Chapitre 5 Facteurs influençant la consolidation osseuse ; complications ; fractures pathologiques
FACTEURS INFLUENÇANT LE TAUX DE CONSOLIDATION D’UNE FRACTURE
1 TYPE D’OS
Os spongieux
La consolidation de l’os spongieux est généralement bien avancée à 6 semaines du traumatisme, et l’immobilisation peut le plus souvent être enlevée. Cela concerne les fractures des os principalement constitués de tissu spongieux et les fractures des os longs situées près des épiphyses. Voici quelques exemples :
3 MOBILITÉ DU SITE DE FRACTURE
Une mobilité excessive persistante (due par exemple à un défaut de fixation) peut interférer avec la vascularisation de l’hématome fracturaire ; cela peut amener à la rupture précoce des ponts du cal osseux et empêcher la formation du cal endosté. Un des buts de la fixation interne ou externe est de réduire la mobilité de la fracture et ainsi favoriser la consolidation. Une rigidité extrême peut aussi empêcher la formation du cal périosté ; ainsi, pour les fixations internes telles que les plaques, celles-ci sont laissées en place jusqu’à la fin du long processus de consolidation endostée. Néanmoins, si la réduction est inexacte, la consolidation peut être retardée ou ne pas aboutir.
4 ÉCART INTERFRAGMENTAIRE
5 PERTES OSSEUSES
Si la perte osseuse est conséquente, le traitement sera long et difficile, car il y a souvent des lésions associées cutanées (perte de substance), des contaminations des tissus, des lésions neurologiques ou vasculaires. D’autres facteurs, comme l’âge du patient et son état sur le plan médical, ainsi que d’éventuelles autres blessures influencent la prise en charge. Il faut parfois décider si une amputation n’est pas le meilleur traitement. Cette décision n’est pas facile, et doit être fondée sur une évaluation complète, dans chaque cas, des facteurs en cause. L’utilisation du Mangled Extremity Severity Index (voir p. 51) peut aider à prendre en considération tous les facteurs importants pour prendre la bonne décision, mais il ne s’est pas toujours révélé fiable pour les cas où il indiquait que l’amputation devait être réalisée.
Lorsqu’il est décidé de ne pas amputer, une fixation appropriée de la fracture doit être choisie. Elle dépend du site, de la perte osseuse et d’autres facteurs locaux. Au fémur, au tibia et à l’humérus, l’enclouage verrouillé est la meilleure fixation (sauf contre-indications) pour les pertes inférieures à 6 cm ; pour les pertes supérieures, il faut privilégier les techniques d’allongement osseux permises par des systèmes plus récents. Une autogreffe osseuse peut aussi être utilisée. À l’avant-bras et parfois à l’humérus, des vis et des plaques sont souvent utilisées. Les fixateurs externes sont aussi employés, bien que les montages unilatéraux ne donnent pas assez de rigidité lors des pertes osseuses conséquentes à la jambe. Dans ce cas, les fixateurs d’Ilizarov et circulaires hybrides sont utiles, surtout si un programme d’allongement de membre est planifié, et ils doivent être employés lors des pertes osseuses supérieures à 6 cm.
6 INFECTION
L’infection d’un foyer de fracture peut retarder ou empêcher sa consolidation.
C’est surtout le cas s’il y a en plus une mobilité du foyer de fracture.
Infection à Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM)
7 TROUBLE DE LA VASCULARISATION
Une fixation encombrante peut interférer avec la vascularisation locale et l’hématome fracturaire, retardant la consolidation. Lorsque c’est possible, cela doit être évité en choisissant le matériel le plus adapté.
9 AUTRES FACTEURS
Pour tout type de fracture, s’il existe un taux important de pseudarthrose, il faut recommander une fixation interne avec greffe osseuse, qui est souvent couronnée de succès.
COMPLICATIONS DES FRACTURES
1 COMPLICATIONS DES TRAUMATISMES MAJEURS
COMPLICATIONS DES FRACTURES – TRAUMATISME MAJEUR
2 COMPLICATIONS DU DÉCUBITUS PROLONGÉ
Les facteurs de risque incluent :
Lorsque les risques sont jugés importants les mesures à prendre sont les suivantes.
Des mesures mécaniques doivent être prises, comme :
C’est pour éviter ces complications et le coût d’un traitement par traction que la tendance est à opérer beaucoup de fractures. Dans le cas des polytraumatismes, la fixation interne aide grandement l’équipe soignante pour les soins.
5 COMPLICATIONS PARTICULIÈRES AUX FRACTURES
COMPLICATIONS DES FRACTURES – FRACTURES PARTICULIÈRES
Nous allons étudier ce dernier groupe plus en détail.
Pseudarthrose
Traitement
Consolidation ralentie
Si la fracture est bien tolérée, il faut attendre avec patience que la consolidation s’établisse.
Pseudarthrose atrophique
Le traitement est moins facile et moins sûr, et fait appel à quatre aspects importants :