois, on observe des trisomies du chromosome 21, du chromosome 11 et d’autres chromosomes. Des suppressions entières ou partielles des chromosomes 5 ou 7 représentent respectivement 6 à 8 % des cas de LMA. Ces anomalies sont plus fréquentes chez les patients âgés et chez les patients atteints de LMA secondaire à une myélodysplasie ou à une exposition antérieure à des agents alkylants ; le pronostic est défavorable.


En plus des anomalies détectées par analyse cytogénétique de routine, d’autres mutations existent dans les cellules malignes dans une proportion importante des cas de LMA. Beaucoup d’entre elles concernent des voies de transduction de signaux. Des mutations activatrices du récepteur FLT3 ont été retrouvées dans 20 à 40 % des cas de LMA. Ces mutations peuvent être des répétitions internes en tandem (15 à 30 %) ou des mutations ponctuelles (5 à 10 %) ; de manière globale, ces LMA répondent moins bien au traitement. Des mutations dans FMS, qui, comme FLT3, est un récepteur à activité de tyrosine kinase, sont observées chez 10 à 20 % des cas de LMA, et des mutations dans HRAS, KRAS2 et NRAS1, qui sont des protéines cellulaires impliquées dans la transduction du signal, sont constatées dans 15 à 20 % des cas de LMA. Des mutations dans le gène de la nucléophosmine (NPM1) ont été identifiées dans 20 à 30 % des cas de LMA et semblent être associée à un résultat clinique favorable. CEBPA, un gène codant un facteur de transcription leucine zipper impliqué dans la différenciation myéloïde, est muté dans 4 à 15 % des cas de LMA et peut être associé à un résultat plus favorable. Toutes ces mutations sont d’un intérêt non seulement pour leur valeur pronostique, mais aussi parce qu’elles peuvent servir de cibles pour de nouvelles thérapies.


L’anomalie cytogénétique la plus commune chez les adultes atteints de LLA est le chromosome Philadelphie (Ph), ou t(9;22). Cette translocation entraîne la fusion du gène BCR sur le chromosome 22 et le gène ABL d’une tyrosine kinase sur le chromosome 9. Cela se traduit par l’activation constitutive de ABL, mais le mécanisme précis par lequel cette activité conduit à la leucémie n’est pas connu. La fusion BCR-ABL est responsable de LLA et de LMC (chapitre 9), avec une différence dans le point de rupture dans le BCR qui permet de les distinguer. Une protéine de fusion légèrement plus petite, de 190 kD, est trouvée généralement dans les LLA, alors qu’une protéine de plus de 210 kD est caractéristique de la LMC. La fréquence de t(9;22) dans les LLA augmente avec l’âge ; elle est observée dans environ 5 % des cas chez l’enfant, 25 % chez l’adulte et 50 % chez les plus de 50 ans. Avant le développement d’inhibiteurs spécifiques de tyrosine kinase, les LLA avec t(9;22) avaient un mauvais pronostic ; les nouveaux traitements associant des inhibiteurs de tyrosine kinase à une chimiothérapie fournissent de meilleurs résultats. La translocation la plus fréquemment observée en cas de LLA chez l’enfant est t(12;21), ce qui implique les gènes TEL et LMA1. Comme la LMA associée à t(8;21) et à inv(16), on pense que t(12;21) aboutit à une transcription d’ADN anormale en interférant avec le fonctionnement normal du CBF. Bien que t(12;21) soit difficile à diagnostiquer par la cytogénétique de routine, des études moléculaires ont montré qu’elle intervient dans 25 % des LLA des enfants et dans 4 % des LLA des adultes et son pronostic est favorable. Des délétions partielles en 9p, repérées dans 5 à 7 % des LLA des adultes, sont également de bon pronostic. D’autres anomalies parfois observées dans des LLA à lymphocytes B comprennent la t(8;14) et la t(8;22), qui ont pour effet de transloquer le gène MYC du chromosome 8 et l’amplificateur des gènes d’immunoglobulines des chromosomes 14 et 22 ; elles sont associées à un mauvais résultat thérapeutique. Les LLA à lymphocytes T sont fréquemment associées à des anomalies des chromosomes 7 ou 14 dans les sites d’amplificateurs des gènes des récepteurs des lymphocytes T sur ces chromosomes. Les cellules leucémiques, chez environ 20 % des patients atteints de LLA, ont une propension à capter des chromosomes, pour atteindre parfois une moyenne de 50 à 60 chromosomes par cellule. Les patients atteints de telles leucémies hyperdiploïdes ont tendance à bien répondre à la chimiothérapie.

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May 6, 2017 | Posted by in IMAGERIE MÉDICALE | Comments Off on 8: Leucémies aiguës

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