29: Rééducation de la main brûlée en phase aiguë

Chapitre 29 Rééducation de la main brûlée en phase aiguë



La prise en charge rééducative de la main brûlée est une préoccupation constante dès la phase aiguë, surtout lorsqu’elle s’inscrit dans un contexte de gravité générale et locale. En effet, les conséquences fonctionnelles des brûlures de la main peuvent être extrêmement invalidantes, avec des altérations multitissulaires : peau, muscles, tendons, articulations peuvent être impliqués et constituer un tableau séquellaire complexe.


La brûlure est une pathologie traumatique et nous développerons les composantes classiques d’une prise en charge post-traumatique : immobilisation, mobilisation, prévention des malpositions, bilans.



Immobilisation


Faut-il immobiliser la main brûlée ? C’est une question que se pose régulièrement le kinésithérapeute en phase aiguë.


La brûlure est une pathologie traumatique et répond de ce fait à un principe directeur de la prise en charge dans ce contexte pathologique : la complémentarité mobilisation-immobilisation. La brûlure peut provoquer des lésions tissulaires cutanées, mais également musculaires, tendineuses, articulaires, voire osseuses. Tout processus de cicatrisation impose des séquences d’immobilisation et de mobilisation utilisées de façon complémentaire et dans des proportions variables selon la nature des altérations tissulaires et selon le choix des techniques de réparation… Et également, peut-on dire, des habitudes et préférences des équipes de soins : il y a ainsi des équipes qui sont pro-immobilisatrices et d’autres qui sont promobilisatrices ; ces deux attitudes extrêmes font toujours débat dans les congrès de brûlés !


Cette dualité est toujours modulée de façon variable selon :








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Fig. 29-1 et 29-2 Brûlure de la paume chez l’enfant, traitée par cicatrisation dirigée et attelle « paume ouverte » placée dès la détersion (fig. 29-1). Fig. 29-2 : attelle dite « aquarium » qui est une variation de l’attelle paume ouverte comprenant une fenêtre en plastique transparent moulé sur la cicatrice permettant de visualiser le bon positionnement et l’efficacité du dispositif. Pendant la phase d’évolution cicatricielle, la main peut continuer à être appareillée par différents systèmes de compression et de recherche de Capacité Cutanée Maxima [1].


Lorsque la décision d’immobilisation est prise, il importe alors de préciser :




Les attelles, à cette phase, sont de type statique et nous allons décrire les couramment utilisées.



Attelle dite « intrinsèque plus »


C’est l’archétype de l’attelle de la main brûlée ; on retrouve dans la littérature anglo-saxonne plus de quarante descriptions de cette attelle appelée « attelle antidéformation » ou « attelle intrinsèque plus » (fig. 29-3) [2].



Le principe et la justification de cette attelle sont :




Ce type d’attelle, universellement indiquée, ne doit cependant pas être utilisée de façon excessive car elle a l’inconvénient de positionner les muscles intrinsèques (interosseux, lombricaux) en position courte ; en cas de souffrance ischémique de ces muscles en période initiale (avant ou en l’absence d’incision de décharge), elle peut favoriser une fibrose en position courte, entraînant des troubles importants de la fonction de la main (fig. 29-4). En tout état de cause, elle doit être associée à des mobilisations complémentaires quotidiennes car on sait que, dans un contexte de brûlures, les MP peuvent s’enraidir en 20 jours.


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Sep 21, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 29: Rééducation de la main brûlée en phase aiguë

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