7: Réalisation des orthèses dynamiques selon le segment anatomique

Chapitre 7 Réalisation des orthèses dynamiques selon le segment anatomique



Il convient de séparer les orthèses dynamiques de posture des orthèses dynamiques de suppléance. Notre classification est détaillée dans le tableau 7-1.


Tableau 7.1 Orthèses dynamiques.





image

Ces orthèses, qu’elles soient d’extension ou de flexion, sont un complément indispensable à la rééducation. Rappelons qu’elles ne doivent être confectionnées que sur un squelette parfaitement stabilisé.



Orthèses de mobilisation articulaires dites orthèses dynamiques de posture


La mobilisation articulaire par l’orthèse permet de maintenir le gain d’amplitude acquis au cours des séances manuelles, voire de l’augmenter. Elle est utilisée en préopératoire pour préparer les tissus à l’intervention et en postopératoire pour conserver ce qui a été obtenu au cours de l’opération.



Orthèses d’extension



Orthèses par lame de Clinquant type Levame





L’efficacité de l’orthèse dépend non pas de sa force mais de la durée de son port. Pour agir sur un tissu cicatriciel et lutter contre la mémoire tissulaire avec retour en flexion, il faut une traction modérée et prolongée. L’orthèse sera portée la nuit, en continu durant 6 à 8 heures. Il faut expliquer au patient qu’il ne doit pas plier activement le doigt avec la lame, car cela annule l’effet ressort obtenu précédemment.


La lame de Clinquant possède une mémoire élastique qui permet de doser la force de traction en modifiant sa courbure sur la chaîne digitale. Cette courbure sera modulée au fur et à mesure de la récupération articulaire.


Si l’on veut diminuer la traction, il faut baisser la lame vers le doigt et si on veut l’augmenter il faut accentuer la concavité de la lame en la tirant vers l’arrière (fig. 7-2).



Il a été démontré que la longueur de la lame appliquée sur le rayon digital fait varier la force de traction. Il faut laisser 8 à 10 cm de longueur de lame entre le point fixe proximal sur le module de base (gantelet) et le point d’attache sur le doigt (fig. 7-3A, B).



La longueur de la face dorsale des rayons digitaux augmente lors du mouvement de flexion, la lame épouse donc au départ la longueur du doigt. Au fur et à mesure de la récupération articulaire en extension, la longueur active de la lame devra être diminuée en déplaçant la position de l’anneau digital de distal en proximal. L’axe de traction doit toujours rester perpendiculaire au segment à mobiliser, sinon on obtient une composante soit en compression, soit en distraction (voir chapitre 3).


En raison de deux forces opposées, d’une part celle exercée par la lame de l’orthèse et d’autre part celle de la résistance des tissus rétractés, on peut observer un conflit à la partie distale de l’orthèse, sur l’IPP, par compression des vaisseaux capillaires, surtout si la traction est trop forte.


En moyenne, une pression de 50 g/cm2 ne peut être dépassée sans risque d’ischémie. Cette pression entraîne douleur, inflammation, phlyctène voire nécrose, et nécessite alors le retrait de l’orthèse dynamique et son remplacement par une orthèse statique (fig. 7-4A, B).



Si la force élastique produite par une lame d’épaisseur de 3/10e n’est pas efficace, c’est que la force rétractile est supérieure à la force de la lame. L’erreur à ne pas commettre est d’augmenter la force de la lame soit en prenant une lame d’épaisseur supérieure, soit en doublant la lame.


Dans le 1er cas, la lame perd son effet ressort élastique dynamique pour devenir statique, c’est-à-dire rigide, donc inefficace, voire dangereuse. Dans le 2e cas, la traction n’est pas multipliée par deux car les lames ne sont pas solidaires. Si elles l’étaient, on reviendrait au 1er cas.


De plus, on crée un phénomène de « strech-reflex », l’étirement de la masse musculaire entraîne un réflexe de contraction aboutissant à la rétraction de l’articulation. Il faut donc avoir recours à un système de traction progressive par élastique.



