Question 17. Elle est enceinte et a une toxoplasmose
La demande
Le préliminaire
La séroconversion de toxoplasmose n’est à risques que pendant la vie in utero.
Plus elle est précoce, plus l’atteinte fœtale est grave mais moins elle est fréquente.
Le suivi sera assuré conjointement avec un service spécialisé, compte tenu de la gravité potentielle.
Le traitement par spiramycine (Rovamycine) est d’autant plus efficace qu’il est donné dans la semaine suivant la séroconversion.
La première consultation
À l’interrogatoire, le médecin vérifie la séroconversion (deux sérologies à trois semaines d’intervalle) et pratique ensuite un examen gynécologique complet (cf. Question 1).
Il informe la patiente des risques encourus.
Il lui prescrit la Rovamycine.
Il lui explique la nécessité d’un contrôle biologique, d’un suivi échographique régulier (par un échographiste habitué au dépistage des malformations fœtales) et d’une amniocentèse, tout en l’informant des risques inhérents au geste.
Il l’adresse dans un service spécialisé avec les informations nécessaires.
Le point de vue du gynécologue
En France, 54 % des femmes sont immunisées contre la toxoplasmose. Le taux de contamination pendant la grossesse, pour les femmes non immunisées est de 3,1 pour 1 000.
L’agent causal est un parasite, Toxoplasma gondii, transmis par le chat.
La contamination maternelle se transmet par voie orale à partir des oocystes (réservoir tellurique par mains souillées ou aliments) ou à partir des kystes (réservoir alimentaire viande insuffisamment cuite). La contamination fœtale survient par atteinte placentaire après parasitémie maternelle sous forme de trophozoïte.
Diagnostic
Le diagnostic clinique est peu spécifique (asymptomatique [60 %], polyadénopathies, syndrome pseudo-grippal) et de ce fait il sera souvent sérologique, rappelons que la sérologie de toxoplasmose est obligatoire pour toute déclaration de grossesse afin de connaître le statut des patientes. La séroconversion sera affirmée par deux techniques sérologiques obligatoires l’une quantifiant les IgG, l’autre les IgM et sur deux dosages effectués dans le même laboratoire à trois semaines d’intervalle (figure 17.1).
Fig. 17.1 |
IgG
■ Apparition après la première semaine après la contamination.
■ Taux maximal à la fin du deuxième mois suivi d’un plateau.
■ Persistance d’un taux résiduel.