Chapitre 38 Rééducation fonctionnelle des brûlures de l’abdomen et des organes génitaux externes
Abdomen dans son ensemble
La rééducation d’une cicatrice abdominale par la pressothérapie reste difficile. Nous sommes obligés d’associer des adjonctions aux vêtements. Chez le tout-petit, le ventre est très souple et saillant. Une plaque ne débordant pas de la cavité abdominale, notamment en direction du thorax, reste le plus sûr moyen de compression. Le « body » est heureusement possible. Les DMDG (cf. chapitre 23 fig 23-16) augmentent notre efficacité. En-dehors des temps postprandiaux, nous utilisons volontiers une double compression et un activateur.
Au cours d’une grossesse
Des gestes liés à la croissance sont parfois réalisés au niveau de brides fonctionnellement gênantes : abdomino-inguinale, latéro-thoracique. La grossesse est certainement un état propice à l’expansion cutanée cicatricielle. Le déroulement est le plus souvent normal y compris pour une grossesse gémellaire [1].
Atteinte des plis inguinaux
Ces brûlures sont volontiers bilatérales, asymétriques et étendues. Les moyens thérapeutiques sont agressifs. L’immobilisation en rectitude et abduction de hanche oblige à l’installation en chariot plat. Chez l’enfant, le retentissement est à surveiller étroitement selon l’âge et l’avancée du développement psychologique. Nous avons en effet observé des risques de dérive secondaire avec une sexualité plus précoce. Notre expérience est encore insuffisante, mais nous associons un suivi psychologique à court et long terme. Les brides inguinales présentent de puissants ancrages : ailes iliaques, mont de Vénus et cuisses. L’extension combinée à la zone du fascia lata complique sérieusement le tableau avec une évolution sévère. L’exacerbation des ancrages engendrée par l’adhérence au fascia nous oblige à concentrer notre action sur le rétablissement des plans de glissement de cette région qui est sollicitée dès la simple position debout monopodale. Elle favorise les placards hypertrophiques de cuisse. Lors de la croissance, elle est l’ancrage de brides strangulantes et gênantes plus ou moins obliques visibles en position accroupie. Un prolongement sous-ombilical induit une traction vers le bas de l’ombilic (fig. 38-1 et 38-2).