Question 14. Elle a fait trois fausses couches consécutives, que faire ?
La demande
Le préliminaire
Il y a deux catégories de fausse couche spontanée (FCS) : jusqu’au deuxième mois et de deux à quatre mois.
Il paraît nécessaire de faire un bilan à partir de la troisième fausse couche.
Il y a un bilan commun à toutes, mais entre deux et quatre mois il y a plus de causes anatomiques (béance du col et malformations utérines).
Il est démontré que les problèmes d’ordre psychologique aggravent notablement les risques de fausses couches.
La prise en charge du couple est indispensable, en prenant en compte ses craintes et son ressenti.
La première consultation
Le médecin, avec empathie doit s’employer à répondre à l’angoisse de la patiente. Il va la rassurer tout en lui expliquant la nécessité d’un bilan.
Si la FCS est récente, il va faire un examen approfondi (cf. Question. 1 and Question. 13; sinon il s’agit d’une consultation de prévention qui, sauf pathologies intercurrentes, ne nécessite pas d’examen.
S’il s’agit de FCS avant deux mois, le médecin explique à sa patiente qu’il s’agit le plus souvent de malformations fœtales lourdes incompatibles avec la vie.
Par contre, entre les deuxième et quatrième mois de la grossesse, il s’agit plutôt d’anomalies ou de malformations utérines.
Il lui prescrit le bilan en lui en faisant comprendre les enjeux :
■ bilan hormonal (FSH, LH, œstradiol, progestérone, 17 OH) ;
■ une échographie pelvienne à la recherche d’anomalies utérines mais surtout pelviennes ;
■ une hystérosalpingographie pour détecter toute anomalie utérine et vérifier l’intégrité tubaire ;
■ des prélèvements vaginaux et sérologie à la recherche d’infections.
Dans un second temps, il peut l’orienter vers un généticien pour caryotype, ainsi que son conjoint.
Le point de vue du gynécologue
Définition
Trois interruptions spontanées de grossesse consécutives survenant avant 20 SA : ces patientes constituent un groupe à haut risque de voir survenir une nouvelle fausse couche. Le bilan étiologique sera positif dans plus de 75 % des cas et une prise en charge sera possible voire souhaitable.
Le bilan
Il n’y a pas d’urgence mais cela ne signifie pas délai ou abstention de prise en charge, car la détresse de ces couples est importante.
■ Comme tout problème d’infécondité, il est souhaitable de voir le couple en consultation.