30: Infections aiguës de la main

Chapitre 30 Infections aiguës de la main



Les infections de la main nécessitant un traitement chirurgical regroupent les panaris, les phlegmons des gaines des tendons fléchisseurs, les abcès des espaces cellulo-graisseux, les arthrites et les rares ostéomyélites avec collection intra-osseuse ou sous périostée. La présence d’une collection purulente impose un drainage chirurgical dans le but de limiter la nécrose tissulaire et de favoriser la pénétration des antibiotiques.


La prise en charge des infections aiguës de la main de l’enfant obéit à un schéma précis tant sur le plan diagnostique que thérapeutique (encadré ci-contre). Le diagnostic est parfois difficile à poser, surtout chez le jeune enfant. Il repose sur un interrogatoire précis de l’enfant et de son entourage (traumatisme récent, morsure, piqûre, environnement, état immunologique) et un examen clinique attentif (recherche de points douloureux, mobilisation digitale, œdème et rougeur localisée…). La radiographie standard est systématique à la recherche d’une lésion osseuse associée (lyse, fracture, décollement épiphysaire) ou de corps étranger. Le doute peut nécessiter le recours à des examens complémentaires (échographie, IRM) s’ils sont faciles à obtenir. Ils permettent de confirmer le diagnostic et de rechercher un éventuel corps étranger non visible sur les radiographies standards Ils ne doivent en aucun cas retarder la prise en charge chirurgicale. Dans certains cas (phlegmon des gaines par exemple), le doute diagnostique ou la suspicion imposent l’exploration chirurgicale d’emblée. Il existe en effet une relation directe entre le délai de prise en charge et la rapidité de guérison, ainsi que la survenue d’éventuelles complications.





PANARIS PÉRI–UNGUÉAL


Il s’agit de l’infection la plus fréquente chez l’enfant. Elle est la conséquence de la pénétration de corps étrangers, d’arrachage de peau péri unguéale (dans le cadre d’une onychophagie par exemple) ou d’hématome sous unguéal. Les germes les plus fréquents sont le staphylocoque, le streptocoque (donnant fréquemment des lésions chroniques) ou une flore multi bactérienne avec germes anaérobies.


À une brève période de rougeur et de douleur succède une tuméfaction rouge centrée par une phlyctène blanchâtre douloureuse (figure 30.1a). Il faut savoir avant toute chose reconnaître le panaris viral à Herpès caractérisé par la présence de vésicules qui ne relève pas d’un traitement chirurgical.



Le choix de l’incision dépend du site exact de l’infection. L’incision est verticale et parallèle au bord unguéal (figure 30.1b). Le bourrelet péri-unguéal est excisé avec conservation de l’éponychium (figure 30.1c). La matrice doit être préservée de façon à éviter toute synéchie cicatricielle (figure 30.2). La présence de pus sous unguéal conduit au décollement et à l’excision partielle de l’ongle. Après prélèvement bactériologique, la zone est laissée en cicatrisation dirigée avec un pansement gras. Le pansement est refait au deuxième jour post-opératoire. Des soins réguliers sont assurés jusqu’à la cicatrisation complète.




PANARIS EN BOUTON DE CHEMISE ET PANARIS PULPAIRES


La stabilité et le contrôle de la déformabilité pulpaire sont assurés par des cloisons fibreuses s’étendant du derme au périoste (septae). Cette configuration particulière en multiples compartiments explique le retentissement clinique en cas d’infection. La douleur et l’augmentation de volume surviennent rapidement. Puis s’installent des douleurs pulsatiles avec perte de la pseudo-fluctuation de la pulpe qui apparaît tendue à la palpation. En l’absence de traitement ou lors d’un traitement inadapté, l’infection se propage rapidement vers l’os, l’articulation et la gaine des tendons fléchisseurs.


Le panaris en bouton de chemise se caractérise par la présence d’une collection pulpaire profonde communiquant avec la surface par un fin pertuis (figure 30.3).



Différentes incisions pour drainer ces collections sont proposées. Les incisions palmaires doivent être évitées en raison des risques de lésions nerveuses et des douleurs cicatricielles séquellaires. Les incisions latérales sont recommandées en privilégiant les incisions unilatérales (figure 30.4a). Elles sont préférentiellement situées sur le bord ulnaire pour les deuxième, troisième et quatrième doigts et sur le bord radial pour le pouce et le cinquième doigt. Les incisions en gueule de requin risquant de dévasculariser le lambeau pulpaire distal sont réservées aux infections étendues (figure 30.4b).



Les différents septae doivent être effondrés et toutes les poches de collection drainées. L’incision doit à tout prix préserver l’articulation située en amont ainsi que la gaine tendineuse.


Le pansement est refait au deuxième jour post-opératoire. Des soins réguliers sont assurés jusqu’à l’obtention de la cicatrisation complète.

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Apr 22, 2017 | Posted by in PÉDIATRIE | Comments Off on 30: Infections aiguës de la main

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