13: Tendinopathies

Chapitre 13 Tendinopathies



Les tendinopathies du membre supérieur sont le plus souvent l’expression de traumatismes ou microtraumatismes répétitifs. Leur fréquence ne cesse d’augmenter, reliée au monde du travail qui impose rapidité et productivité, génératrices de stress.


Le terme de tendinopathie regroupe quatre entités pathologiques qu’il est parfois difficile de différencier :



Ces troubles musculo-squelettiques (TMS) font généralement suite à des excès de contraintes de traction au niveau de l’insertion tendineuse (enthèse) entraînant des mini-traumatismes pouvant conduire à la dégénérescence tendineuse (tendinose) et se répercutant au niveau des masses musculaires.


Le plus souvent, ils sont dus à une mauvaise adaptation du geste, soit sous forme répétitive, soit occasionnelle sur des muscles non entraînés.


Toute personne, quel que soit le poste de travail, peut en être atteinte : de la secrétaire sur son ordinateur au manutentionnaire, tout comme la jeune maman s’occupant de son bébé qui souffre d’une tendinite de De Quervain suite aux mouvements répétitifs du pouce lors du « clipsage » du siège-bébé. Les mondes sportif et musical sont également concernés par ces pathologies. D’où l’importance de l’interrogatoire afin de connaître les circonstances d’apparition de la douleur qui seront utiles lors du traitement.


Si l’épicondylite est très fréquente, il ne faut pas occulter l’épitrochléite. Au niveau du poignet, ces lésions inflammatoires sont nombreuses et intéressent le grand palmaire, le cubital antérieur, le long abducteur et le court extenseur réalisant la classique ténosynovite de De Quervain. Cette dernière peut être associée à un syndrome de Wartenberg qui est l’inflammation du nerf radial par l’aponévrose qui unit le long supinateur et le 1er radial (ECRL). L’inflammation de l’insertion du long supinateur crée une styloïdite radiale. L’arthrose carpo-métacarpienne du 2e et 3e rayon digitale se manifeste par un « carpe bossu » et se complique souvent d’une tendinite du 1er (ECRL) et 2e radial (ECRB).


Le syndrome d’intersection est l’inflammation d’une bourse séreuse qui se développe entre les radiaux et le long abducteur du pouce.


Les traumatismes répétitifs au niveau de l’articulation radio-cubitale inférieure sont souvent à l’origine d’une tendinite du cubital postérieur. Enfin, l’appareil extenseur des doigts n’est pas à l’abri de tendinites d’origine mécanique ou traumatique, c’est le cas du long extenseur du pouce après fracture du radius mais également des tendons extenseurs des doigts longs.



Tendinites du coude



Épicondylalgies


L’épicondylalgie est un terme générique sous lequel on dénombre trois pathologies différentes. Il y a d’une part les atteintes tendino-périostées de l’insertion des épicondyliens et plus particulièrement du court extenseur radial du carpe (ECRB), appelées épicondylites ou « tennis elbow », d’autre part les atteintes de l’articulation huméro-radiale (chondropathie, frange synoviale) et, enfin, les compressions ou les irritations de la branche postérieure du nerf radial, le plus souvent au niveau de l’arcade de Fröhse.


Quelle que soit la cause de l’épicondylalgie, elle intéresse de manière assez constante la tranche d’âge entre 30 et 50 ans. Elle est le plus souvent en rapport avec une hyperutilisation du membre. La cause fréquemment retrouvée est une modification, soit de l’activité sportive (changement de matériel, modification du rythme des entraînements), soit du travail (changement de machine ou de poste de travail, travail de force, gestes répétitifs).


L’examen clinique est un élément fondamental car il va permettre de différencier les atteintes tendineuses, les problèmes articulaires et les souffrances neurologiques. Les examens complémentaires sont peu contributifs au diagnostic.


Dès l’apparition de cette symptomatologie d’épicondylalgie, la qualité de la prise en charge est essentielle, nécessitant, quand cela est possible, des modifications socio-professionnelles (arrêt prolongé ou même définitif de l’activité sportive, changement de poste de travail, ce qui est difficile, voire impossible dans certains cas) [1].


Ces pathologies sont inscrites au tableau des maladies professionnelles sous le numéro 57B, ce qui ne manque pas d’induire un taux élevé de revendications de la part des patients. Ces problèmes demandent une parfaite relation entre le médecin du travail, l’employeur, le thérapeute et les organismes sociaux.



Anatomie de l’épicondyle et des insertions des muscles épicondyliens (fig. 13-1)


L’anconé, le cubital postérieur ou extenseur ulnaire du carpe (extensor carpi ulnaris ou ECU), l’extenseur propre du V (extensor digiti minimi ou EDM), l’extenseur commun des doigts (EDC) et le 2e radial, court extenseur radial du carpe (extensor carpi radialis brevis ou ECRB) sont les cinq muscles qui s’insèrent d’arrière en avant sur l’épicondyle.



Le tendon le plus souvent atteint est le 2e radial (court extenseur radial du carpe ou ECRB). Ce muscle est important pour la force du poignet car il a un effet stabilisateur permettant la prise en flexion. De ce fait, lors d’une sollicitation excessive, il peut être sujet à un syndrome inflammatoire au niveau de son insertion épicondylienne.





Traitements





Épitrochléite


Elle est dix fois moins fréquente que l’épicondylite.





Traitements





Protocole de rééducation pour l’épicondylite chronique


La prise en charge thérapeutique doit traiter la douleur, qui est souvent à recrudescence nocturne, et l’impotence fonctionnelle qui en résulte. La douleur siège à la face externe du coude sur l’épicondyle, diffuse au niveau des muscles épicondyliens et s’accompagne souvent d’une neuropathie du nerf radial. Elle est très variable, de bénigne à sévère selon son mode d’apparition et sa durée. Elle est déclenchée lors du mouvement associant l’extension du poignet avec la fermeture de la main, l’extension ou la flexion du coude et la pronosupination.


Cette prise en charge implique tout d’abord la mise en détente musculaire par le port d’une orthèse statique antébrachio-métacarpienne du poignet palmaire ou dorsale si elle est portée lors des activités. Le poignet est stabilisé à 30° d’extension (voir chapitre 6) (fig. 13-8A, B).


Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 26, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on 13: Tendinopathies

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access