Chapitre 25
Cancer du testicule
Épidémiologie: Les tumeurs testiculaires sont relativement rares et ne représentent que 1 % des cancers masculins aux États-Unis. L’incidence mondiale est la plus élevée dans les pays scandinaves ; en revanche, le cancer du testicule est rare chez les Afro-Américains et les Américains d’origine asiatique. Le principal groupe d’âge se situe entre 15 et 35 ans pour les tumeurs non séminomateuses et une décennie plus tard pour les séminomes.
Physiopathologie: Plus de 95 % des cancers du testicule proviennent de cellules germinales ; ils sont soit des séminomes soit des tumeurs germinales non séminomateuses. Les premiers sont plus susceptibles d’être limités au testicule (stade I) et sont extrêmement sensibles à la radiothérapie. Les séminomes purs ne s’accompagnent jamais d’une augmentation de l’α-fœtoprotéine (AFP) sérique. Les tumeurs germinales non séminomateuses comprennent des carcinomes embryonnaires, des choriocarcinomes, des tumeurs du sac vitellin ou des tératomes, seuls ou en mélange avec d’autres éléments. Les tératomes ne sécrètent ni la gonadotrophine chorionique (HCG) ni l’AFP et, généralement, ne métastasent pas ; ils grandissent par extension locale et sont totalement résistants à la radiothérapie et à la chimiothérapie.
La plupart des cancers des cellules germinales testiculaires chez l’adulte sont associés à l’anomalie cytogénétique i12p, un isochromosome du bras court du chromosome 12, qui est une caractéristique très spécifique des tumeurs des cellules germinales. Les tumeurs des cellules de Sertoli, les tumeurs des cellules de Leydig et les lymphomes sont les tumeurs de cellules non germinales les plus fréquentes. Chez les hommes âgés de plus de 60 ans, la tumeur la plus fréquente est le lymphome non hodgkinien (chapitre 10), qui tend à être bilatéral.
Manifestations cliniques: La plupart des patients atteints de cancer du testicule consultent en raison de douleur locale ou parce qu’ils ont palpé une masse ou ont constaté une augmentation de volume. D’autres sont asymptomatiques, et le cancer est détecté lors d’un examen médical de routine. Parfois, le diagnostic est posé à l’occasion d’investigations pour stérilité ; en effet, le cancer du testicule peut provoquer une oligospermie.
Diagnostic: Le patient avec une masse palpable dans un testicule est suspect de cancer, surtout s’il a des antécédents de cryptorchidie. Les autres causes d’anomalies testiculaires et scrotales font partie du diagnostic différentiel. Une douleur aiguë dans un testicule suggère une torsion. Une tuméfaction douloureuse peut être due à une hydrocèle, qui peut être causée par une tumeur maligne testiculaire primitive sous-jacente. Une douleur et une sensibilité à côté des testicules peuvent être dues à une épididymite ou une varicocèle, alors que la sensibilité du testicule lui-même à la palpation peut être causée par une orchite. Cependant, il faut toujours envisager la possibilité d’un néoplasme sous-jacent.
Tout symptôme, que ce soit une douleur testiculaire ou une masse suspecte, nécessite des investigations. Dans tous les cas suspects, l’échographie testiculaire est l’examen de choix. Une masse hypoéchogène doit faire penser à un cancer et diriger le patient vers un urologue (fig. 25-1).