Méningites et méningo-encéphalites
Mots-clés
Méningoencéphalite : HSV; Méningoradiculite : Lyme VZV ou carcinomateuse; Rhombencéphalite : Listeria ou tuberculose
Objectifs :
Connaître l’épidémiologie des méningites et encéphalites chez l’adulte et l’enfant.
Diagnostiquer un purpura fulminans (cf. item 328), une méningite, une méningo-encéphalite.
Connaître les principaux agents infectieux responsables de méningites, de méningo-encéphalites, d’abcès cérébraux.
Connaître la conduite à tenir dont le traitement en urgence face à un purpura fulminans, une suspicion de méningite ou de méningo-encéphalite, au domicile, au cabinet médical et aux urgences hospitalières.
Hiérarchiser les examens complémentaires en cas de suspicion de méningite, de méningo-encéphalite.
Interpréter le résultat d’un examen du liquide céphalorachidien.
Connaître le traitement de première intention d’une méningite communautaire présumée bactérienne.
Connaître les recommandations de la prophylaxie des infections à méningocoque dans l’entourage d’un cas de méningite à méningocoque.
Prise en charge générale d’un syndrome méningé aigu fébrile
URGENCE DIAGNOSTIQUE ET THÉRAPEUTIQUE : hospitalisation systématique.
RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITÉ :
• c’est une méningococcémie jusqu’à preuve du contraire (isolement, prévention des sujets contacts…) ;
• mauvaise tolérance hémodynamique, signes de choc, défaillance(s) d’organe…
• terrain fragile, débilité, immunodéprimé (VIH, greffé…),
• localisations septiques multiples (endocardite+++) ;
• repos au lit, chambre calme, lumière douce,
• NFS, CRP, TP, TCA (hémostase avant la PL),
• iono sang, urée, créatinine,
• compléter en fonction des résultats de la PL ;
• d’emblée en l’absence de signes neurologiques,
• au moindre symptôme neurologique = imagerie (scanner, en pratique) AVANT la PL ,
• l’aspect à l’œil nu du LCR détermine la prise en charge immédiate, qui sera adaptée secondairement,
• si LCR trouble ou purulent : hémocultures, BU ± ECBU, recherche porte d’entrée ;
le bilan sera complété rapidement selon le contexte :
• recherche de BK (coloration de Ziehl, crachats, tubages, radio pulmonaire…),
Indications théoriques du scanner cérébral avant la PL en cas de suspicion de méningite
En pratique, la présence de tout symptôme neurologique, quel qu’il soit, impose la réalisation d’un scanner cérébral avant la PL .
Démarche diagnostique et thérapeutique face à un purpura fulminans
Antibiothérapie probabiliste parentérale (IV ou IM ).
Ceftriaxone : 50 mg/kg chez l’enfant (< 1 g) et 1 g chez l’adulte.
À visée antiméningocoque .
En plus de recherche et traitement signe de choc :
avant tout transfert ou prise de sang (a fortiori avant ponction lombaire) ;
après quoi : appel pour transfert médicalisé type Samu, pour hospitalisation en urgence.
Causes de syndromes méningés aigus fébriles isolés à liquide clair
NB : liquide clair = liquide eau de roche, ni trouble ni purulent.
Prise en charge spécifique d’un syndrome méningé aigu fébrile isolé à liquide clair
SI TOUTES LES CONDITIONS SUIVANTES SONT REMPLIES :
syndrome méningé aigu fébrile isolé (sans signes neurologiques) sans signe de gravité ;
• très nettement lymphocytaire, < 100 cellules/mm3, < 1 g de protéino-rachie,
• sans hypoglycorachie (glycémie veineuse en même temps que la PL+++),
• examen direct et coloration de Gram négatifs (sans antibiothérapie préalable) ;
± contexte de contage (affection gastro-intestinale et/ou ORL).
ALORS il s’agit le plus probablement d’une méningite virale banale+++ :
hospitalisation pour surveillance 24 heures ;
aucun traitement en dehors des antalgiques ;
selon contexte, proposer sérologie VIH et antigénémie P24 (méningite de séroconversion) ;
S’IL EXISTE AU MOINS UNE DES CONDITIONS SUIVANTES :
cytorachie > 100 cellules/mm3 ou formule panachée ;
ALORS l’hypothèse d’une origine bactérienne n’est pas écartée :
traitement : antibiothérapie probabiliste (cf. infra) dans l’attente de la récupération du bilan ;
NB : les méningites aiguës à liquide clair ne sont pas toutes d’origine virale++. Si l’examen direct est positif (cf. infra).