54: TRAITEMENT DES GLAUCOMES PRIMITIFS

CHAPITRE 54 TRAITEMENT DES GLAUCOMES PRIMITIFS 







PHYSIOPATHOLOGIE




Physiopathologie de l’humeur aqueuse


L’humeur aqueuse est un liquide incolore et limpide. L’iris divise l’espace occupé par l’humeur aqueuse en deux chambres d’inégale importance :



L’humeur aqueuse est sécrétée au niveau des procès ciliaires, à partir des éléments du sang capables de traverser par des mécanismes actifs ou passifs la barrière hématoaqueuse représentée par les tissus de l’iris et du corps ciliaire.


L’humeur aqueuse, grâce à la PIO qu’elle engendre, permet de maintenir la forme de la chambre antérieure de l’œil. Elle est animée de mouvements incessants créant des courants de la chambre postérieure vers la chambre antérieure et des courants de convexion dans cette dernière.


L’humeur aqueuse répond ainsi aux besoins métaboliques du cristallin, du centre de la cornée et du trabéculum qui sont loin des apports vasculaires du limbe. À l’inverse, elle permet le recueil et le transport des déchets.


Chez le sujet non glaucomateux, près de 90 % de l’humeur aqueuse s’écoulent hors de l’œil au travers du filtre trabéculaire vers le canal de Schlemm et ses efférents à savoir : veines épisclérales, veines orbitaires et jugulaires. Le reste est éliminé au travers de l’iris, du corps ciliaire, de la choroïde et de la sclère.


Il existe au niveau du trabéculum et de la paroi interne du canal de Schlemm une résistance normale à l’écoulement qui est vaincue grâce à un processus de vacuolisation cellulaire entretenu par un gradient de pression hydrostatique.


Dans le GPAO, l’augmentation de la PIO due principalement à l’humeur aqueuse, bien que non obligatoire, constitue un signe de base de cette affection.


Il faut savoir que des fluctuations de cette pression peuvent exister en raison :



Le flux sanguin oculaire participe également mais à un degré moindre à cette PIO :



L’augmentation de la PIO perturbe également la circulation uvéale veineuse avec un retentissement en amont sur la circulation artérielle du corps ciliaire.


L’on considère comme théoriquement normale une pression statistiquement de l’ordre de 15 ± 6 mmHg. Le risque de dégradation du nerf optique augmente avec l’élévation de la PIO. Si pour une valeur de 20 mmHg ce risque est de 1, il passe à 12 pour une valeur de 24-25 mmHg.


Il n’existe pas de pression normale ou pathologique mais un facteur de risque qui augmente en même temps que la PIO. Si cette pression critique est facile à déterminer chez le sujet ayant déjà une dégradation des fibres axonales, il n’en va pas de même en l’absence de lésions. On prend alors en compte d’autres facteurs de risque (antécédents familiaux, vasculaires, etc.).


Si la PIO est supérieure à 26 mmHg, il faut systématiquement traiter même en l’absence de facteur de risque ou de lésions du nerf optique.




Physiopathologie du glaucome par fermeture de l’angle


Il s’agit d’une affection aiguë et douloureuse qui constitue une urgence ophtalmique. Le globe oculaire est dur, la cornée perd son brillant (devient « glauque ») avec larmoiement et mydriase. Ces signes s’accompagnent de photophobie et d’une diminution brutale de la vision sur un œil rouge et douloureux. Les prodromes sont décrits par les patients comme la perception de halos colorés.


L’humeur aqueuse sécrétée en permanence par les procès ciliaires ne peut s’évacuer en raison d’un accolement de l’iris sur le cristallin au niveau pupillaire. Il en résulte une accumulation de l’humeur aqueuse dans la chambre postérieure avec augmentation de la pression. Sous la poussée, il y a renflement de l’iris qui s’adosse à la cornée, ce qui explique la fermeture de l’angle iridocornéen. Dans ces conditions, l’humeur aqueuse ne peut s’évacuer par le trabéculum, celui-ci se trouvant isolé de la chambre antérieure.


Il existe des facteurs déclenchants comme le stress, l’angoisse, l’émotion, l’accommodation, l’obscurité mais ce sont surtout les médicaments capables de provoquer une mydriase qui représentent de par leur mécanisme d’action le risque majeur. Les parasympatholytiques et bêta-sympathomimétiques employés par voie générale ou locale sont dans ce cas.


Il faut donc bien avoir à l’esprit que la mention « contre-indiqué en cas de risque de glaucome » concerne le GFA et non le GPAO.



DIAGNOSTIC ET SURVEILLANCE DU GLAUCOME


Le glaucome est un problème majeur de santé publique, nécessitant un dépistage systématique de masse, en particulier dans la population de plus de 40 ans.


La surveillance d’un glaucome tout comme son dépistage repose sur trois examens clés :







MÉDICAMENTS PRESCRITS DANS LE GLAUCOME À ANGLE OUVERT



Médicaments réduisant la sécrétion de l’humeur aqueuse (tableau 54.1)



Bêtabloquants par voie locale


Les collyres bêtabloquants se sont imposés comme un traitement pharmacologique de choix. Ils diminuent la pression oculaire chez l’homme sain ou glaucomateux en réduisant la production de l’humeur aqueuse essentiellement par deux mécanismes d’action :




La baisse initiale de PIO est rapide avec un maximum d’efficacité 2 à 4 heures après instillation selon le produit et une durée d’action de 24 heures en moyenne, chaque instillation devant avoir au moins 12 heures d’efficacité.


Trois questions principales vont guider le choix de l’ophtalmologiste :




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May 4, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 54: TRAITEMENT DES GLAUCOMES PRIMITIFS

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