Chapitre 3 Immobilisations plâtrées du membre supérieur
DIFFÉRENTS TYPES D’APPAREILS PLÂTRÉS
Plâtre brachio-antébrachial ou brachiopalmaire
Il s’agit d’un plâtre qui immobilise les articulations du poignet et du coude, laissant libre les doigts en préservant leurs mouvements distaux. L’enfant est installé soit allongé soit semi-assis, un aide soutenant le membre supérieur (figure 3.1). Si l’on met le membre en supination, l’enfant ne pourra pas se servir de son membre supérieur. Cette position est particulièrement indiquée en cas de fracture des deux os de l’avant-bras déplacée, puis réduite de manière à prévenir la synostose (figure 3.2). Le choix d’une position en pronation autorise la préhension et l’utilisation du membre supérieur. Le membre supérieur est protégé avec un premier jersey. Une couche protectrice de coton ou de mousse synthétique est appliquée sur celui-ci au niveau du pli du coude pour créer une chambre d’expansion antérieure (figure 3.3). Un deuxième jersey recouvre le tout, un trou étant percé dans celui-ci pour permettre le passage du pouce. On choisit alors la largeur de la bande à utiliser, puis on détermine la longueur en tenant compte du fait que le plâtre va rétrécir. On prépare alors le plâtre en éven-tail, le nombre d’épaisseurs utilisées conditionnera la future solidité (figure 3.4). La taille de l’extrémité du plâtre se fera en oblique de manière à ne pas gêner le fonctionnement des métacarpophalangienne. Un large trou est percé pour le pouce qui sera ainsi libre de mouvement de circumduction et d’opposition avec les autres doigts. Le plâtre est appliqué à partir de la main. Le pouce est glissé dans la loge préparée à cet effet, les têtes des métacarpiens sont dégagées, l’avant-bras est moulé, ainsi que le coude, deux fentes latérales peuvent être réalisées au niveau du coude pour améliorer l’application du plâtre. On veille à ce que le plâtre ne remonte pas trop haut au niveau du creux axillaire, et il est raccourci si nécessaire à l’aide de ciseaux. L’application définitive se fait à l’aide de bandes Velpeau qui permettent le séchage. Le plâtre terminé, les bandes Velpeau de recouvrement sont enlevées, et le plâtre peut éventuellement être circularisé d’emblée. Si l’on opte pour la réalisation d’un plâtre circulaire d’emblée, la chambre antérieure du coude doit être largement dégagée et lors de la confection, il faut veiller à ne pas réaliser de striction dans cette zone en utilisant des bandes de diamètre plus large. En cas d’œdème fracturaire important, le plâtre peut être immédiatement ouvert sur toute sa longueur et les jerseys de protection ouverts jusqu’à la peau. On vérifie ensuite la liberté totale des mouvements du pouce, l’absence d’arêtes à ce niveau qui provoquerait une striction de celui-ci, l’absence de points de compression médiane et latérale au niveau du coude et l’absence de compression du creux axillaire (figure 3.5). Le plâtre ne doit pas être trop court, car il perdrait son efficacité, ni trop long, car il serait inconfortable et gênant. La solidité de l’immobilisation du coude est un garant d’efficacité. Ce plâtre est le principal pourvoyeur de syndrome de Volkmann ou syndrome de loge. Cette pathologie est provoquée, au moment de la confection du plâtre, par la présence de coins comprimant l’artère humérale et le cercle péri-artériel, au pli du coude. Sa prévention est quadruple : bien rembourrer la surface antérieure et latérale du coude, éviter de créer une striction en passant les bandes plâtrées, ne pas changer l’angulation entre le bras et l’avant-bras et rester à 90° lors de la confection du plâtre, ouvrir largement le plâtre à la face antérieure du coude et vérifier l’absence d’angles compressifs. Le membre plâtré doit être soutenu pour permettre la fin du séchage et les mouvements inconsidérés source de blessures et d’irritation à la partie proximale du bras. L’utilisation d’une écharpe ou d’un système vendu dans le commerce ayant la forme d’un hamac associe confort et stabilité.