Question 30. Elle fume pendant la grossesse
La demande
Le préliminaire
Les recommandations proposent clairement d’arrêter le tabac pendant toute la durée de la grossesse.
Une consommation, même ponctuelle ou modérée de tabac pendant la grossesse n’est pas anodine et peut entraîner des risques importants pour l’enfant à naître.
La première consultation
Le médecin devra rester empathique et rechercher la prise d’autre toxique en particulier l’alcool et le cannabis. Il délivrera une information éclairée mais non culpabilisante sur les méfaits de ces toxiques sur le fœtus. La plupart des femmes souhaitent arrêter de fumer durant leur grossesse, mais certaines éprouvent des difficultés à le faire en raison de leur dépendance au tabac.
Le médecin prendra en charge le ou les sevrages, selon ses compétences ou adressera la patiente à une consultation spécialisée.
Le point de vue du gynécologue
On estime que 37 % des femmes sont fumeuses avant le début de leur grossesse et que 19,5 % des femmes enceintes continuent de fumer pendant tout ou partie de celle-ci. L’arrêt du tabac doit intervenir de préférence avant la conception, sinon le plus tôt possible pendant la grossesse et reste utile tout au long de la grossesse et même après l’accouchement. Un arrêt total est recommandé, car la diminution du tabagisme maternel n’est pas suffisante pour prévenir l’apparition de complications maternelles, fœtales ou néonatales, pendant la grossesse ou au décours de l’accouchement. Cette prise en charge est à insérer dans une prise en charge globale de la femme fumeuse, dans le respect de son être et sans jamais la culpabiliser.
Fumer durant la grossesse comporte un certain nombre de risques
Les femmes fumeuses doublent leur risque de faire une grossesse extra-utérine : la nicotine à une action directe toxique sur la mobilité tubaire. Ce risque redevient celui de la population générale si la consommation de tabac est arrêtée un mois avant la conception.
Sur l’infertilité : le tabagisme maternel et paternel augmente la durée et le délai à la conception, et ce d’autant plus que le tabagisme est important et que les parents sont âgés. Le tabac diminue la réserve ovarienne en ovocytes, a un effet antiœstrogène et favorise la production d’androgènes surrénaliens. Par ailleurs, le tabac diminue la fécondité en augmentant des infertilités d’origine tubaire et le nombre de grossesses évolutives. Le taux de réussite des fécondations in vitro est diminué.