Infarctus cérébraux
Mots-clés
Facteurs de risque; AIT; Infarctus cérébral; Dissection; Cardiopathie emboligène; Lacune; Antiagrégants plaquettaires; Rééducation; Endocardite
Objectifs :
Diagnostiquer un accident vasculaire cérébral.
Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge préhospitalière et hospitalière.
Décrire les principes de la prise en charge au long cours en abordant les problématiques techniques, relationnelles et éthiques en cas d’évolution défavorable.
Objectifs de la prise en charge d’un infarctus cérébral
Diagnostic topographique d’un infarctus cérébral (fig. 12 et 13)
Étape fondamentale après la réalisation de l’imagerie cérébrale qui élimine un hématome dans le cadre d’une suspicion d’AVC. Le diagnostic topographique conditionne la prise en charge diagnostique et thérapeutique+++.
Figure 12 Vascularisation cérébrale.
À gauche : schéma simplifié de la vascularisation cérébrale sur un hémisphère. Notez les artères vertébrales qui donnent les PICA avant l’origine du tronc basilaire (TB) d’où naissent les artères cérébrales postérieures (ACP). En avant, la carotide interne (ACI) donne naissance à l’artère sylvienne (ACM) et à l’artère cérébrale antérieure (ACA). À droite : schéma en coupe coronale expliquant la variation de la topographie des troubles sensitifs et moteurs en fonction de la localisation de la lésion par rapport aux cortex moteur et sensitif primaires. Un infarctus dans le territoire de la cérébrale antérieure (ACA) donnera un déficit à prédominance crurale, dans le territoire sylvien profond (ACMp) un déficit proportionnel (atteinte de toutes les fibres), dans le territoire sylvien superficiel (ACMs) un déficit à prédominance brachiofaciale.
Figure 13 Territoires vasculaires artériels à bien connaître pour les ECN.
En gris clair : territoire sylvien ; en points : territoire de l’artère cérébrale antérieure ; en gris foncé : territoire de l’artère cérébrale postérieure. b : bulbe ; c : cervelet ; p : protubérance ; v4 : 4e ventricule ; lf : lobe frontal ; lt : lobe temporal ; u : uncus de l’hippocampe ; a : aqueduc de Sylvius ; vc : vermis cérébelleux ; v3 : 3e ventricule ; tnc : tête du noyau caudé ; nl : noyau lenticulaire ; t : thalamus ; cnc : corps du noyau caudé ; cc : corps calleux ; sc : sillon central (Rolando). Les autres territoires ont été volontairement omis.
Mécanismes et principales causes d’infarctus cérébraux
Athérome (cause la plus fréquente+++) :
troubles du rythme (AC/FA++++) ;
valvulopathies (mitrales, surtout) et valves mécaniques (thrombose sur valve) ;
infarctus du myocarde (phase aiguë surtout : thrombus au contact d’une paroi akinétique) ;
Maladies des petites artères cérébrales (cf. Le mot du conférencier).
Dissection des artères cervicales (cf. infra).
troubles de la coagulation innés ou acquis (syndrome des antiphospholipides…) ;
artérites inflammatoires, septiques, immunoallergiques, toxiques…
maladies métaboliques, héréditaires…
NB : il existe de nombreuses autres causes d’infarctus cérébraux, extrêmement rares, qui sont hors objectifs ECN.
Bilan d’une suspicion d’infarctus cérébral
Imagerie cérébrale immédiate (fig. 14) :
• en première intention dans certains centres spécialisés en neurovasculaire,
• reste un complément de l’imagerie initiale par scanner dans la plupart des centres en France,
• ne doit pas retarder la prise en charge, notamment en cas de thrombolyse+++,
• sans injection le plus souvent, parfois couplé à un angioscanner des TSA/TC,
• examen sans injection normal avant 12 à 24 heures le plus souvent,
• l’IRM complète le scanner initial et confirme l’ischémie cérébrale,
Bilan circulatoire extra- et intracrânien couplé à l’imagerie vasculaire :
angioscanner ou EDTSA/TC pour les centres utilisant le scanner en première intention ;
sujet jeune (< 45 ans) ou > 45 ans sans cause évidente : ETT + ETO.
iono sang, urée, créatinine, homocystéine ;
bilan lipidique : cholestérol (total, LDL et HDL), triglycérides ;
bilan glycémique : glycémie à jeun, HbA1c ;
chez les sujets jeunes, en l’absence d’étiologie évidente :
• ac antiphospholipides, anticardiolipides, anti-β2GP1a,
• facteurs antinucléaires (permet l’interprétation des résultats précédents).
Éventuellement bilan d’HTA, de diabète (bilan cardiaque, rénal, ophtalmologique)…