Question 36. Elle est enceinte et a besoin d’un vaccin
La demande
Le préliminaire
La grossesse n’est pas forcément le moment idéal pour entreprendre une vaccination, mais les circonstances peuvent faire que les deux situations se produisent ensemble. Ainsi, il se peut que la vaccination soit nécessaire lors d’un voyage dans un pays à risque, ou bien la vaccination peut avoir été faite alors que la grossesse n’était pas encore connue.
Les vaccins à virus vivant sont légalement interdits pendant la grossesse, par précaution surtout, car on pourrait imputer à un vaccin la responsabilité d’une malformation néonatale.
Pour certains vaccins les données cliniques concernant la toxicité fœtale sont rassurantes. Ce sont des vaccins inactivés, comme le vaccin grippal, vaccin polio injectable ou les anatoxines tétaniques.
La première consultation
La vaccination est envisagée chez la femme enceinte en fonction du risque infectieux encouru. Quel que soit le niveau de recommandations (possible, à éviter ou déconseillé), si la vaccination est justifiée du fait d’un voyage imprévu en zone endémique, d’un contexte épidémique ou professionnel, elle doit être réalisée. Le médecin adaptera donc sa décision au cas par cas. Mais une vaccination, quelle qu’elle soit, réalisée par mégarde chez une femme enceinte, ne justifie pas d’interrompre la grossesse.
Le point de vue du gynécologue
Généralités
Les vaccinations devraient être faites avant la grossesse, pour protéger la femme enceinte et permettre la protection passive du nouveau-né. Les recommandations vaccinales dans l’enfance ne sont pas toujours appliquées, les vaccinations s’arrêtent souvent à la post-puberté et l’âge des grossesses est de plus en plus tardif. Or, l’immunité diminue avec le temps.
Les vaccinations peuvent être réalisées pendant la grossesse s’il y a un grand risque d’exposition à l’agent infectieux, si l’infection est dangereuse pour la mère et/ou le fœtus, et si la vaccination n’est pas dangereuse.
Les problèmes se posent surtout à l’occasion de voyages à l’étranger. L’état de grossesse ne modifie pas l’efficacité des vaccins. Globalement, on recommande d’être prudent et de mettre en balance dans chaque cas, les bénéfices attendus et les risques potentiels du vaccin.
Les vaccins à virus inactivés, les toxines et les immunoglobulines sont considérés comme sûrs et peuvent être administrés à la femme enceinte. Il est, par principe, conseillé de les administrer après le premier trimestre, hors indication formelle.
Avec les vaccins vivants atténués, aucun accident n’a été rapporté, mais le principe de précaution en limite l’utilisation, à moins qu’il n’existe un risque net de maladie.
Vaccinations avant la grossesse
Vaccination rougeole, oreillons, rubéole
Rougeole et oreillons sont à risques d’avortement et de complications maternelles. Il n’en est pas de même de la rubéole, pour laquelle on connaît les risques d’embryopathie et de fœtopathie.
Si la sérologie rubéole est négative en dehors de la grossesse, on conseille la vaccination contre les trois maladies (ROR), plutôt que contre la rubéole seule. La preuve de la non-immunité n’est pas nécessaire pour la rougeole et pour les oreillons. On pratique par principe la vaccination sous la protection d’une contraception (trois mois en France). Dans les cas où la vaccination a été malencontreusement réalisée en début de grossesse, aucune anomalie n’a été relevée.