Chapitre 31 Item 188 – Céphalée aiguë et chronique
Objectifs pédagogiques
I Pour comprendre
• La céphalée, c’est-à-dire toute plainte douloureuse centrée sur la région crânienne, est l’un des motifs les plus fréquents de consultation (jusqu’à 16 % des motifs de consultation en service d’urgence adulte).
• Les causes sont multiples, le plus souvent bénignes, mais certaines affections intracrâniennes évolutives (parfois extrêmement graves) peuvent néanmoins se révéler par des céphalées, ce qui justifie la réalisation d’investigations complémentaires.
II Interrogatoire
Quatre questions clés pour déterminer le degré d’urgence
• « Comment a débuté le mal de tête actuel ? » (céphalée soudaine ou progressive).
• « Depuis quand avez-vous mal à la tête (heures, jours, mois, années) ? » (céphalée aiguë ou chronique).
• « Avez-vous déjà eu ce mal de tête ? » (céphalée aiguë inhabituelle ou nouvelle crise chez un patient ayant des céphalées chroniques).
• « Comment évolue la douleur depuis son installation ? » (aggravation, stabilité, amélioration spontanée suivie ou non de récurrence).
• Ainsi, on distingue quatre profils (fig. 31.1) :
• Les deux premiers profils correspondent généralement à des céphalées secondaires et doivent inciter à entreprendre des explorations complémentaires.
• Les deux derniers profils correspondent généralement à des céphalées primaires. Il est important de noter que chez un sujet ayant par ailleurs des céphalées chroniques, l’apparition d’une céphalée récente inhabituelle (de novo, c’est-à-dire clairement différente des céphalées habituelles) doit aussi inciter à entreprendre des explorations.
• Les autres éléments de l’interrogatoire (facteurs favorisants ou aggravants, siège, type de douleur, intensité, fréquence et durée des crises, signes accompagnateurs, signes généraux, historique des traitements pour les céphalées chroniques…) serviront à orienter le diagnostic étiologique mais n’aident pas à déterminer le caractère urgent ou non de la prise en charge ni le caractère primaire ou secondaire.
III Examen clinique
• Au cours des céphalées primaires, l’examen clinique est normal (en dehors de certaines manifestations végétatives au cours des crises).
• Certains gestes sont importants si le patient est vu pour la première fois pour une céphalée d’apparition récente.
• Selon le contexte, on réalisera examen général, examen neurologique, examen locorégional.
IV Identifier les situations d’urgence, orientation diagnostique
V Stratégie des examens complémentaires
• La règle d’or est que toute céphalée récente (soudaine ou progressive) et inhabituelle doit être considérée comme secondaire et donc explorée.
• Les deux examens clés sont l’imagerie cérébrale et la ponction lombaire. Les examens sanguins sont rarement utiles, sauf pour rechercher une augmentation de la VS et/ou de la CRP orientant vers une maladie de Horton chez un sujet âgé ou vers une maladie infectieuse.
• Chez les patients ayant une céphalée chronique fortement évocatrice de céphalée primaire, il est théoriquement possible de se passer d’explorations. Cependant, en cas d’atypie, on réalisera, sans urgence, une IRM cérébrale.