21. La dépendance physique de type 1

Chapitre 21. La dépendance physique de type 1



Introduction238


Les symptômes « rebond » et les réactions au sevrage238


Éléments de physiologie cérébrale239


La tolérance240


Syndrome de sevrage242




LES SYMPTÔMES « REBOND » ET LES RÉACTIONS AU SEVRAGE



Ce phénomène rebond peut être observé avec des bêtabloquants tels que le propranolol et s’accompagner de palpitations, de sueurs et de rougissement du haut du corps («flushing »). L’effet rebond lié aux anticholinergiques donne des insomnies, des nausées ou des vomissements. Ces symptômes sont sans gravité et disparaissent rapidement sans séquelles.

Ceci a toujours été considéré comme nettement distinct de la dépendance physique que l’on observe dans les syndromes de sevrage floride liés à l’arrêt d’alcool, des barbituriques, des benzodiazépines ou des opiacés. Le plus dangereux de tous ces produits étant de loin l’alcool dont le sevrage, sous forme d’un delirium tremens, peut être mortel. Les cas de delirium sont devenus rares chez les patients alcoolodépendants, même si certaines personnes ayant connu de forts tremblements, des crises d’épilepsie ou des hallucinations pensent avoir vécu un delirium.

Le sevrage le moins grave est probablement celui lié à l’arrêt des opiacés. Bien qu’il ait la réputation la plus effrayante, il n’est jamais mortel – sauf dans certains cas d’excès de zèle médical [1]. Entre les deux se situe le sevrage des benzodiazépines et des barbituriques, qui peut induire un delirium et des crises d’épilepsie mais n’est pas mortel. L’arrêt des benzodiazépines ne s’accompagne d’un sevrage prononcé que chez des individus prédisposés consommant ce type de produit à hautes doses pendant de longues périodes.

Dans le chapitre 23 seront décrits les syndromes de sevrage occasionnés par l’arrêt des antidépresseurs et des antipsychotiques. Les firmes pharmaceutiques ont tenté d’assimiler ces symptômes à des effets rebond alors qu’en réalité il n’en est rien. Ils sont aussi très différents du syndrome de sevrage lié à l’alcool, qui ne pose de difficultés que durant 2 ou 3 semaines, alors que celui des antidépresseurs et des antipsychotiques peut durer beaucoup plus longtemps. Les firmes ont également tenté de proposer une nouvelle terminologie telle que « syndrome d’arrêt » (« discontinuation syndromes and symptoms on stopping » [SoS]) pour distinguer cette forme de syndrome de sevrage (voir pour plus de détails le chapitre 23).


ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE CÉRÉBRALE


Pour comprendre les syndromes de sevrage, il est nécessaire de connaître quelques éléments de la physiologie cérébrale. En 1954, Marthe Voght découvrait la noradrénaline dans les cellules cérébrales. Ce fut la première démonstration de l’existence de neurotransmetteurs dans le cerveau et donc la possibilité d’une transmission chimique alors que, jusque-là, on ne connaissait que la transmission électrique. En 1964, on mit en évidence le fait que les neurones contenant de l’adrénaline formaient un système prenant racine dans les parties les plus primitives du cerveau, le pont et la medulla oblongata. Celles-ci sont responsables des fonctions vitales telles que la respiration, l’activité cardiaque et l’éveil. Le noyau des neurones contenant de la noradrénaline est appelé le locus cœruleus (la « tache bleue » en latin) parce que ces neurones ont une coloration bleutée.

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Nov 19, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on 21. La dépendance physique de type 1

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