Chapitre 4 Fractures ouvertes
fixation interne
FRACTURES OUVERTES – TRAITEMENT DE LA PEAU
1 Fracture ouverte : prise en charge immédiate : Lorsque le patient se présente, effectuer les procédures dans cet ordre : (1) réaliser un prélèvement bactériologique au niveau de la blessure. (2) Administrer une antibiothérapie appropriée (voir p. 50). (3) Couvrir la blessure avec soin en utilisant un pansement stérile pour réduire le risque de contamination secondaire et notamment d’infection nosocomiale. (4) Immobiliser avec une attelle provisoire (par exemple attelle plâtrée postérieure en résine ou, si approprié, attelle gonflable).
2 Fracture ouverte de type I : (1) Le risque d’infection est faible. Un parage et une désinfection sont nécessaires (2), un pansement stérile est appliqué (3). L’immobilisation est mise en place (voir p. 80 et aussi « Blessures locales »). Si l’on décide de réaliser une immobilisation circulaire, il faudra prendre en compte l’œdème secondaire et utiliser de la mousse pour protéger la peau.
6 Fractures ouvertes de type II : Elles doivent être prises en charge de façon similaire. Dans le type III, effectuez un parage et un lavage soigneux (avec si besoin un élargissement de la plaie). Les corps étrangers doivent être retirés ainsi que les tissus abîmés (y compris les fragments osseux). La blessure doit être laissée ouverte avec mise en place d’un système de pansement sous vide de type VAC®. Pour faciliter la prise en charge de la blessure (voir figure 5), un fixateur externe ou un enclouage centromédullaire) peut être la meilleure façon de stabiliser la fracture.
7 Type III (suite) : Si l’os est exposé, une couverture est nécessaire dans les 5 jours pour réduire le risque d’infection secondaire. L’application d’un pansement à pression négative type VAC® peut avoir un intérêt. Une greffe de peau survivra seulement si elle est appliquée sur un sous-sol vascularisé et ne peut donc pas être utilisée pour couvrir une articulation ouverte, un os sans périoste ou un tendon sans péritendon. Une attention particulière en termes de voie d’abord doit être apportée à une éventuelle future greffe osseuse. Dans ce cas, d’autres méthodes de couverture doivent être utilisées. Celles-ci doivent être réalisées par un chirurgien expérimenté en chirurgie plastique après avis auprès d’un chirurgien plasticien. Le transfert dans une unité de chirurgie plastique est fortement recommandé pour la suite de la prise en charge.
8. Type III (suite) : Il existe d’autres techniques chirurgicales.
Lambeau musculaire : Il est généralement fiable, mais peut entraîner une perte fonctionnelle.
10. Blessures par dégantage (b) : La peau peut rester intacte (blessure fermée, 2 dans la figure 9) lorsque le membre ressemble à un sac contenant un liquide, en raison d’un hématome entre la peau et le fascia. De telles lésions passent parfois inaperçues. Si la peau est déchirée (blessure ouverte, 3 dans la figure 9), cela crée un grand décollement cutané lorsque la plaie a été au contact des corps étrangers de la route. La peau elle-même peut apparaître tout à fait normale, parfois avec une ecchymose centrale, tandis que dans d’autres cas on peut voir des dermabrasions. Dans n’importe quel cas, une large desquamation, comme un lambeau tenu uniquement par sa base, aura peu de chances de cicatriser.
11 PRINCIPES DE FIXATION INTERNE ET MÉTHODES DE FIXATION EN GÉNÉRAL
DISPOSITIFS DE FIXATION
Les types de fractures varient énormément. Les os varient dans leur taille, leur texture et leur résistance. Pour faire face aux situations les plus communes, et elles sont nombreuses, cela exige une gamme impressionnante de dispositifs pour réaliser une ostéosynthèse. La conception de dispositifs de fixation a été faite un peu au hasard par le passé et a éte limitée au traitement d’une seule fracture ou la résolution d’un seul problème de fixation. Il y a eu des tentatives de produire les systèmes intégrés de fixation de fracture : des dispositifs qui permettent de traiter n’importe quel type de fracture. Le système le plus intéressant a été développé par l’Association for the Study of Internal Fixation (ASIF ou AO [Arbeitgemeinschaft für Osteosynthesefragen]). Ce groupe de chirurgiens généraux et orthopédiques a été fondé en 1956 par Maurice E. Müller pour faire des recherches sur certains concepts proposés par Robert Danis. Suite à leur travail, hormis le développement d’une série de vis, de plaques et d’instrumentation correspondante, l’AO est responsable d’un certain changement de cap dans le traitement des fractures. Ils estiment que l’objectif principal, un retour à une pleine fonction le plus rapidement possible, peut souvent être atteint en utilisant des dispositifs de fixation interne, avec une résistance équivalente aux attelles externes, mais permettant une libération articulaire, une remise en charge plus précoce, une diminution de la durée d’hospitalisation et une reprise plus rapide du travail ainsi que des activités courantes. Ces objectifs sont souvent réalisés, mais les résultats optimaux ne peuvent être obtenus sans la connaissance technique de ces systèmes et des notions de mécanique, ces connaissances étant acquises au fil du temps grâce à la pratique et l’expérience.
Il est important de se rappeler le risque infectieux ; bien que cela soit assez rare, il peut compliquer une fracture apparemment banale en un véritable désastre. Dans certaines situations, le risque infectieux peut être réduit et la fixation de fracture réalisée en utilisant des techniques peu invasives (comme l’enclouage à foyer fermé). La perte de l’hématome fracturaire est à éviter, dans la mesure du possible, car cela retarderait la consolidation osseuse. Ce risque peut être réduit par l’utilisation de plaques moins invasives (voir p. 77).
FIXATION INTERNE – VIS
12 Principes de fixation interne : Les vis osseuses corticales (a) : La vis corticale de l’AO est d’utilisation facile et est la plus répandue parmi les types d’ostéosynthèse interne. La vis standard a un diamètre extérieur de 4,5 mm (1) et un diamètre central de 3,0 mm (2). Le filetage a une forme modifiée (3), avec un pas de 1,75 mm. La tête a une surface hémisphérique (4) et contient une douille hexagonale (5) qui est utilisée pour son vissage.