Orthèse dynamique de posture en extension globale MP-IPP-IPD par lame de Levame






Patron (fig. 7-5) : le support de base statique de l’orthèse d’extension est, soit un gantelet circulaire carpo-métacarpien, soit une orthèse antébrachio-métacarpienne dorsale (voir chapitre 6fig. 6-52).


Limites :








Matériaux : Orfit® 2 mm ou Xlite®.


Réalisation : la lame de Clinquant est fixée en proximal à la base du métacarpien dans l’axe du doigt, en discrète divergence s’il y a plusieurs doigts à appareiller.



Elle se situe entre 8 et 10 cm de l’attache distale sur le doigt. C’est la partie convexe de la lame qui est appliquée contre l’orthèse. Cette convexité de la lame provient de son conditionnement en rouleau (fig. 7-6).



En général, la lame est fixe et non pas mobile dans un rail, afin qu’elle ne glisse pas sur le doigt et puisse assurer son rôle de ressort. En distal, la lame est attachée au doigt par un ou deux anneaux en Velcro® préalablement cousu(s) et glissé(s) sur la lame. Cependant, on peut déroger à cette règle lorsque l’on traite à la fois les suites d’une neurolyse du nerf médian au canal carpien et un déficit d’extension MP suite au traitement d’un doigt à ressort. L’orthèse doit être mixte, le gantelet statique est porté dans la journée, il est équipé pour la nuit de la lame de Levame qui est glissée dans un rail collé sur le gantelet (fig. 7-7A, B).


Finition : la lame est recouverte de mousse autocollante à la partie palmaire. Cette mousse vient bloquer l’anneau sur la lame en regard de la phalange, l’empêchant de glisser. Elle est retournée à 1 cm de l’extrémité distale de la lame sur la partie dorsale.



L’ouverture du gantelet se situe en dehors des zones d’appui et contre appui :






Fermeture : elle est assurée par deux Velcro® aux limites proximales et distales de l’orthèse pour assurer sa stabilité (fig. 7-8A, B et 7-9A, B, C).





Orthèse dynamique de posture en extension analytique des IPP par lame de Levame























image image image image image image image image

Fig. 7-28 Les différentes étapes de réalisation d’une orthèse de Capener. A. La corde à piano (6 ou 8/10°) doit avoir trois fois la longueur du doigt. C’est avec une pince à bec rond que sont réalisés les tours de spire. B. La corde à piano est appliquée contre le patron afin de respecter les longueurs de chaque élément. La corde longe la 1re phalange sur le versant radial, la spire en regard de l’articulation IPP est réalisée avec la plus grande longueur de la corde et elle s’applique contre la face latérale de l’IPP. C. Un premier coude à 90° fait gagner la face palmaire de P2 puis une seconde plicature également à 90° longe la face palmaire de P2 pour gagner le versant cubital du doigt. D. Une forme symétrique identique au côté radial est réalisée. Les deux extrémités proximales sont alors coudées à angle droit sur les faces latérales de P1, puis à nouveau coudées à 90° sur le versant palmaire en se superposant. E. Chaque extrémité est recourbée sur deux millimètres afin de s’ancrer dans le support palmaire réalisé en Orfit. F. Les trois points d’appui comportent d’une part deux appuis palmaire, l’un proximal, l’autre distal, qui sont en thermoformable moulés sur le doigt. L’appui dorsal P1 est formé d’un demi-anneau en thermo-formable sur lequel est placé le Velcro® velours et crochet. De chaque côté du Velcro® crochet sont cousus les Velcro® velours. Leur mise sous tension contribue à augmenter la traction en extension. G. Orthèse en place, l’IPP est en extension. H. La flexion active IPP se fait contre résistance.








Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 26, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 7: Réalisation des orthèses dynamiques selon le segment anatomique

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access