Question 22. Elle est enceinte, elle vomit au premier trimestre, que faire ?
La demande
Le préliminaire
Le souci du médecin est de différencier les vomissements banaux du début de grossesse des vomissements incoercibles.
La première consultation
À l’interrogatoire, le médecin recherche le rythme nycthéméral, l’intensité, la durée, l’évolution de l’appétit et du poids. Il faut peser la patiente au cours de l’examen.
À la fin de la consultation et après examen clinique complet (cf. Question 1), le médecin est sécurisé par des vomissements peu intenses, prédominant le matin avec appétit conservé sans perte de poids.
Il élimine toute autre pathologie organique susceptible de provoquer ces vomissements.
Il s’emploie à rassurer sa patiente, en lui expliquant que ces troubles sont sans gravité et ne sont pas corrélés à une évolution néfaste de la grossesse.
Il fait vérifier par une échographie pelvienne si la patiente n’en a pas déjà eu la bonne évolution de la grossesse.
Avant tout traitement symptomatique, il est bon de lui proposer des mesures hygiéno-diététiques, notamment la prise fréquente de petites quantités de boissons ou d’aliments, suffisantes dans les cas les plus simples.
Par contre, face à des vomissements prolongés, intenses avec anorexie et amaigrissement, le médecin prescrit un traitement symptomatique (Dogmatil ou Haldol, plus Vogalène suppositoires).
Il revoit cette patiente dans les 24 à 48 heures et la fait hospitaliser en milieu spécialisé dans le cadre du réseau, en cas d’aggravation.
Le point de vue du gynécologue
Les nausées et vomissements sont les petits maux de la grossesse les plus fréquents. La fréquence a été estimée entre 40 et 90 % selon les termes nosologiques utilisés. Certains estiment même que leur absence est un signe négatif de grossesse. La plupart des vomissements n’ont pas de substratum organique.
Neuf femmes enceintes sur dix ont des nausées mais seulement 15 à 20 % elles vomissent encore au-delà de quatorze semaines d’aménorrhée. Seulement 10 % des cas nécessitent un traitement actif, le risque de vomissements incoercibles ou hyperemesis gravidarum est rare, 1 à 5/1 000 des femmes enceintes présentent des vomissements graves.
Étiopathogénie
La cause est le plus souvent inconnue. De nombreuses hypothèses sont émises :
■ hormonales : augmentation des hCG, troubles du métabolisme hépatique des œstrogènes ;
■ physiologiques : nausées fréquentes en dehors de la grossesse, < 20 ans, femmes obèses, etc. ;