18: Ce que le radiologue doit savoir de la prise en charge des cancers du sein: l’annonce du diagnostic et la pluridisciplinarité

Chapitre 18 Ce que le radiologue doit savoir de la prise en charge des cancers du sein


L’annonce du diagnostic et la pluridisciplinarité



Les médecins radiologues dans leur pratique quotidienne sont confrontés à l’annonce du diagnostic de cancer. Après avoir réalisé des prélèvements percutanés, suite à la découverte d’une image anormale (soit dans le cadre du dépistage organisé ou individuel des cancers du sein, soit dans le cadre de l’exploration d’une anomalie clinique), le radiologue peut être amené à donner les résultats histologiques. Il est nécessaire de donner à la patiente des informations justes et une conduite à tenir appropriée, car un dialogue adapté lors de ce premier « contact » avec sa maladie lui permettra une meilleure compréhension de l’information et une compliance augmentée. À court et à long terme, il entraîne un meilleur ajustement psychologique face à la pathologie [1].


Afin de promouvoir une harmonisation des pratiques en France et d’assurer une prise en charge optimale sur le territoire, l’Institut national du cancer (INCa) a mis en place dans le premier Plan cancer (2003–2007) un dispositif d’annonce (www.e-cancer.fr) [2]. Il s’intègre dans le cadre des réunions de concertation pluridisciplinaire (RCP) et du programme personnalisé de soins (PPS). À la suite de la consultation d’annonce, le radiologue oriente rapidement la patiente vers le dispositif d’annonce en accord avec le médecin référent et/ou le gynécologue. Ce sera au praticien acteur du traitement oncologique d’annoncer le PPS. Nous nous proposons dans un premier temps, de donner le fonctionnement du dispositif d’annonce. Les grands principles des traitements sont décrits dans le chapitre 11. Ils doivent être connus du radiologue pour qu’il puisse renseigner le médecin oncologue avec précision sur la tumeur et son extension éventuelle et ne commette pas d’erreur lors de l’annonce. Enfin, nous terminerons par les principes d’annonce de la « mauvaise nouvelle ».



Disposition du Plan cancer et son organisation



Plan cancer 2003–2007


Le Plan cancer 2003–2007 a permis la mise en place du dispositif d’annonce (mesure 40 du Plan cancer). Des recommandations ont été éditées en novembre 2005 (INCa). Tout patient atteint de cancer doit pouvoir bénéficier, au début de sa maladie et/ou en cas de récidive, d’un dispositif d’annonce organisé. Ce dispositif va permettre au malade d’avoir de meilleures conditions d’annonce de sa pathologie, il permet aussi une coordination plus prégnante entre la médecine de ville et les établissements de santé [2]. Ce dispositif s’inscrit dans une dynamique d’équipe dans une interactivité quotidienne.


Le dispositif d’annonce se construit autour de quatre temps.







Le Plan cancer 2009–2013


Le Plan cancer 2009–2013 poursuit cette première stratégie. Il a également pour objectif de garantir à chaque patient un parcours de soins personnalisé et efficace, de renforcer la coordination des soins, pendant et après la maladie (www.e-cancer.fr).


Pour traiter les malades atteints de cancer, les établissements de santé doivent disposer depuis fin 2009 d’une autorisation spécifique délivrée par leur agence régionale de santé – ARS (anciennement agence régionale d’hospitalisation – ARH).


Le dispositif d’autorisation, issu d’un travail commun du ministère de la Santé, de l’INCa, des fédérations hospitalières, des professionnels de santé et de la Ligue contre le cancer, repose sur un cadre juridique spécifique, défini en 2007, dont la mise en œuvre progressive comporte plusieurs étapes, qui ont été finalisées en mai 2011 (www.e-cancer.fr).


Ce dispositif repose sur trois thématiques :




Conditions transversales de qualité


Les mesures transversales de qualité constituent l’un des trois piliers du dispositif des autorisations. Elles ont été définies par le décret n° 2007-388 du 21 mars 2007 relatif aux conditions d’implantation applicables à l’activité de soins de traitement du cancer et le décret n° 2007-389 du 21 mars 2007 relatif aux conditions techniques de fonctionnement applicables à l’activité de soins de traitement du cancer.


