Chapitre 27 Plaies viscérales
Plaie de vessie
La vessie est menacée au cours de la chirurgie vaginale, avec un taux significatif de plaies vésicales, sans gravité si elles sont identifiées et réparées immédiatement, mais qui peuvent être la source de fistules postopératoires si elles sont ignorées.
La protection de la vessie dans l’hystérectomie vaginale simple relève exclusivement du repérage anatomique de la « cloison supravaginale » (Chapitre 4, « Anatomie spécifique et création des espaces ») et de sa section franche, précédée de son identification certaine. Les causes des plaies de vessie sont :
La réparation est souvent facile. Plusieurs règles simples sont nécessaires et suffisantes :
Plaie de l’urètre
La plaie urétrale est exceptionnelle. Elle complique les cures de prolapsus ou d’incontinence urinaire. La réparation peropératoire est possible, sur sonde tutrice, par voie haute ou par voie basse. La plaie méconnue occasionne une fistule urétrovaginale. La fistule haute intrasphinctérienne entraîne une incontinence permanente et relève d’une difficile cure chirurgicale avec interposition d’un lambeau cutané, graisseux ou vésical. La fistule basse sous-sphinctérienne n’entraîne qu’une incontinence postmictionnelle et se traite aisément par excision et suture sur sonde.
Plaie de l’uretère
La plaie de l’uretère est exceptionnelle dans la chirurgie vaginale, mais toujours possible. Comme dans la chirurgie abdominale, l’uretère est menacé :
Prévention
L’uretère rétroligamentaire, menacé au cours de l’hémostase des pédicules lombo-ovariens, est protégé du clampage par voie basse de ce pédicule si et seulement si on peut éloigner l’annexe de la paroi pelvienne. Tout doit donc être fait pour pédiculiser l’annexe en l’attirant vers la ligne médiane : l’uretère n’est jamais attiré par ce geste, qui ménage donc la place d’un clamp (fig. 27.1). Si ce geste est impossible, il y a forcément indication à une autre voie d’abord. C’est le cas pour les ovaires très haut situés, pour les ovaires rétractés contre la paroi par une pathologie infectieuse, par des séquelles chirurgicales ou en raison de l’âge. C’est aussi le cas des pathologies annexielles avec adhérences (endométriose, séquelles infectieuses et chirurgicales) qui fixent l’ovaire à la face postérieure du ligament large. Si les adhérences peuvent être libérées par voie basse, la situation anatomique normale peut être retrouvée. Si l’anatomie normale ne peut pas être reconstituée, il faut abandonner l’idée de l’annexectomie vaginale.