Chapitre 18 Réflexions sur la chirurgie et la rééducation fonctionnelle chez le brûlé grave
Chirurgie et rééducation
Pour le réanimateur, une brûlure est grave si elle risque d’entraîner la mort. Pour le chirurgien, une brûlure est grave si elle peut générer des séquelles fonctionnelles ou esthétiques importantes. Cette dichotomie, cette différence d’appréciation du pronostic fait intervenir un troisième personnage, le rééducateur fonctionnel. Le pronostic vital engage de la part du brûlologue toute une série de gestes à visée générale, rapides, et précoces dans la séquence des soins. Le pronostic fonctionnel ou esthétique (donc psychologique) entraîne de la part de l’équipe soignante une approche qui, tout en respectant les fondamentaux de la réanimation, ne doit avoir comme but principal que celui d’éviter au maximum l’apparition de séquelles. Le rééducateur fonctionnel, ou le physiothérapeute, associé au chirurgien, est un élément capital dans la chaîne de soins du brûlé grave. Ce binôme physiothérapie-chirurgie est primordial et ne doit jamais être négligé. On n’a jamais de bons résultats en chirurgie de la brûlure sans une rééducation parallèle et précoce, sans un appareillage efficace et adapté régulièrement, sans un suivi rigoureux du fonctionnel.
Sauver la vie, sauver la fonction
Cela n’est pas toujours possible, mais on doit garder à l’esprit d’une part, le geste de sauvetage vital que constitue l’excision précoce, d’autre part, le geste de sauvetage fonctionnel qu’elle représente, lorsque le pronostic vital n’est pas engagé. Ce geste raccourci considérablement, par ailleurs, la durée d’hospitalisation, ce qui, sur le plan économique est un avantage incontestable.