Question 32. Elle est enceinte et doit prendre des médicaments. Quelle est la bonne stratégie ?
La demande
Le préliminaire
Cette remarque traduit l’angoisse fréquente des femmes enceintes : « médicaments « = malformations ».
Avant de prescrire un médicament à une femme en âge de procréer, le médecin doit s’assurer qu’elle a une contraception efficace.
En cas de grossesse, il doit s’assurer par tout moyen (banques de données reconnues et centre de pharmacovigilance) de l’innocuité du traitement qu’il envisage de prescrire.
Très peu de médicaments ont des preuves scientifiques suffisantes de leur innocuité vis-à-vis du développement fœtal.
La première consultation
Il fait la liste de tous les médicaments pris pendant la grossesse, il contrôle l’innocuité de ceux-ci par le Vidal ou par le centre de pharmacovigilance.
Le médecin doit s’assurer que cette patiente n’a pris aucun médicament dangereux depuis le début de cette grossesse afin de pouvoir la rassurer.
Il faut qu’il lui explique qu’il n’existe que très peu de produits inoffensifs et qu’elle ne doit prendre aucun traitement sans l’avis d’un médecin qu’elle aura informé du terme de sa grossesse.
Il peut la rassurer en lui expliquant que le médecin, si nécessaire, peut s’informer auprès de spécialistes du réseau avec lequel il travaille.
Il signale toute prise de médicaments potentiellement tératogènes au centre de pharmacovigilance du réseau.
Le point de vue du gynécologue
Chez une patiente enceinte le médecin doit choisir, parmi les médicaments dont l’efficacité est prouvée, celui doté de la meilleure sécurité d’utilisation vis-à-vis de l’embryon et/ou du fœtus. Ceci est également vrai chez la femme en âge de procréer (même en l’absence de projet de grossesse exprimé) car les risques sont majeurs en tout début de grossesse.
Les risques sont les anomalies congénitales : le taux d’anomalies congénitales est de 10 % des grossesses ; celles dues aux médicaments représentent 4 à 5 % des anomalies congénitales totales soit une grossesse sur 200.