Question 39. Elle veut arrêter l’allaitement maternel, que faire ?
La demande
« Docteur, je dois reprendre mon commerce plus tôt que prévu. Je ne peux plus allaiter mon enfant. »
Le préliminaire
L’arrêt brutal de l’allaitement maternel est possible si nécessaire.
Il est préférable pour l’enfant et pour la mère d’obtenir un arrêt progressif.
Les laits maternisés hypoallergéniques sont d’excellents substituts.
La première consultation
À l’interrogatoire, le médecin conseille un arrêt progressif sur quinze jours minimum avec une période d’allaitement mixte, permettant un sevrage doux sans traitement.
Il s’assure de l’impossibilité d’un arrêt progressif et déculpabilise cette jeune mère anxieuse.
Si nécessaire, il pratique un examen gynécologique complet (cf. Question 1), postnatal.
Il prescrit un traitement médical (furosémide 40, 1 cp/j, 5 jours, aspirine 1g × 3, 5 jours) et des règles hygiéno-diététiques (soutien-gorge serré, restriction hydrique, éviter la bière, pas de stimulation du mamelon).
Il lui prescrit un lait de remplacement et lui donne des conseils pour les biberons.
Le point de vue du gynécologue
L’allaitement maternel est encouragé comme méthode de référence en France. Mais alors qu’elles sont 70 % à dire vouloir allaiter, les mères ne sont que 40 % à allaiter vraiment au sortir de la maternité, 10-20 % à trois mois et 10 % à six mois. Il convient donc de bien connaître le blocage de la montée de lait après l’accouchement, l’arrêt de l’allaitement en cours ou le sevrage de celui-ci.
Ces questions se produisant souvent après le retour à la maison, il appartient aux généralistes de résoudre les problèmes que cela pose.
Il faut également rappeler la notion de sevrage naturel : au libre choix des enfants. La moyenne d’allaitement dans le monde est de cinq ans environ. L’Organisation mondiale de la santé préconise un allaitement de deux ans au moins pour sa vision tiers-mondiste. L’enfant reçoit une alimentation lactée exclusivement durant quatre à six mois, puis commence à recevoir des solides. L’allaitement long (1 an ou plus, ou au libre choix des enfants) existe en Europe du Nord, mais il est rare en France.
Les contre-indications à l’allaitement
Les contre-indications médicales sont rares :
■ galactosémie congénitale (déficit en galactose-1-phosphate uridyl transférase) ;
■ séropositivité VIH en occident (dans le tiers-monde, le rapport risque/bénéfice reste favorable à l’allaitement maternel) ;