Chapitre 24 Frondes sous-urétrales rétropubiennes
Les frondes synthétiques sous-urétrales sont devenues, en l’espace de quelques années, l’intervention de référence dans notre pays pour le traitement de l’incontinence urinaire à l’effort. Cette bascule peut sembler excessive puisque les évaluations au long cours ne sont pas encore achevées. Néanmoins, la simplicité de sa réalisation et les excellents résultats fonctionnels à court terme, ainsi qu’un taux de complications faible, expliquent, au moins partiellement, ce phénomène. Avec le succès sont arrivées les copies avec ou sans avantages techniques.
Techniques proches
Le trajet du passage au travers de l’espace de Retzius est identique à celui réalisé dans les frondes « classiques ».
Bandelette de TVT
Installation et infiltration
La patiente est installée en position gynécologique en évitant l’hyperflexion des cuisses qui, facilitant l’accès vaginal, ferme en revanche l’espace de sortie de l’aiguille, en rapprochant les gros vaisseaux. La vessie est vidée et nous réalisons l’anesthésie locale par infiltration de l’espace de Retzius d’un mélange au tiers de Xylocaïne® adrénalinée et de sérum physiologique : 60 ml de chaque côté sont infiltrés dans l’espace de Retzius par voie sus-pubienne. On rajoute 20 ml de chaque côté en rétropubien et 10 ml environ sous l’incision vaginale.
Incision
On réalise une incision de 1 cm environ en regard du tiers moyen de l’urètre repéré et exposé par deux pinces de Kocher qui tendent le trajet vaginal (fig. 24.2). Cette incision est franche, sectionnant d’un coup l’ensemble de la paroi vaginale, l’infiltration ayant refoulé l’urètre.
Dissection vaginale
Les berges de l’incision sont saisies par une pince d’Allis de chaque côté ; les pinces de Kocher, inutiles à ce stade, sont enlevées et tractées afin de permettre d’introduire les petits ciseaux à disséquer. On oriente les ciseaux en direction de la symphyse pubienne et on pousse les ciseaux jusque dans l’espace sous-symphysaire en vérifiant avec le doigt que l’on ne perfore pas le cul-de-sac vaginal (fig. 24.3). Il n’est pas nécessaire de pousser la dissection plus loin et, les ciseaux étant maintenus dans l’espace sous-symphysaire, on ouvre les branches des ciseaux de 1 cm environ. On ressort les ciseaux ouverts, agrandissant ainsi le trajet de dissection initial, ce qui prépare le passage des aiguilles.