Question 15. Elle va avoir une interruption médicale de grossesse (IMG) pour malformation fœtale. Que faire, que dire ?
La demande
Le préliminaire
Une interruption thérapeutique de grossesse peut se faire quelque soit le terme.
La femme peut refuser l’IMG.
La première consultation
Le médecin écoute la patiente avec empathie. Il lui laisse le temps d’exprimer ses angoisses. Il va lui expliquer que la malformation est létale et qu’il est possible d’interrompre la grossesse. Il va aider la patiente (par une information précise et objective) à prendre sa décision qu’il devra respecter, sans donner son avis. Il l’adresse au service spécialisé et l’accompagnera avant et après l’IMG, toujours très douloureuse à vivre pour le couple.
Le point de vue du gynécologue
En France, la loi autorise le recours à une interruption médicale de grossesse (IMG) quel que soit le terme de la grossesse lorsqu’il existe une forte probabilité pour que l’enfant à naître soit atteint d’une pathologie d’une particulière gravité reconnue comme incurable au moment du diagnostic (art. 13 de la loi 94-654 du 29 juillet 1994). En France, en 2006, près de 6 787 interruptions de grossesse ont été réalisées (Agence de la biomédecine, Rapport annuel, bilan des activités 2007).
Quelles sont les circonstances pouvant mener à l’IMG ?
Le législateur n’a volontairement fixé aucune liste des pathologies fœtales justifiant de l’IMG. Les centres pluridisciplinaires de diagnostic prénatal (CPDPN) agréés par le ministère de la Santé assurent un rôle de « contrôle » des indications d’IMG et délivrent les attestations indispensables à la réalisation de celle-ci. La loi du 29 juillet 1994 précise que, pour que l’IMG puisse être acceptée, il est indispensable que deux médecins, dont un au moins est un médecin agréé d’un CPDPN, aient attesté que l’enfant à naître est atteint d’une pathologie entrant dans le cadre de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1994. Il faut également préciser qu’interrompre la grossesse n’est pas une demande devant provenir des médecins mais bien au contraire du couple lui-même. Les principales circonstances conduisant à une IMG sont les suivantes.
Les anomalies chromosomiques
L’acceptation d’une IMG pour une anomalie chromosomique considérée comme létale (trisomie 13, 18) ne se discute généralement pas. Pour les anomalies comme la trisomie 21 ou certaines anomalies de structure pour lesquelles le risque de retard mental est proche, ou égal à 100 %, l’acceptation des CPDPN est également la règle. Certaines anomalies numériques (45X ou autres anomalies des gonosomes), ou certaines anomalies de structures pour lesquelles le phénotype est plus incertain ou le handicap moins sévère, peuvent donner lieu à discussion. Lorsque l’avis de l’équipe est partagé il est important de tenir compte des arguments apportés par le couple qui souhaite renoncer à la poursuite de la grossesse.
Certaines malformations
Ce sont principalement :
■ les polymalformations ;
■ les cardiopathies pour lesquelles la restauration anatomique ne peut être espérée (interventions seulement palliatives) ;
■ les malformations du système nerveux central associées à un retard mental (dans certains cas une forte probabilité seulement, par exemple l’agénésie du corps calleux) ou à un handicap moteur ou sensoriel majeur (cécité, surdité, paraplégie) ;
■ les malformations ou anomalies uronéphrologiques qui s’accompagnent d’une insuffisance rénale terminale à la naissance ;
■ certaines anomalies thoraciques associées à un pronostic respiratoire très altéré (certaines formes de hernie diaphragmatique) ;
■ certaines anomalies digestives ayant un risque certain ou majeur de syndrome du « grêle court ».
D’autres cas, donnant lieu à une discussion dans laquelle interviennent le type d’anomalie, la demande du couple et ses antécédents, et le terme, peuvent parfois aussi conduire à une IMG.
Certaines infections fœtales