Question 35. Elle désire une grossesse et elle est traitée par Subutex, que faire ?
La demande
Le préliminaire
Toute grossesse chez une patiente traitée par le Subutex est une grossesse à risques.
Les toxicomanes aux drogues « dures » n’ont en général pas accès aux soins car elles ne peuvent accepter les contraintes d’un suivi régulier.
Toute patiente traitée par Subutex ou méthadone, doit avoir une contraception adaptée et efficace.
Elle sera informée que son traitement doit être modifié avant de débuter sa grossesse.
Le suivi sera assuré dans le cadre d’un réseau.
Le médecin généraliste formé et intégré dans un réseau de périnatalité auquel participent sages-femmes, généralistes, obstétriciens et autres spécialistes si nécessaire, suit une grossesse normale et détecte une grossesse pathologique ou à risques, afin de l’adresser le plus tôt possible au réseau.
Il est souhaitable de passer toute toxicomane au Subutex ou à la méthadone avant la grossesse ou en tout début si elle ne l’est pas.
La première consultation
Le médecin fera l’interrogatoire et un examen gynécologique complet (cf. Question 1) et prescrit les tests VIH et VHC (Sida et hépatite C).
Il lui rappelle que le Subutex n’est pas dangereux pour la grossesse et qu’il est même souvent nécessaire d’augmenter les doses et que l’enfant sera sevréà la naissance.
Pour certaines femmes déjà bien équilibrées et avec des doses pas trop importantes, il y a possibilité de sevrage pendant la grossesse, à distance de l’accouchement et en cours d’hospitalisation, cela permet d’éviter un syndrome de sevrage de l’enfant à la naissance.
Pour d’autres il faut rechercher si la toxicomanie n’est pas persistante malgré le Subutex et recenser tous les médicaments pris y compris les benzodiazépines, mais aussi l’alcool et le tabac.
La grossesse est une période favorable pour essayer de resocialiser la femme et il faut l’aider.
Le médecin va lui expliquer le fonctionnement du réseau dans lequel elle trouvera le suivi médical nécessaire à son traitement.
Le point de vue du gynécologue
La toxicomanie féminine est en nette augmentation : 20 à 25 % de la population toxicomane sont des femmes. L’héroïne est le produit le plus utilisé par les toxicomanes en France (55%), la durée de leur dépendance est en moyenne de sept ans et la plupart des femmes toxicomanes associent différents produits. Si les conséquences de la dépendance à l’héroïne sont bien connues pour la mère et pour le fœtus, l’impact des traitements de substitution développés depuis 1993 l’est moins.