Chapitre 15 Temps antérieurs. Intervention de Campbell
L’intervention de Campbell consiste en un croisement des deux ligaments utérosacrés sous la symphyse pubienne. Elle nécessite, pour être réalisée, l’association d’une colpohystérectomie vaginale et la présence de deux ligaments utérosacrés de bonne qualité, disséqués sur une longueur suffisante pour permettre leur ascension jusqu’à la symphyse pubienne. L’inconvénient principal de cette intervention est lié à son principe même qui, en ascensionnant les ligaments utérosacrés sous la symphyse pubienne, induit le risque d’une diminution du diamètre vaginal. Le risque est d’autant plus important que les ligaments n’auront pas été suffisamment disséqués et libérés, sur toute leur longueur, de leurs attaches vaginales en particulier.
Indication
En cas de cystocèle volumineuse, le procédé de Campbell doit être associé à une cure de cystocèle plus spécifique.
Intervention proche
L’intervention de Manchester s’en rapproche quant à la dissection des ligaments utérosacrés.
Description
Est décrit un procédé de Campbell associé à une colpohystérectomie vaginale chez une patiente sans cystocèle marquée. La succession des gestes est différente si elle est associée au plastron sous-vésical, mais les principaux temps de cette association ayant été cités en cours de la description de cette technique (voir Chapitre 17), nous avons choisi de décrire ici cette intervention sans geste de cure de cystocèle associé. L’intervention débute alors par une incision antérieure en « T » au lieu de l’incision du plastron.
Infiltration et incision antérieure en « T »
L’infiltration est réalisée en regard du trajet de l’incision et dans les espaces de décollement latéraux vésicovaginaux, et guidée par la mise en place de deux pinces de Kocher marquant le départ et l’arrivée de l’incision antérieure. Cette infiltration est bien sûr associée à une infiltration péricervicale qui prépare la colpohystérectomie vaginale. L’incision est péricervicale et dite en « T » pour son prolongement vaginal antérieur médian, partant environ de la jonction urétrovésicale, repérée par le ballonnet de la sonde urinaire, jusqu’à l’incision péricervicale. Cette incision est franche et suivie de la mise en place des pinces d’Allis (fig. 15.2).