Question 5. Elle est enceinte et elle a un âge supérieur à 38 ans
La demande
Le préliminaire
Toute grossesse à partir de 38 ans est une grossesse à risques.
À partir de cet âge, il est inutile de prescrire un dépistage par marqueurs sériques.
L’amniocentèse doit être proposée d’emblée (prise en charge à 100 %), mais il existe une alternative de plus en plus souvent proposée, l’association nuque fœtale/marqueurs sériques.
Le suivi sera assuré dans le cadre d’un réseau.
La première consultation
Le médecin procède à un interrogatoire complet à la recherche d’antécédents personnels et familiaux.
Il fait la déclaration (cf.Question 1).
Le médecin informe la patiente des risques d’une grossesse à cet âge : hypertension, prématurité, césarienne plus fréquente, accidents thromboemboliques accrus, mortalité fœtale, malformation fœtale, etc.
Il est légalement obligé de la prévenir de la probabilité accrue de trisomie 21.
Il lui explique le motif de la première échographie, avec recherche et mesure de la nuque fœtale : couplée à un dépistage des marqueurs biologiques, elle permet d’éviter l’amniocentèse dans certains cas.
Il lui explique la possibilité et les risques de l’amniocentèse et lui précise qu’en fonction des résultats, elle pourra demander une interruption médicale de grossesse.
Elle a ainsi tous les éléments pour prendre sa décision.
Il décrit le fonctionnement du réseau dans lequel elle trouvera le suivi médical intensif.
Il l’adresse au réseau avec les informations nécessaires.
Le point de vue du gynécologue
La proportion de femmes âgées de 38 ans est en constante augmentation et ces grossesses tardives constituent aujourd’hui un fait de société, tant en France qu’à l’étranger. Entre les années quatre-vingt et deux mille, la proportion de ces grossesses est passée de 3 % à plus de 8 % (AUDIPOG). Ces patientes vont nécessiter une surveillance toute particulière car elles exposent à un surcroît de risque maternel et fœtal qu’il est important de prendre en compte. Ainsi la mortalité périnatale est, pour ces patientes, 2,5 fois plus élevée que pour les patientes moins âgées. De même, la mortalité maternelle, est quatre fois plus élevée pour une patiente de 40 ans que vers 30 ans.
Quels sont les risques pendant la grossesse ?
Pour le fœtus, les risques sont dominés par une augmentation du risque d’anomalie chromosomique dont la plus fréquente, la trisomie 21 voit sa fréquence passer de 0,4 % à 30 ans à 1 % à 38 ans puis 10 % à 45 ans (cf. figure 3.1). D’autres aneuploïdies (anomalies numériques non multiples de 23), comme les trisomies 13 ou 18 ou encore les XXY ont une évolution parallèle. À l’opposé, les malformations fœtales de nature non chromosomiques ne voient pas leur fréquence s’accroître avec l’âge maternel. Cette augmentation du risque chromosomique est à l’origine d’une plus grande fréquence des fausses couches spontanées du premier trimestre : une grossesse sur cinq à 38 ans, une sur trois à 40 et une sur deux à 45 ans et d’un accroissement de la fréquence des morts fœtales in utero aux second et troisième trimestres.