Chapitre 21 Item 49 – Évaluation clinique et fonctionnelle d’un handicap moteur
Objectifs pédagogiques
CEN
Connaissances requises
Connaître la définition de déficience, incapacité, handicap.
Connaître les facteurs associés (sociaux, familiaux, médico-légaux et financiers) pouvant influencer le handicap.
Connaître la notion d’échelle d’évaluation fonctionnelle et les échelles officielles utilisées par les administrations (grille AG-GIR).
De nombreuses maladies neurologiques (AVC, maladie de Parkinson, sclérose en plaques, etc.) constituent des causes majeures de handicap moteur, nécessitant souvent une prise en charge au long cours. Le poids économique de ces maladies en est considérablement alourdi, du fait du prolongement des coûts directement liés à la maladie (kinésithérapie spécialisée durant des mois, voire des années, par exemple) et de l’apparition de coûts indirects (perte du travail, allégement des horaires de travail du conjoint ou des enfants, moyens de transport adaptés, etc.).
Pour appréhender correctement le handicap moteur d’un patient venu le consulter, un méde cin doit être en mesure :
• d’établir une relation de confiance qui permet au patient de dévoiler ses difficultés quotidiennes ;
• de distinguer la notion de handicap de celles d’incapacité et de déficience ;
• de préciser les critères d’évaluation du handicap les plus pertinents pour le cas particulier.
I Définitions et concept de handicap
• Une première classification internationale des déficiences, incapacités et handicaps (CIDIH), reposant sur le modèle de Wood, a été établie par l’OMS au début des années quatre-vingt.
• Une deuxième version de la CIDIH, la classification internationale de la fonction (CIF), est parue en 2001. Aux trois niveaux du modèle de Wood s’est ajouté le concept de qualité de vie.
• Le modèle de Wood se décline en trois niveaux d’atteinte interdépendants :
• Dans la classification révisée en 2001, l’incapacité fait place à la limitation d’activité et le handicap à la restriction de participation, afin de mettre l’accent sur les capacités restantes de l’individu et non sur ses impossibilités. Enfin, la notion de contexte fait son apparition (fig. 21.1), ce qui est abordé par la notion de qualité de vie qui est une façon d’appréhender le retentissement social de la maladie.
• Le handicap, ou la restriction de participation, correspond donc à l’évaluation de la gêne dans le contexte de l’individu.
II Échelles d’évaluation
Les classifications précédentes ont permis de développer des approches d’évaluation adaptées à chaque niveau d’expression de la maladie : déficience, limitation d’activité et restriction de participation. Ces évaluations reposent sur l’examen clinique, l’analyse instrumentale, l’évaluation écologique (au plus proche de la réalité du patient) mais surtout l’utilisation d’échelles.
De nombreuses échelles prennent en compte des aspects de déficience et d’incapacité. La plupart de ces échelles ont été validées pour des affections ou situations neurologiques particulières et correspondent à des échelles spécifiques, d’autres sont utilisées pour des pathologies différentes et correspondent à des échelles génériques.
A Testing
• Le testing moteur permet d’évaluer le déficit d’un groupe musculaire (déficience) sans évaluer l’incapacité et le handicap qui y sont liés. Il est particulièrement adapté aux pathologies touchant le système nerveux périphérique.
• Il consiste à réaliser une cartographie du déficit musculaire, en attribuant à chaque muscle ou groupe musculaire un chiffre sur une échelle de 0 à 5 :
• L’intérêt est principalement évolutif, permettant d’apprécier l’aggravation ou l’amélioration spontanée d’un déficit, ou encore l’efficacité d’une thérapeutique (médicament, rééducation).
• Ce type d’échelle évalue parfaitement bien la déficience mais beaucoup moins l’incapacité et encore moins le handicap.
B Échelles génériques
Le handicap peut être évalué par des échelles génériques qui mesurent le retentissement fonctionnel global dans la vie du patient quelle que soit la pathologie responsable du handicap. Les plus utilisées en neurologie sont les suivantes.
1 Échelle de Rankin
L’échelle de Rankin (cf. Annexe 1) propose une approche très globale du handicap. Elle comporte six scores de 0 à 5, allant de « Aucun symptôme » (score 0) à « Incapacité sévère » (score 5).

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