Ces conditions s’appliquent à l’ensemble des pratiques thérapeutiques visées par le dispositif d’autorisation. Leur respect est donc obligatoire pour la pratique de la chirurgie des cancers, de la radiothérapie externe et de la chimiothérapie.


Les six mesures transversales de qualité, fondées sur l’objectif d’une prise en charge globale dès le diagnostic initial, garantissent aux patients les bénéfices suivants :





Seuils d’activité minimale à atteindre pour certains traitements


Les seuils annuels d’activité minimale sont fixés par établissement (et non pas par praticien comme dans notre activité radiologique dans le cadre du dépistage organisé des cancers du sein). Ce seuil d’activité a été défini par la circulaire DHOS/INCA du 26 mars 2008 :



Les agences régionales de santé (ARS) ont délivré, entre mai et décembre 2009, les autorisations de traitement du cancer. Ce dispositif vise à assurer à toutes les personnes malades une prise en charge de qualité sur l’ensemble du territoire. Il repose sur des conditions transversales de qualité, des critères d’agrément pour les principales thérapeutiques du cancer et des seuils d’activité minimale à atteindre pour certains traitements. Les établissements de santé autorisés prennent ainsi en charge les patients atteints de cancer pour les grandes catégories de traitements du cancer (chimiothérapie, chirurgie et radiothérapie). Les autorisations sont confirmées définitivement à l’issue d’une période de mise en conformité.


Ce deuxième plan, en continuité avec le précédent, définit le dispositif d’annonce, le parcours personnalisé des patients pendant et après le cancer et le dossier communicant de cancérologie. Il vise à faciliter le partage des données médicales entre professionnels de santé. Le médecin radiologue doit donc intégrer sa pratique dans le cadre de ce plan.



Principe des protocoles thérapeutiques


Dans leur pratique, les radiologues doivent connaître ces principes thérapeutiques, afin de réaliser une stratégie diagnostique adaptée et conforme aux référentiels de bonnes pratiques et informer la patiente de cette stratégie si elle le demande, sans bien entendu intervenir directement dans la stratégie thérapeutique qui sera réalisée et annoncée par le praticien oncologue (PPS). Dans ce cadre, la participation des radiologues aux réunions de concertation pluridisciplinaire est recommandée.


Ces référentiels de bonnes pratiques sont définis nationalement et l’INCa édite ces protocoles thérapeutiques et en assure une mise à jour : cancer du sein in situ (mise à jour décembre 2009). La HAS édite également des recommandations actualisées sur différents sujets comme le rapport d’évaluation technologique de « la place de l’IRM mammaire dans le bilan d’extension locorégionale préthérapeutique du cancer du sein » (mars 2010).


Chaque région décline ces référentiels et les met à disposition sur site Internet afin qu’ils soient consultables facilement.


De la classification TNM, dépendra le schéma thérapeutique proposé : traitement chirurgical ou médical d’induction.


Le radiologue doit donc rechercher des signes de multifocalité et/ou multicentricité car la thérapeutique sera différente. Le bilan d’extension sera prescrit par l’oncologue, le radiologue devra assurer la prise en charge rapide des examens complémentaires.


L’ensemble des protocoles est validé en RCP, exposé à la patiente (PPS) et réalisé avec son accord.


Grâce à la télétransmission, un avis peut être demandé à un expert ou à une autre RCP et notamment aux RCP régionales (fig. 18.1). Les dossiers d’imagerie (TDM, IRM, TEP, etc.) peuvent être étudiés à distance par l’intermédiaire des PACS.


Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

Apr 24, 2017 | Posted by in RADIOLOGIE | Comments Off on 18: Ce que le radiologue doit savoir de la prise en charge des cancers du sein: l’annonce du diagnostic et la pluridisciplinarité

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access