Chapitre 24 Brûlures de la face et du cou au stade aigu
Face
La face est la zone du corps humain la plus exposée au regard, la partie la plus « sociale » de notre individu, le miroir le plus précis de notre moi intérieur. Son atteinte traumatique ou pathologique entraîne des conséquences psychologiques extrêmement graves et durables. Une brûlure grave du visage déclenche en quelques semaines une véritable anamorphose, transformant le patient en un autre individu. Le retour à un état physique à peu près normal est une affaire de longue haleine, très difficile à réaliser, et jamais complètement satisfaisant.
Brûlure aiguë
Bilan des lésions
Cutanées
D’une manière générale, toute lésion atteignant ou dépassant le deuxième degré profond va engendrer à moyen terme des séquelles esthétiques et fonctionnelles graves (fig. 24-1). C’est toute la difficulté du traitement local de ces brûlures… éviter la défiguration à tout prix !
Respiratoires
On l’a dit, les atteintes des voies aériennes supérieures ne sont pas si rares. En outre, si la brûlure a lieu en milieu clos ou confiné, ou s’il y a eu explosion, des atteintes pulmonaires de tous ordres peuvent survenir. Là encore des gestes d’urgence s’imposent.
Conduite à tenir
Arbre décisionnel
La lésion est du troisième degré : bien souvent l’état général et l’état respiratoire sont altérés très tôt, et l’on devra patienter avant d’opérer. Dans le cas contraire, si l’état du patient le permet et si l’on dispose de zones donneuses, l’ excision-greffe précoce parait être le meilleur moyen d’éviter les séquelles. Toute zone non couverte, au niveau de la face, avant le quinzième jour risque de devenir une zone à problème…
Traitement chirurgical
Éliminer la nécrose
Détersion lente
Un tissu de granulation sain est souhaitable pour la greffe ; il apparaîtra progressivement après l’élimination de la nécrose [5].
Excision précoce
Au niveau de la face, l’excision s’adresse aux brûlures du deuxième degré profond, qui sont celles qui donnent le meilleur résultat fonctionnel et esthétique une fois greffées (fig. 24-3) et aux brûlures du troisième degré [1, 4, 6].