Chapitre 8 Aponévrose plantaire superficielle
Lamya Meziti-Zerhouni
Anatomie
L’aponévrose plantaire superficielle (APS) ou fascia plantaire superficiel est une lame fibreuse séparant les muscles superficiels du panicule adipeux plantaire ou coussinet graisseux (fig. 8-1a). L’APS prend son origine au niveau de la tubérosité calca-néenne postéromédiale, se divise en trois faisceaux central, latéral, médial, puis se termine en cinq bandelettes sur les têtes métatarsiennes (fig. 8-1b). Le plus important fonctionnellement est le faisceau central, seul concerné par la pathologie. L’APS recouvre un plan musculaire superficiel et profond : l’APS latérale recouvre l’abducteur du V (ABD V), l’APS centrale recouvre le court fléchisseur des orteils (CFO), l’APS médiale recouvre le muscle abducteur de l’hallux (ABD H) (fig. 8-1c), le plan musculaire profond comprend : le quadratus plan- tae ou carré plantaire (CP), le long fléchisseur de l’hallux (LFH) (fig. 8-1d). L’APS est recouverte en superficie du tissu cellulo-graisseux plantaire. Ce dernier contient trois bourses séreuses : l’une sous la tubérosité médiale du calcanéus, les autres sous les 1er et 5 e métatarsiens [1,2].
Rôle biomécanique et physiopathologie
Le complexe suro-achilléo-calcanéo-plantaire constitue une unité anatomique et fonctionnelle. Il a un rôle de propulsion, d’amortissement et d’équilibre. L’APS, grâce à sa rigidité, permet le soutien de l’arche médiale du pied en amortissant les chocs lors de l’appui au sol puis du déroulement du pied. Son élasticité basse lui confère une faible résistance aux sollicitations répétées, ou inhabituelles.
Pathologie tumorale
La fibromatose plantaire ou maladie de Ledderhose appartient au groupe des fibromatoses superficielles et correspond à une prolifération de fibroblastes à l’origine d’un épaississement nodulaire de l’APS, toujours bénigne, parfois localement agressive. Tous les types de fibromatose contiennent un tissu fibrocellulaire dense avec du collagène mature et des fibrocytes de stades différents de maturation, ce qui explique l’hétérogénéité de leur échostructure et de leur signal en imagerie [6].
Explorations radiologiques
Le diagnostic des lésions de l’APS repose sur l’interrogatoire et l’examen clinique.
Échographie
L’examen de première intention permet une analyse directe de l’APS. La position du patient est la même que pour l’étude du tendon calcanéen : patient en procubitus pieds à 90° par rapport au plan de la table. Deux plans d’étude : dans le plan sagittal, la sonde est parallèle à la plante du pied ; dans le plan coronal, la sonde est perpendiculaire à celle-ci mais toujours dans le plan du fascia plantaire afin d’éviter l’artéfact d’anisotropie, qui se traduit par un aspect hypoéchogène focal de l’APS. Le fascia plantaire normal apparaît comme une structure tendineuse fibrillaire échogène à bords parallèles plus hyperéchogènes ; elle n’excède pas les 5 mm à son insertion calcanéenne, elle s’amincit d’arrière en avant (fig. 8-2).
IRM
L’IRM est actuellement l’examen de référence, celui qui permet l’étude la plus précise de l’APS, du calca- néus et des muscles adjacents. L’APS y apparaît comme une bande à bords nets de bas signal homogène sur toutes les séquences [1], s’amincissant régulièrement d’arrière en avant, comprise entre la graisse sous-cutanée de signal élevé en T1 et les muscles adjacents de signal intermédiaire en T1 (fig. 8-3).
Aponévropathie mécanique [1, 2, 4, 7]
Les facteurs étiologiques sont représentés par :