Question 26. Elle désire une grossesse et a une hypertension artérielle. Quel est le suivi et quels sont les traitements ?
La demande
Le préliminaire
Toute grossesse chez une hypertendue est une grossesse à risques.
Toute femme hypertendue doit avoir une contraception adaptée et efficace.
Il faut prévoir la grossesse et modifier le traitement avant de la débuter.
Le suivi sera assuré dans le cadre d’un réseau.
La première consultation
Le médecin fera l’interrogatoire et un examen gynécologique complet (cf. Question 1).
Il lui rappelle les risques encourus.
Le médecin informe la patiente qu’une grossesse chez une hypertendue est une grossesse à risques mais que maintenant l’évolution est le plus souvent favorable grâce à un suivi particulier. Il lui expose les risques de pré-éclampsie et de retard de croissance in utero au cours de la seconde moitié de la grossesse.
Il lui explique la nécessité d’un parfait contrôle de la tension artérielle pendant la grossesse, avec la prise de celle-ci régulièrement, éventuellement il lui prescrit un tensiomètre pour contrôle régulier. Il lui donne les conditions d’hygiène et de diététique avec lesquelles elle doit poursuivre sa grossesse.
Il lui modifie son traitement par du méthyldopa ou un bêtabloquant en accord avec le cardiologue.
Il lui explique le fonctionnement du réseau dans lequel elle trouvera le suivi médical intensif nécessaire à sa pathologie.
Il l’adresse au réseau avec les informations nécessaires.
Le point de vue du gynécologue
10 % des femmes enceintes présentent au cours de la grossesse des chiffres tensionnels supérieurs à 14/9. La moitié d’entre elles sont atteintes d’une hypertension artérielle (HTA) essentielle, l’autre moitié d’une toxémie gravidique ou HTA d’origine placentaire. Toutes doivent bénéficier d’une étroite surveillance. Une HTA essentielle peut évoluer vers une toxémie gravidique. Par cette hypertension, l’organisme maternel tente de compenser une mauvaise perfusion du placenta pour protéger le fœtus. Le problème n’est donc pas de soigner l’HTA qu’il ne faut pas trop faire baisser mais d’éviter à la mère et l’enfant la survenue de complications. La pré-éclampsie reste une cause importante de mortalité et de morbidité materno-fœtales.
Le diagnostic
Il va conditionner l’essentiel de la conduite à tenir.
Classiquement, l’HTA gravidique survient lors de la première grossesse mais un nouveau « père » peut être en cause chez une multipare ! Généralement, une toxémie gravidique ne s’exprime qu’après 20 SA. Dans tous les cas une protéinurie supérieure à 300 mg/24 h (2 croix) et/ou une uricémie augmentée sont révélatrices mais leur normalité n’exclut pas le diagnostic à 100 %. L’échographie avec Doppler des artères ombilicales et utérines est l’examen significatif. Il est souvent pathologique avant la survenue du retard de croissance. Il permet d’en prédire la survenue.